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Et il y a aussi Hugo Sibony et Abdelnour Bouali, Simon et Karim. Le père d'Hugo, natif d'Alger, avait rejoint Paris en pleine guerre d'Algérie. Sa mère, elle, d'origine russe, est une juive ashkénaze. Quant à Abdel, un blond aux yeux bleus à l'accent marseillais, c'est un kabyle, fils de harki.
Comme on peut s'en douter, dès les premiers cours, le conflit israélo-arabe va s'immiscer dans la vie étudiante. À un professeur, monsieur Rivière, traitant lors d'un cours, de la seconde Intifada, Karim, survolté, lance : « Vous dépassez les limites. Vous mettez sur le même plan les sionistes, qui sont les agresseurs qui ont pris des terres arabes, et les Palestiniens, qui veulent libérer leur pays ». La réplique de Simon est immédiate : « Les sionistes sont des Juifs dont les ancêtres ont été chassés de leur pays, la Palestine, par l'Empire romain. Ils ont été humiliés, massacrés pendant deux mille ans, dans tous les pays chrétiens d'Europe et musulmans d'Afrique et d'Asie, à des degrés divers. Ils ont subi le génocide nazi, la Shoah, qui a assassiné six millions de Juifs d'Europe, sur une population de douze millions ».
L'amour est bien entendu omniprésent dans l'ouvrage avec ses drames et ses idylles comme celle qui se noue entre Hugo et Laetitia.
Dix ans plus tard après ce W.E.I., les protagonistes de ce récit se retrouvent lors d'une réunion de retrouvailles organisée par l'un d'entre eux. C'est l'occasion de faire le point sur les destinées de chacun et de révéler quelques secrets d'époque.
Original.
Jean-Pierre Allali
(*) Éditions Persée. 4ème trimestre 2013. 410 pages. 19,80 euros.