- English
- Français
Au Camp des Milles, les cérémonies ont débuté par les dépôts de gerbe puis par la lecture des noms et âge des enfants et adolescents déportés de ce principal camp de la région sud-est en aout et septembre 1942 vers Auschwitz où ils furent assassinés. Abraham, Myriam, Hans, Anna, Susy, Otto… Dans le silence et le recueillement, Nina, 11 ans, a égréné cette liste avec une voix fragile. Lentement... Pour simplement ne pas les oublier eux ainsi que leurs parents, soit plus de 2000 hommes, femmes et enfants juifs, partis de ce lieu vers la mort programmée. Des fleurs coupées ont été déposées par des enfants de l’Ecole Juive d’Aix-en-Provence en hommage à leurs semblables dont la vie fut brutalement interrompue.
Puis « pour se rappeler que, face aux extrémismes et aux fanatismes il est possible d’agir au nom du vivre ensemble et des valeurs de justice, de tolérance et d’humanité », les noms des Justes ayant œuvré pour les internés du Camp des Milles ont été lus par Bertrand Manen, fils du Pasteur Henri Manen et son épouse Alice, Justes des Nations, présents lors des déportations.
La parole a ensuite été laissée aux déportés et victimes de la barbarie nazie, aux résistants et à leurs représentants. Denise Toros Marter, déportée à 16 ans à Auschwitz, Jean-Louis Medvedowsky, Président de l’Union des Déportés, Internés, Familles de Disparus et Fusillés de la Résistance Aixoise et Marie-Thérèse Claverie, Présidente Départementale de l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance, ont appelé au nécessaire devoir de se souvenir, à la vigilance face à la montée des extrêmes, à la détermination pour rejeter les discours et les comportements xénophobes, racistes et antisémites.
Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles-Mémoire et Education, a évoqué tout d’abord le centième anniversaire du génocide des Arméniens dont la souffrance collective est redoublée par la non-reconnaissance, puis les Chrétiens d’Orient et du Nigeria massacrés parce que chrétiens. Puis il a rapporté l’émotion ressentie à Buchenwald le 12 avril dernier, anniversaire de sa libération, devant les quelques déportés survivants partagés entre la tristesse de voir monter à nouveau les extrémismes identitaires et le serment réitéré de lutter pour un monde meilleur. En écho fidèle à leur appel à poursuivre leur combat, Alain Chouraqui a lu le serment de Mauthausen fait par les survivants le 16 mai 1945 et a repris la conclusion du serment de Buchenwald : « Notre idéal est la construction d’un monde nouveau dans la paix et la liberté »… Lire l’intégralité.
Fondation du Camp des Milles
40 Chemin de la Badesse, 13547 Aix-en-Provence
Tel : 04 42 39 17 11
www.campdesmilles.org