Blog du Crif - Cinéma : Ruth Bader Ginsburg éclaire les salles obscures

08 Janvier 2019 | 671 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Le 34ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 20 février 2019

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Opinion

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires !

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Ce billet de blog avait été rédigé en janvier 2019, à l'occasion de la sortie du film Une femme d'exception*. Nous vous en proposons à nouveau la lecture.

"Une Cour de justice ne devrait jamais être influencée par la météo du jour mais, inévitablement, elle le sera par le climat d'une ère". Pour filer la métaphore météorologique de Paul Freund, professeur de droit de notre heroïne, précisons tout de suite que Ruth Bader Ginsburg n'est pas du genre à regarder tomber la neige. Non, RBG est davantage le genre de femme à faire la pluie et le beau temps.

C'est précisément sur la volonté et la détermination de la jeune Ruth que se base le film de Mimi Leder, Une femme d'exception.

En 1956, Ruth entre à Harvard. Elle fait partie des 9 femmes qui intègrent la prestigieuse école de droit américaine cette année-là. Au milieu des couloirs vides de toilettes pour femmes et assaillie des questions misogynes d'un autre temps de ses professeurs, la jeune femme prend le pli et devient bientôt première de sa promotion. Quelques années plus tard, encouragée par son époux, interpreté à l'écran par Armie Hammer, Ruth se lance dans une bataille juridique qui entend non seulement changer le cours d'une affaire mais aussi celui de toute une législation. Il s'agit là de repenser et de déclarer inconstitutionnelles les lois basées sur une descrimination de genre. 

Confrontée aux mobilisations féministes qui occupent les rues américaines à l'époque, Ruth se positionne - notamment face à sa fille qui la pousse à rejoindre ces mouvements, et ne cesse d'expliquer qu'il faut changer les choses de l'intérieur. En femme de droit, RBG est convaincue qu'il n'est plus temps de faire changer les mentalités, mais bien celui de faire changer les lois.

Dans les années 1960 aux Etats-Unis, une femme mariée doit présenter l'autorisation de son mari pour travailler. Ou pour aller à la banque. Aujourd'hui, dans le même pays, des dizaines d'Etats présentent encore des lois basées sur un sexisme assumé. 

A la fin du film, alors que RBG foule fièrement les marches de la Cour suprême, la spectatrice que j'étais a une pensée pour la RBG d'aujourd'hui, toujours juge, et toujours à la Cour suprême. Les années ont passé, les lois ont été votées, et RBG s'est imposée.

A travers le jeu émouvant de Felicity Jones, nous découvrons une femme passionnée, motivée par une colère contre une société toute entière tournée vers le patriarcat et qui ne parvient pas à voir à quel point elle a évolué. 

Définitivement, Ruth Bader Ginsburg a du style. Et Ruth Bader Ginsburg a un genre. Un genre bien à elle.

*Une femme d'exception, un film de Mimi Leder à voir actuellement sur Canal + (abonnement).