Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean Pierre Allali - De la discrimination positive, de Éric Keslassy

27 Octobre 2017 | 104 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

De ce 9 janvier 2015, nous voulons retenir une autre image, cette belle image. Celle de Lassana Bathily.

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De la discrimination positive, de Éric Keslassy*

Sociologue et enseignant, Eric Keslassy est un spécialiste reconnu d’un sujet particulièrement délicat, la « discrimination positive », ce que les Américains nomment « affirmative action ».

En 2004, nous avions recensé la première édition de son ouvrage « De la discrimination positive » (1). Dans cette deuxième édition, il reprend les thèmes qui lui sont chers.

Á la question de plus en plus soulevée dans notre pays : « Faut-il avantager certaines catégories de la population française pour permettre une véritable égalité des chances ? », Keslassy répond positivement mais à condition que cette discrimination ne se fasse pas sur la base d’un caractère inné comme la couleur de peau, le sexe, l’ethnie ou encore la religion. Il convient, dit-il, d’opter pour un « traitement différentiel et préférentiel  fondé sur des critères sociaux économiques ».

A l’heure où la question de la modulation de l’ISF est à l’ordre du jour, l’auteur nous rappelle que la voie juste est que les détenteurs des revenus les plus élevés renoncent  à certaines aides tout en acceptant de continuer à contribuer plus que les autres.

Deux textes originaux complètent l’ouvrage : « Egalité des opportunités et pluralité visible » écrit avec Najat Vallaud-Belkacem (2009) et « La République à l’épreuve du communautarisme » (2011).

Dans l’étude écrite avec le concours de l’ancienne ministre, les auteurs considèrent qu’il existe un vrai risque dans notre pays que certains tentent de faire de la reconnaissance de la diversité non plus une promesse mais un tombeau pour les valeurs républicaines. Opposés pour des raisons philosophiques aux quotas ethniques, ils optent pour un concept de « pluralité visible » plutôt que pour celui de « diversité » et considèrent que pour aller vers une égalité des opportunités à l’école et au travail, il convient de combattre les inégalités à la racine. Sur ces questions essentielles pour l’avenir du pays la droite est globalement opportuniste tandis que la gauche est globalement en retard.

Par ailleurs, il faut « donner des couleurs aux médias » et au monde politique.

Enfin, dans une dernière partie, Eric Keslassy se penche sur la tentation communautariste qui s’est fortement révélée avec la question du voile islamique. Eric Keslassy estime que ce phénomène « occupe indiscutablement un espace médiatique exagéré à l’aune de son épaisseur réelle dans la société ». Assiste-t-on à l’épuisement d’une certaine conception de la Nation ? Pour Keslassy, « il est possible d’atténuer les crispations identitaires en développant une politique de l’équité ». Intéressant.

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Bréal. Octobre 2016. 238 pages. 7,90 euro

(1) Editions Bréal, 2004 . Voir la Newsletter du CRIF en date du 27 septembre 2004.