Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - L’accord entre Israël et les Emirats, par Richard Prasquier

24 Septembre 2020 | 219 vue(s)
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Actualité

Un livre de Victoria Klem

Suite au vote le 16 décembre 2016 du conseil municipal de Clermont-Ferrand au vœu présenté par les groupes communistes, Front de gauche et Europe écologie, vœu relatif au boycott des produits israéliens fabriqués dans « les territoires palestiniens occupés », le Maire de Clermont-Ferrand a fait paraître dans le journal local la Montagne un communiqué. La présidente du CRIF Auvergne-Rhône- Alpes lui répond…

Au lendemain des déclarations du ministre israélien de la défense, lundi 26 décembre, qualifiant la conférence de paix sur le Proche-Orient qui doit se tenir prochainement à Paris de nouveau « procès Dreyfus », le Crif a condamné des propos « maladroits ».

 
 
 

J'ai répondu aux questions d'Olivier Lerner dimanche 4 décembre lors de notre Convention Nationale

Halte à la discrimination d'Israel, le CRIF proteste suite à la décision d'étiqueter les produits israeliens. 

Suite à l'annonce de l'adoption de la directive de l'E.U sur l'étiquetage des produits israéliens le Crif a réagit à travers un communiqué, j'ai voulu dénoncer la décision française et l'obessession israelienne.

J'ai répondu aux questions de Sputnik news.

« Si on parlait de la France ? Français, juifs et citoyens » : c’est le thème de la 7e Convention nationale du Crif le dimanche 4 décembre au Palais des Congrès de Paris.

C’est une étonnante indifférence qui entoure la mise en lambeaux de la ville d’Alep en Syrie.

Donald Trump est un excentrique narcissique qui au cours de sa campagne électorale a fait du mensonge une arme redoutable.

Réflexion d’un professeur d’histoire-géographie sur l’abstention de la France au vote de la résolution adoptée par le comité du patrimoine mondial de l’Unesco niant tous liens entre les Juifs et les lieux saints de Jérusalem.

Vendredi 21 octobre j'étais l'invité témoin du journal de Radio J peu après le vote abérrant à l'Unesco d'une résolution sur Jérusalem

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

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Opinion

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

L'exposition CHAGALL, LISSITZKY, MALÉVITCH...L'AVANT-GARDE RUSSE À VITEBSK (1918-1922) est à découvrir juqu'au 16 juillet 2018 au Centre Pompidou.

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Texte de Richard Prasquier, ancien président du Crif, également publié dans l'hébdomadaire Actualité Juive.

En 2015, Dore Gold, Directeur Général du Ministère Israélien des affaires étrangères inaugurait un bureau israélien à Abou Dabi à l’Irena, l’Agence de l’ONU pour les Energies renouvelables. Depuis lors, d’une année sur l’autre, outre une présence (et des succès) de judokas israéliens toujours plus spectaculairement affichés,  Abu Dhabi était devenue une nouvelle destination pour des hommes d’affaires et diplomates israéliens, parmi eux le chef du Mossad Yossi Cohen.

Mohammed ben Zayed Al Nahyane (MBZ) héritier du trône et dirigeant de fait des Emirats a été pilote militaire et réagit en homme de guerre à deux menaces: l’Iran qui pousse ses pions dans un Golfe Persique fabuleusement riche en pétrole, mais dont la population est en grande partie chiite (y compris sur le versant « arabique ») ; le mouvement des Frères Musulmans qui a tenté de l’endoctriner dans sa jeunesse. MBZ a été au premier rang pour tenter d’isoler le Qatar, qui a servi depuis des années de base de repli et de propagande pour les Frères et qui entretient des relations cordiales avec l’Iran (ce qui n’a rien de contradictoire si on se rappelle que le chiite Khomeiny était un grand admirateur de Hassan El Banna, le fondateur des Frères Musulmans). 

Pour MBZ le tropisme pro-iranien de l’administration Obama était insupportable. Un homme au moins en Israël a exprimé fortement sa détermination à contrer  la menace iranienne: c’est Benjamin Netanyahu et un homme au moins aux Etats Unis partage sa détestation de l’Iran, c’est Donald Trump. Il en résulte logiquement la signature du récent accord de normalisation. Normalisation, et non paix, car les Emirats créés en 1968 n’ont pas participé aux guerres et aux déroutes arabes et ont peut-être de ce fait moins cultivé un sentiment d’humiliation revancharde.

Bien sûr, confinement aidant, les images de l’accord font pâle figure à côté de celles de l’accueil de Anouar Al-Sadate il y a 43 ans. Bien sûr aussi, les protagonistes ont un « agenda » intérieur transparent : pour Trump montrer avant les élections qu’il est un deal-broker exceptionnel, ce dont il est le seul à ne pas douter, pour Bibi, confirmer (avant de nouvelles élections ?) que sa vista en politique étrangère est inégalable (ce que même ses ennemis lui reconnaissent) et pour MBZ, qui n’a pas d’opinion publique à convaincre, plaider auprès du Sénat américain l’autorisation d’achat des F35 dont il rêve (ce qui inquiète d’ailleurs bien des Israéliens).

Les commentateurs constatent et le plus souvent fustigent le fait que l’accord laisse les Palestiniens de côté, bien qu’il s’accompagne de la mise sous le boisseau, critiquée à droite, saluée à gauche, une première pour Benjamin Netanyahu, de la décision d’annexion d’une partie des implantations israéliennes. Mais c’est probablement parce qu’il n’a pas l’ambition de résoudre le problème palestinien que ce texte peut aider à sa solution. 

La question palestinienne et la haine d’Israel ont servi au panarabisme, à l’islamisme chiite et sunnite, et à diverses ambitions personnelles, comme d’un foyer central où rallumer les passions des foules. Un tel embrasement qui s’est étendu en partie dans nos pays, ne se satisferait pas d’une solution de compromis. Il implique la recherche de la fin de l’Etat d’Israel, sous forme violente ou « soft » (la proposition de la Ligue arabe en 2003). Mais Israël n’a pas vocation au suicide.

Les peuples musulmans continuellement focalisés sur cette haine en ont été les premières victimes, et une longue phase de désensibilisation est nécessaire. L’invocation de la « centralité » du conflit israélo-palestinien est aujourd’hui un moyen sûr de ne pas le résoudre et de laisser le champ libre aux extrémistes. C’est pourquoi l’accord entre Israël et les Emirats, parce qu’il repose sur des intérêts objectifs communs et qu’il tient les mythes à distance, peut faciliter le travail de la raison dans une région où, on le sait, la raison n’est pas la vertu première.

Richard Prasquier