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Publié le 4 Juin 2013
Le lieu de mémoire du Chambon-sur-Lignon a été inauguré, symbole de l’histoire du plateau
Après n'avoir été qu'un projet pendant de nombreuses années, le lieu de mémoire du Chambon-sur-Lignon a officiellement ouvert ses portes hier. Situé face à l'école publique, il a pour vocation de transmettre l'histoire du plateau pendant la Seconde Guerre mondiale et de ses Justes parmi les nations.
« Nous ne connaissons que des Hommes. »
Un acte de toute une communauté qui en a surpris plus d'un. « Quand j'ai appris qu'un plateau entier a pu garder le secret pour sauver tant de Juifs pendant la guerre, j'ai été stupéfait, confie Prospère Amouyal, président de l'association pour la mémoire des enfants cachés et des Justes. Ce lieu de mémoire n'est qu'un petit signe de reconnaissance face à ce que les habitants ont fait. »
« Pour les habitants du Chambon et des villages voisins, aider son prochain est une évidence. Le plateau a été un sanctuaire de la résistance civile, un îlot d'espoir et de vie. Notre devoir de mémoire est d'intégrer en nous-mêmes le sens de ce qui a été fait ici », estime la maire du Chambon-sur-Lignon, Éliane Wauquiez-Motte.
D'où, pour son fils Laurent Wauquiez, député-maire du Puy-en-Velay, la nécessité de préciser une chose : « Ici, ce n'est pas un musée, c'est un lieu de mémoire et de vie. Ce n'est pas un aboutissement, mais un départ pour faire en sorte que cette histoire ne se perde pas. »
Samuel Pisar, ambassadeur honoraire de l'UNESCO, n'oubliera jamais l'action des Justes parmi les nations du plateau. « J'ai une immense dette personnelle auprès des habitants du plateau qui ont sauvé la branche française de ma famille », déclare-t-il lors de son discours.
Yossi Gal est aussi ambassadeur, mais d'Israël. Et ce qui l'a marqué dans cette histoire du Chambon-sur-Lignon, ce sont les paroles du pasteur André Trocmé au préfet de l'époque : « Nous ignorons ce qu'est un Juif, nous ne connaissons que des Hommes. » « Sur les 3.654 Justes reconnus par Israël, 65 sont des habitants du plateau. Tous se sont unis pour défendre les Juifs et nous leur serons toujours reconnaissants. »
Et la ministre déléguée chargée de la réussite éducative, George Pau-Langevin de rendre hommage « à des gens qui très modestement ont estimé qu'il était de leur devoir de sauver des enfants juifs ».