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Après son premier bac, Marie-Claude, grâce à l'entremise de son père, est engagée comme photographe de presse. Elle réalise un coup de maître pour une débutante : un reportage, en 1933, dans les camps de concentration allemands de Dachau et d'Oranienbourg. C'est à la même époque qu'elle fait la connaissance de Paul Vaillant-Couturier, journaliste à L'Humanité. Il a le double de son âge, quarante ans, mais c'est le coup de foudre. Malgré les réserves de la famille Vogel, Marie-Claude Vogel et Paul Vaillant-Couturier décident de se mettre en ménage. Élu Maire de VilleJuif en 1934, Paul va être peu après nommé rédacteur en chef de L'Humanité. Marie-Claude poursuit, elle sa carrière de photographe de presse. En 1937, le couple décide de se marier. Trois semaines plus tard, Paul Vaillant-Couturier décède, victime d'une crise cardiaque. Sa veuve va, dès lors, se consacrer à corps perdu à son métier de photographe de presse. Elle est en Espagne, pendant la guerre civile puis à Moscou. Lors de la signature du pacte germano-soviétique, comme la plupart des communistes, elle acquiesce. C'est alors qu'elle rencontre Roger Ginsburger alias Pierre Villon qu'elle épousera plus tard, en 1949. Avec l'invasion de la France par l'Allemagne les choses vont se précipiter. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c'est le temps de la clandestinité et de la Résistance. En février 1942, elle est arrêtée. Le 24 janvier 1943, elle se retrouve à Compiègne dans un convoi de 230 femmes. Trois jours plus tard, elle est internée à Auschwitz-Birkenau. Elle y connaîtra l'horreur des camps et croisera la destinée des millions de Juifs déportés et assassinés. Pendant un temps, elle travaillera au « Kanada » où étaient triés les vêtements des Juifs gazés. Le 2 août 1944, c'est le transfert à Ravensbrück. Tour à tour terrassier, puis secrétaire d' infirmerie, elle utilise toutes les astuces possibles pour sauver des vies. Le camp sera libéré en mai 1945. Elle reprend rapidement une activité politique au PC et sera élue de la Seine. Le 26 janvier 1946, elle témoignera au procès de Nuremberg et, en février 1950, à celui du commandant du camp de Ravensbrück. Elle s'est éteinte en 1996. Un petit livre intéressant sur une personnalité relativement méconnue.
(*) Éditions Oskar. Août 2014. 80 pages. 9,95 euros