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Publié le 6 Octobre 2014

Les fées de Dieulefit, Marguerite Soubeyran, Catherine Krafft, Simone Monnier, par Ahmed Kalouaz (*)

Une recension de Jean-Pierre Allali

Né en 1952 à Arzew en Algérie, Ahmed Kalouaz est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages sur les sujets les plus divers. Parmi eux, des titres sur l'Occupation et sur la Résistance. Dans ce nouveau livre, il nous parle d'un village sauveur, Dieulefit dans la Drôme et des héroïnes que Louis Aragon, de passage dans les lieux, qualifia alors de fées, des femmes qui dirigèrent, de 1940 à 1944, une maison d'enfants, Beauvallon, permettant à quelque 1500 enfants juifs d'échapper aux griffes de la soldatesque nazie.

Elles étaient trois : Marguerite Soubeyran, Catherine Krafft et Simone Monnier, mais c'est tout le village qui, par son silence et sa contribution, a sauvé des milliers de vies. D'ailleurs, à ce jour, la commune de Dieulefit compte neuf Justes reconnus par l'Institut Yad Vachem de Jérusalem : les trois fées, mais aussi Madeleine Arcens, Pol Arcens, Jeanne Barnier, Henri Morin, Élie et Emmeline Abel.

Lors de sa création, l'école de Beauvallon était destinée à accueillir des enfants en difficulté. Avec la Guerre et l'Occupation, c'est tout naturellement qu'elle a changé d'orientation, devenant un refuge pour des milliers d'enfants juifs.

Pour nous raconter l'histoire de cette école protectrice et de ce village sauveur, l'auteur a choisi comme narratrice une petite Juive, Sarah, originaire de Grenoble que ses parents, sentant le danger, préféreront placer à Beauvallon.

Sarah raconte sa nouvelle vie, une vie où il faut absolument cacher sa judéité. Avec son amie Cornelia, elle va contribuer à la bonne marche de l'établissement, aidant à la recherche de provisions et même à la fabrication de faux papiers. Alors que la plupart des petits enfants juifs ne firent qu'un bref passage à Dieulefit, certains étant pris en charge au fur et à mesure par des organisations comme l'OSE, Sarah va rester loin des siens pendant plusieurs mois. Elle retrouvera fort heureusement ses parents, son frère Siméon et leur épicerie de Grenoble à la Libération. Un  cahier iconographique agrémente ce petit livre sur des Justes peu connus.

(*) Éditions Oskar. 2014. 96 pages. 9,95 euros.

CRIF