Entretien réalisé par Nicolas Ballet, publié dans le Progrès le 8 juillet 2015
La foule a envahi la salle des pas perdus, mercredi 8 juillet 2015 en fin d’après-midi au Palais des Vingt-Quatre Colonnes de Lyon. « Je suis venu les voir avec ma fille parce que je les admire d’avoir mené tous ces combats et parce que je suis très inquiète de la montée actuelle de l’antisémitisme, même s’il n’est pas de même nature que celui de la Seconde Guerre mondiale ».
Amélie Amsellem, une Lyonnaise, vient assister à la conférence de Beate et Serge Klarsfeld, à l’occasion de la publication de leurs « Mémoires », aux éditions Fayard. A cet endroit même se tenait, il y a 28 ans, le procès de Klaus Barbie, ex-chef de la Gestapo de Lyon : le criminel nazi avait été condamné par la cour d'assises du Rhône à la prison à vie pour « crimes contre l’Humanité ». Sans l’action déterminée des Klarsfeld, jamais ce rendez-vous judiciaire n’aurait eu lieu. Cette mémoire reste vive à Lyon. « Je me souviens du visage de Klaus Barbie », témoigne Josiane Spolï, une sexagénaire de Tassin-La-Demi-Lune. « C’était un visage banal. Et cela me rappelle une expérience récente : j’ai vu des reproductions des peintures de jeunesse d’Adolf Hitler et je me suis dit que c’est le même homme qui a fait ensuite tout ce qu’il a fait… » Pour elle, « venir écouter les époux Klarsfeld, c’est un devoir, par rapport à tout ce qui s’est passé ».
Avant d’intervenir en public, en présence des principales autorités judiciaires qui ont permis l’événement (Sylvie Moisson, Bruno Pireyre, Jean-Olivier Viout) mais aussi du délégué régional des Fils et Filles Juifs Déportés de France, Jean Lévy, "le Progrès de Lyon" a pu s'entretenir avec Beate et Serge Klarsfeld, accompagnés de leur fils Arno...
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