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Publié le 16 Mars 2015

Marceline Loridan-Ivens : «La permanence du camp est en moi»

Artiste engagée, Marceline Loridan-Ivens a été déportée à Auschwitz-Birkenau avec son père. Elle publie «Et tu n’es pas revenu», lettre dans laquelle elle lui raconte la vie d’après.

Propos recueillis par Carol Binder, publié dans Actualité Juive le 15 mars 2015
Actualité Juive : Votre vie, foisonnante, mérite bien des présentations. Il en est une, implacable et chiffrée : « Je suis l’une des 160 qui vivent encore sur les 2 500 qui sont revenus»…
Marceline Loridan-Ivens :
Oui. La permanence du camp est en moi.
La lettre que votre père a réussi à vous faire passer -perdue et dont vous avez oublié les mots - tient une place majeure dans le livre. L’écriture vous a-t-elle permis de vous libérer de l’étreinte insupportable du souvenir ?
Cette lettre est un cheminement intérieur. Mais aucune étreinte ne saura jamais être desserrée. Jamais. 
Vous écrivez «Il faut vieillir pour accéder aux pensées de ses parents». Peut-être avez-vous recréé les mots de votre père…
Difficile de le savoir. C’est le bilan d’un itinéraire qui me fait sortir des camps et y retourner en permanence, comme c’est le cas pour de nombreux déportés. La lettre que mon père a écrite aurait pu tenir lieu de testament : elle ne l’a pas été parce que je l’ai perdue et que je ne m’en souviens pas. Où l’ai-je perdue ? Pourquoi ? Je ne sais même pas si mon père a reçu ce que je lui ai envoyé. Et toujours cette impossibilité de savoir jusqu’où il est allé… Lire l’intégralité.
Marceline Loridan-Ivens, "Et tu n'es pas revenu", Grasset, 112 pages
Source : http://www.actuj.com/2015-03/culture/1571-marceline-loridan-ivens-la-permanence-du-camp-est-en-moi
 

CRIF