Publié dans Actualité Juive le 11 octobre 2015
Actualité Juive : Comment ressentez-vous cet honneur ?
Richard Prasquier : C’est un immense honneur. Les précédents récipiendaires, juifs ou chrétiens, sont pour moi des amis. Tous sont des phares. Toute minauderie écartée, je pense vraiment en recevant ce prix aux militants du dialogue que je connais, non seulement parce que beaucoup d’entre eux avaient autant ou plus de titres que moi à le recevoir, mais parce que, qu’ils soient célèbres ou, bien plus souvent, qu’ils ne le soient pas, c’est l’exemple de leur engagement qui m’a servi de boussole, des gens qui vous tirent par le haut, des lutteurs de fraternité qui portent l’espérance humaine et nous interdisent de la dissoudre dans des slogans sans contenu.
A.J.: Au CRIF, pendant de nombreuses années, le dialogue judéo-chrétien a été au cœur de vos préoccupations…
R .P. : Je me suis occupé des relations judéo-chrétiennes à mon arrivée au CRIF sous la présidence de Henri Hajdenberg. C’était l’époque où l'histoire de la Shoah ébranlait les derniers barrages de silence, où le cardinal Decourtray était au premier rang des combattants de la mémoire, au procès Touvier comme au Carmel d’Auschwitz, l’époque où l’Eglise de France osait une autocritique d’une acuité exceptionnelle, et où je savais en même temps que, à titre individuel des chrétiens avaient été au premier rang des sauveteurs de juifs dans notre pays. En tant que Président du CRIF j’ai créé la CREC, Commission des Relations avec les Eglises chrétiennes, présidée par Gérard Israël que je voudrais saluer ici, puis par mon amie Mireille Hadas Lebel, et dont Stéphanie Dassa est toujours l’âme et la cheville ouvrière. Les membres de la CREC considèrent tous que le dialogue judéo-chrétien est une nécessité absolue dans le monde d’aujourd’hui.
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