Francis Kalifat

Ancien président

Edito - Mandat d’arrêt contre : force doit rester à la Loi

07 Mai 2019 | 30 vue(s)
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Actualité

L’Amitié judéo-chrétienne de France - dont plusieurs militants du Crif sont membres du Comité Directeur - a tenu dimanche 29 janvier son Conseil national, l’occasion pour nous de donner quelques nouvelles du front du dialogue.

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Un livre de Victoria Klem

Suite au vote le 16 décembre 2016 du conseil municipal de Clermont-Ferrand au vœu présenté par les groupes communistes, Front de gauche et Europe écologie, vœu relatif au boycott des produits israéliens fabriqués dans « les territoires palestiniens occupés », le Maire de Clermont-Ferrand a fait paraître dans le journal local la Montagne un communiqué. La présidente du CRIF Auvergne-Rhône- Alpes lui répond…

Au lendemain des déclarations du ministre israélien de la défense, lundi 26 décembre, qualifiant la conférence de paix sur le Proche-Orient qui doit se tenir prochainement à Paris de nouveau « procès Dreyfus », le Crif a condamné des propos « maladroits ».

 
 
 

J'ai répondu aux questions d'Olivier Lerner dimanche 4 décembre lors de notre Convention Nationale

Halte à la discrimination d'Israel, le CRIF proteste suite à la décision d'étiqueter les produits israeliens. 

Suite à l'annonce de l'adoption de la directive de l'E.U sur l'étiquetage des produits israéliens le Crif a réagit à travers un communiqué, j'ai voulu dénoncer la décision française et l'obessession israelienne.

J'ai répondu aux questions de Sputnik news.

« Si on parlait de la France ? Français, juifs et citoyens » : c’est le thème de la 7e Convention nationale du Crif le dimanche 4 décembre au Palais des Congrès de Paris.

C’est une étonnante indifférence qui entoure la mise en lambeaux de la ville d’Alep en Syrie.

Donald Trump est un excentrique narcissique qui au cours de sa campagne électorale a fait du mensonge une arme redoutable.

Réflexion d’un professeur d’histoire-géographie sur l’abstention de la France au vote de la résolution adoptée par le comité du patrimoine mondial de l’Unesco niant tous liens entre les Juifs et les lieux saints de Jérusalem.

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Dans cette éditorial, je m'exprime sur la décision du parquet de Paris de s'opposer à l'incarcération d'Alain Soral. Une décision que je juge inacceptable.

Editorial du 7 mai 2019

La haine antisémite se répand. 2018 a été une année noire et 2019 s’annonce encore plus compliquée.

La haine antisémite frappe les esprits, les écoliers dans les cours de récréations, les fidèles au sortir des synagogues et les Français Juifs dans la rue et même chez eux. Elle tue aussi et à de multiples reprises: de Sébastien Sellam à Ilan Halimi, de Sarah Halimi à Mireille Knoll, en passant par les assassinats terroristes de l’école Ozar Hatorah de Toulouse et de l’Hypercacher.

La haine antisémite a ses porte-voix. On les trouve parmi des ratés qui ont échoué partout à se faire connaître et qui trouvent là un terreau accueillant, fertile et surtout rentable.

Dieudonné et Alain Soral sont les vedettes incontestables de ce sinistre marché de la haine.

Face à l’antisémitisme et donc face à ses glorioles autoproclamées, nous n’avons que deux recours : l’éducation et la loi. L’éducation pour prévenir. La loi pour punir.

Comment dès lors expliquer l’inexplicable? Le parquet de Paris désavoue et s’oppose au tribunal de Paris qui aurait condamné trop durement Alain Soral.

La 13ème chambre correctionnelle a rendu une décision remarquable et remarquée dans la lutte contre l’antisémitisme. Elle a condamné il y a quelques semaines, Alain Soral pour contestation de crime contre l’humanité à une peine d'un an de prison ferme.

Pour ne pas que cette décision reste sans effet, le Tribunal avait avec responsabilité décidé de l’assortir d’un mandat d’arrêt rendant ainsi inopérant le caractère suspensif en cas d’appel de la décision prononcée. Et pour l’écrire plus clairement encore : la juridiction avait décidé, dans sa grande sagesse, au vu de la gravité des propos du multi récidiviste Alain Soral, de leur diffusion, de son attitude  et de ses condamnations passées, qu'il devrait aller en prison peu importe qu’il interjette appel ou pas.

En l’espèce, la peine prononcée s’avère non seulement légitime, mais encore, au vu du contexte de l’antisémitisme et du comportement multirécidiviste d’Alain Soral, particulièrement nécessaire. Elle ne s’éloigne ni des canons ni des principes de la justice pénale; elle en est l’illustration.

En effet, les précédentes condamnations n’avaient jamais dissuadé l’intéressé de réitérer et d’aggraver ses propos à l’encontre des juifs; ni la situation de l’antisémitisme d’empirer de manière substantielle et concomitante. 

Ce qui est inexplicable, ce n’est donc pas la peine prononcée mais la volonté affichée du Procureur de la République (qui représente l’accusation et la société dans son ensemble) de ne pas l’appliquer !

En effet, sitôt la décision connue, le parquet a annoncé faire appel sur la question du mandat d’arrêt! Du jamais vu. Pis encore, il a décidé de refuser d’exécuter le mandat d’arrêt intervenu en ne mandant pas la force publique pour aller chercher Alain Soral et l’incarcérer.

Fort de ce traitement de faveur et bien que condamné à une peine d’un an de prison ferme, Alain Soral a pu se produire à Mulhouse et continuer de déverser sa haine des Juifs et son venin sur Internet en tout impunité.

Comment comprendre que le procureur de Paris faisant fi de l’égalité de tous devant la loi, réserve à Alain Soral un traitement qui n’est réservé à aucun délinquant de France ?

Comment comprendre que ceux avec qui nous travaillons pour réprimer l’antisémitisme prennent une position paradoxale et incompréhensible pour le rendre moins grave qu’une autre délinquance, en dépit des lois d’aggravation, des circulaires ministérielles qui ont édicté exactement l’inverse ?

Comment comprendre que l’on réserve à l’un des chantres du complotisme et de l’antisémitisme français, un favoritisme dérogatoire et inexplicable, sans menacer en même temps d’effondrement tout l’édifice judiciaire et plus particulièrement la répression des propos et contenus haineux ?

Contre l’antisémitisme, nous n’avions donc que l’éducation et la loi. Comment continuer à le combattre efficacement quand les gardiens de la Loi sont ceux qui la rendent inopérante, comme en l’espèce contre Alain Soral ?

Il y a bien longtemps que les agissements négationnistes et antisémites de Soral ne font plus rire que ses fidèles. Mais depuis ce vaudeville judiciaire, lui peut continuer à se rire de nous, de la loi et des juges ! De qui se moque-t-on ?

Francis Kalifat, Président du Crif

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