Bruno Benjamin

Président du Crif Marseille Provence

Le billet de Bruno Benjamin - Le virus de l'antisémitisme sur les réseaux sociaux

01 Février 2021 | 317 vue(s)
Catégorie(s) :
France

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Actualité

Dès le début de l’offensive russe contre l’Ukraine, nous avons, le 23 février dernier, proposé à nos lecteurs, une étude sur les Juifs d’Ukraine. Depuis quelques jours, le conflit semble s’étendre à deux autres pays, la Finlande et la Suède. Nous vous proposons de découvrir les communautés juives de ces deux pays. Aujourd’hui, les Juifs de Finlande.

Mardi 19 avril 2022, le Crif et le Mémorial de la Shoah ont organisé une cérémonie virtuelle pour commémorer le 79ème anniversaire du Soulèvement du ghetto de Varsovie. Un moment très émouvant lors duquel nous avons rendu hommage aux Hommes qui se sont soulevés pour leur liberté.

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Antisémitisme

« Séparation du Crif et de l’Etat » : voici la dernière nouveauté de la « cause palestinienne ». Amalgamant à tout va Israël, sa politique, les juifs, et les institutions françaises, ces pantins ont appelé à un rassemblement samedi dernier, avec des slogans antisémites et anti républicains.

Malgré la mobilisation de personnalités politiques (Nathalie Kosciuzko-Morizet, Claude Goasguen et Anne Hidalgo), associatives (le Président du Crif Francis Kalifat a notamment écrit au Préfet et au Premier Ministre), et de nombreux internautes, la Préfecture de Paris a décidé d’autoriser ce rassemblement, sous haute protection policière.

Nous nous sommes rendus sur place.

 

 
"La culture est ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers", déclarait André Malraux. C'est pour toutes ses vertus que la culture est grande et qu'elle reste et doit rester un rempart contre l'obscurantisme, le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. De chaque création artistique doit jaillir une lumière. C'est à cela que doit aspirer chacun de ceux qui ont le bonheur de pouvoir créer ou d'interpréter une oeuvre. 

 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Il y a 11 ans, un jeune juif du nom dIIlan Halimi, était enlevé, torturé et assassiné.

Billet d'humeur par Marc Knobel

Pour la énième fois l'ONU s'apprête à voter le financement d'une liste noire d'entreprises internationales opérant dans les territoires contestés.

Seront ainsi montrées du doigt les sociétés se trouvant à Jerusalem, sur les hauteurs du Golan et en Judée -Samarie.

" Le guide du parfait boycotteur antisémite" sera ainsi financé par l'ONU.

Un pas de plus sera franchi !

 

En 2005, le fait religieux envahissait peu à peu et dans la confrontation, les cours de récréation. L’agitation religieuse commençait à provoquer des dégâts dont nous payons le prix lourd aujourd’hui.

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Je suis intervenu aux deux conférences internationales sur l’antisémitisme organisées la semaine dernière à Paris.

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Mensonges, haine et illégalité.

La fête de l’Humanité, où artistes, politiques et public se pressent, a accueilli une fois de plus un stand appelant à la haine d’Israël.

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Opinion
Le 10 janvier 2023, Yonathan Arfi, Président du Crif, s'est rendu à la cérémonie en hommage aux victimes de la rafle de Libourne du 10 janvier 1944. Il a prononcé un discours dans la cour de l'école Myriam Errera, arrêtée à Libourne et déportée sans retour à Auschwitz-Birkeneau, en présence notamment de Josette Mélinon, rescapée et cousine de Myriam Errera.  
 

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Dernièrement, nous avons évidemment énormément évoqués cet antisémitisme primaire et odieux qui a visé April Benayoun.

Parce qu’on était en direct, que l’évènement était suivi par des millions de personnes et parce que la presse s’est emparée de l’affaire, le retentissement médiatique a été à la hauteur du mélange de lâcheté, de bassesse, de bêtise, de haine mais au-delà du sort réservé sur les réseaux sociaux à cette jeune femme résume parfaitement un phénomène plus global celui de l’antisémitisme,  du racisme et de toutes les haines qui circulent sur ces réseaux.

Le racisme et l’antisémitisme sont des invariables. Leur nature est différente, mais ils forment cette double haine structurante. Ne nous y trompons pas : la haine continue de s’abreuver du même poison : les préjugés, un complotisme délirant, la recherche des boucs  émissaires. Or, à chaque fois, la violence antisémite franchit des seuils. Toutes les cases de l’aversion profonde sont cochées :

  • la violence verbale sans fard,
  • un grand nombre de rédacteurs qui s’échauffent, s’emballent, s’engrènent, un effet de groupe,
  • l’anonymat, l’arme des faibles, le paravent de la haine ordinaire,
  • une cible, le plus souvent une communauté, mais d’autres fois simplement une différence,
  • l’impossibilité ou la peur de celui qui est visé de répondre,
  • l’impunité de ceux qui insultent.

