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Publié le 7 Novembre 2012

Richard Prasquier en lice au Congrès Juif Européen

Le président du CRIF, Richard Prasquier, à la tête de la plus grande communauté juive d’Europe depuis 2007, pourrait bien devenir, ce mercredi 7 novembre 2012, le prochain président du Congrès juif européen, une organisation représentant les intérêts de quelque 42 communautés juives en Europe.

L’antisionisme et l’antisémitisme sont les grands problèmes auxquels certains pays européens sont confrontés

Au cours de l’assemblée générale du CJE, qui se réunit mercredi à Bruxelles, 85 représentants des diverses communautés juives, vont devoir choisir - au cours d’un vote à bulletins secrets- entre l’actuel président, le russe Moshe Kantor, et son challenger français. 

 

Moshe Kantor, homme d'affaires et philanthrope, avait été élu à la tête de l’organisation en 2007 où il avait succédé au Français Pierre Besnainou, avant d'être réélu pour quatre ans en 2008 également face à un Français, Roger Cukierman, ancien président du CRIF. Il se représente donc une troisième fois, les statuts du CJE ne prévoyant pas de règle limitant le nombre de mandats.

 

L’élection du président du CJE intervient dans un contexte particulièrement préoccupant en raison de la montée de l’antisémitisme en Europe, du regain de vitalité des partis d’extrême droite dans plusieurs pays et d’attaques contre les pratiques religieuses, notamment l'abattage rituel des animaux et la circoncision.

 

Richard Prasquier estime que le CJE n’a pas joué au cours des dernières années le rôle qui devrait être le sien.

 

"Dans une situation européenne qui devient de plus en plus difficile, je voudrais que le Congrès juif européen joue un rôle de coordination et d’action, de soutien aux diverses communautés juives d’Europe qui ont à affronter des défis dont certains sont inquiétants", déclare-t-il dans une interview à EJP.

 

"Je prévois même une aggravation de la situation".

 

"Mon expérience de cinq ans à la tête du CRIF m’a donné une connaissance de ce qu’est l’action sur le terrain, la connaissance des problèmes qui peuvent se poser à la communauté juive de France - qui ne sont, certes, pas du tout similaires à ceux d’autres communautés-  mais cette action sur le terrain est fondamentale. Et par ailleurs il y a l’action auprès des autorités politiques, des pouvoirs publics".

 

Richard Prasquier dit avoir rencontré beaucoup de dirigeants des communautés juives d’Europe. "Chacune d’entre elles a ses propres spécificités, ses problèmes particuliers. Mais la plupart pensent que la situation ne va pas s’améliorer et aimeraient avoir les moyens d’être assurés du soutien du Congrès juif européen, lequel doit être une caisse d’application".

 

"Il faut aussi consacrer du temps et du travail à prévenir ce qui peut se passer et donc une priorité doit être l’obtention d’aides pour la sécurisation des bâtiments des institutions juives, synagogues, écoles"... un problème malheureusement très important pour bon nombre de communautés et pas seulement celles qui sont actuellement au premier rang de l'actualité comme en France. "Le problème de la sécurisation des locaux se pose également dans des communautés relativement tranquilles".

 

"Tout cela nécessite un Congrès juif européen qui soit responsable, représentatif et qui puisse donc intervenir", souligne Richard Prasquier qui regrette que le Congrès juif européen "n’ait pas travaillé en coopération avec de nombreuses communautés avec lesquelles il n’y a eu aucun contact réel de travail - en dehors d'une photo...".  "Ce qui compte ce sont les échanges permanents et ceux-ci n’ont pas eu lieu", dit-il.

 

Selon lui, le président du CJE doit être originaire d’un pays de l’Union européenne. "C’est très important, car l’UE représente une grande majorité des pays faisant partie du CJE". "Aujourd’hui, toutes les décisions sont prises au niveau des institutions européennes à Bruxelles où doit donc se situer le siège du CJE". Fondé en 1986 en tant que branche européenne du Congrès juif mondial, le CJE a son siège à Paris.

 

Richard Prasquier explique que, contrairement à ce qui s’est passé au cours des dernières années, le CJE doit travailler en coopération et en concertation avec d’autres institutions et organisations juives. Il cite notamment le Joint et la Claims Conference. Mais aussi avec les organisations représentatives dans chacun des pays et les organisations de soutien à Israël. "L’antisionisme et l’antisémitisme sont les grands problèmes auxquels certains pays européens sont confrontés", ajoute-t-il.

 

Âgé de 67 ans, le président du CRIF est cardiologue de profession. Né à Gdansk, en Pologne, il a quitté ce pays avec sa famille pour la France en 1946 après le pogrom de Kielce contre les juifs.

 

Source: http://fr.ejpress.org/article/nouvelles/europe_de_l%E2%80%99ouest_/46481