Donc, de cette affaire, je retiens le caractère abject mais aussi un exemple parmi d’autres d’un phénomène qui s’est installé de façon inquiétante dans nos sociétés.

 

Toute agression contre un Juif est une attaque contre la République. Intégrés à celle-ci, imprégnés de ses valeurs universelles, nous y sommes profondément attachés. Cela m’autorise à demander aux autorités, car l’urgence s’impose, un retour de la République partout, sur l’ensemble du territoire, à commencer par les zones ghettoïsées où la mixité sociale a quasiment disparu.  D’autant que les soldats de l’islamisme radical vont continuer de raffiner dans l’inattendu, l’imprévisible. C’est une forme de guerre de l’ombre, silencieuse, qui nous est déclarée. Il faut y faire face en mobilisant toutes les énergies.

L’accoutumance progressive à la diffamation des Juifs se retrouve chez les islamo-gauchistes. Leur cible, c’est l’Etat d’Israël en butte à de multiples critiques et tentatives de déstabilisation. Leur antisionisme est un avatar du palestino-progressisme des années 70 qui consiste, par principe, à présenter les Palestiniens comme un peuple brimé, maltraité, volontairement maintenu dans le sous-développement. C’est  toute une école de pensée articulée autour de cette idée : Israël, je te reconnais le droit à l’existence mais dénie toute légitimité à ce qui te fonde ! Pour d’autres, je ne te reconnais aucuns droits, aucune légitimité. Mais ces esprits tordus, promoteurs du boycott économique, politique et culturel, ne trompent que ceux qui veulent bien l’être. Leur combat en faveur des Palestiniens est un leurre. Il ne s’agit en fait que d’un anti sionisme avéré.

 

Si le harcèlement est compris comme une attaque, une insulte, une menace,  répétée dans la durée, contre une personne que ce soit sur les réseaux sociaux ou par tout autre canal, la justice doit relever la garde et sévir, son rôle est de garantir la sécurité et de prendre toutes les mesures adéquates qui éviteraient la récidive.

 

Souhaitons qu’il y ait peut-être aussi quelques signaux forts que les tribunaux ont adressés à ces séides qui profèrent ces propos inacceptables.

L’exemple de ce jeune algérien qui travaillait chez Deliveroo et qui refusa de livrer des plats à des clients juifs. La justice a été expéditive, elle l’a condamné à 4 mois de prison ferme et à son expulsion vers son pays d’origine.

En d’autres termes quand le fait antisémite est avéré et que la sanction est rapide et proportionnée, on peut imaginer que ça marque les esprits les plus faibles.

 

Comment lutter contre le harcèlement et plus généralement la haine qui se déverse sur les réseaux sociaux ?

Je milite depuis plusieurs mois pour la mise en place d’une sorte d’HADOPI de l’antisémitisme, on sanctionne le téléchargement clandestin, on doit pouvoir déceler et sanctionner les propos antisémites et racistes sur la toile en général et les réseaux en particulier. Donald Trump a vu ses comptes bloqués quand il a harangué ses partisans pour les inciter à l’action dans le Capitole.

Ce qui est possible pour le président des Etats-Unis doit être possible pour un individu lambda.

Mais ce qui se passe sur les réseaux sociaux pose aussi la question de l’anonymat. Je considère qu’on ne peut plus faire l’économie d’un débat sur l’anonymat.

D’une manière contraire, s’exprimer derrière le paravent d’un pseudonyme peut être vu comme une réelle liberté certes ; « je peux enfin dire ce que je pense sans prendre le risque d’être pénalisé par exemple par ma hiérarchie, je peux même dénoncer des comportements délictueux sans crainte d’être rattrapé par les auteurs de ces faits ».

Mais attention, dans l’agora de la toile je peux aussi transgresser tous les interdits, divulguer les idées les plus nauséabondes, les plus viles sans être identifié.

 

La loi sanctionne ces propos et ces comportements s’ils sont prononcés dans les médias traditionnels, dans la rue, à l’école, dans l’entreprise. Mais nous avons le sentiment que sur les réseaux sociaux parce que nous pouvons avancer masqués, nous bénéficions d’une impunité totale.

La démocratie a créé ses anticorps, ce sont les lois qui sanctionnent l’antisémitisme, sur la toile il faudrait un vaccin et ce vaccin, il faut peut-être le chercher en levant l’anonymat, c’est un débat qui doit être mené.

 

Jean Paul Sartre constatait : « Il suffit qu’un seul homme en haïsse un autre pour que la haine gagne de proche en proche l’humanité entière ».

Nous ne resterons ni spectateurs, ni avec les bras croisés, ni avec les yeux mi-clos, devant cette époque où les dangers se mêlent aux peurs et à la malveillance, ou la bataille contre le mal n’est jamais gagnée d’avance. Elle implique un engagement, une attention soutenue de tous les instants car pour certains il existe un antisémitisme banal, ordinaire, comme ils pensent qu’il existe une relativité dans le mal, et j’ajoute, ce combat les hommes le gagneront car notre société contemporaine est ordonnée à une fin : LA PAIX.