Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier – L'Université Columbia

29 March 2025 | 17 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Gil Taïeb's picture
Nous sommes debout
|
03 April 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

Francis Kalifat, the Crif President gave a speech at the annual Crif's dinner 2017. 

Le judaïsme indien est assez méconnu en France. Pourtant, il est d'une implantation millénaire. Il y avait environ 35 000 Juifs aux Indes lors de la création de l'État d'Israël

Johnny est malade. Oui, le grand Johnny. Lundi, la fille de Johnny Hallyday avait annoncé que son père souffrait d'un cancer avant de crier au piratage de son compte. Ce mercredi soir, c'est finalement le chanteur lui-même qui prend soin d'envoyer un mot sur Twitter pour rassurer ces fans. Si on lui a dépisté « des cellules cancéreuses » pour lesquelles il est « traité », il assure être confiant sur son suivi. "Mes jours ne sont pas aujourd'hui en danger, rappelle L’Express du 9 mars.

Cela paraîtra peut-être étrange à certains de mes lecteurs, mais j’aime Johnny, j’aime son timbre de voix, j’aime aussi certaines de ces chansons, je suis presque, presque un fan.

Pourquoi dans cette affaire, est-ce Bensoussan qui seul est poursuivi en justice et non pas simultanément Smaïn Laacher ?

 
"La culture est ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers", déclarait André Malraux. C'est pour toutes ses vertus que la culture est grande et qu'elle reste et doit rester un rempart contre l'obscurantisme, le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. De chaque création artistique doit jaillir une lumière. C'est à cela que doit aspirer chacun de ceux qui ont le bonheur de pouvoir créer ou d'interpréter une oeuvre. 

 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

L’Amitié judéo-chrétienne de France - dont plusieurs militants du Crif sont membres du Comité Directeur - a tenu dimanche 29 janvier son Conseil national, l’occasion pour nous de donner quelques nouvelles du front du dialogue.

Pages

Opinion

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

Pages

L’administration Trump menace de retirer 400 millions de dollars à l’Université Columbia si elle ne réagit pas à l’explosion de l’antisémitisme sur son campus. Malgré les critiques prévisibles de certains sur les libertés académiques, la direction de Columbia qui semble presque soulagée, a promis de mettre en œuvre les modifications exigées : interdiction du port de masques, transformation des procédures disciplinaires, renforcement des pouvoirs de la sécurité sur le campus, mise sous tutelle administrative du département des études du Moyen-Orient, reconnaissance que le déni à l’existence d’Israël est une marque d’antisémitisme.

La présidente intérimaire, Katrina Armstrong, un médecin, qui a été nommée après les désordres de l’an dernier, sait que la menace fédérale, aussi brutale soit-elle, empêche Columbia de continuer de partir en vrille.

En 1968 l’université avait déjà été l’épicentre de la révolte des étudiants, mais ce souvenir, magnifié dans la mythologie étudiante, avait signifié pour Columbia des années de décadence académique et de vaches maigres financières...

Le budget de Columbia est d’environ 6,5 milliards de dollars pour 30 000 étudiants, celui de l’enseignement supérieur en France de 40 milliards pour trois millions d’étudiants. Le coût d’un étudiant français serait donc 18 fois plus faible que celui d’un étudiant de Columbia : la comparaison est abusive, tant les systèmes diffèrent, mais elle souligne que les Universités américaines sont aussi de très grosses entreprises.

La plus grande partie du financement est dirigée vers les sciences et la médecine, mais c’est dans les départements de sciences sociales et politiques que les désordres ont eu lieu.
Columbia est une université très sélective, qui se veut « aveugle au revenu » pour sélectionner des étudiants nationaux, mais ceux qui disposent de ressources modestes doivent compléter leurs bourses par de petits boulots pour payer des frais de scolarité de 80 000 $ par an et certains se considèrent comme exploités par le capitalisme.

Hillel International estime que près de 20 % des 8 000 étudiants de premier cycle sont Juifs. L’ascension sociale des Juifs américains et la jalousie qu’elle entraîne ne doivent pas être sous-estimées.

Mais dans la fabrique de l’antisémitisme à Columbia, il y a malheureusement aussi des organisations juives. JVP, Jewish Voice for Peace, un mouvement juif antisioniste fondé  en Californie il y a une trentaine d’année par des intellectuels d’extrême gauche d’origine israélienne coopère depuis longtemps avec SJP, Students for Justice in Palestine, organisation créée à peu près à la même époque à Berkeley,  aujourd’hui présente dans plus de 250 campus aux États-Unis et qu’on retrouve comme source logistique et idéologique de toutes les manifestation anti-israéliennes dans les collèges et universités américains.

JVP et SVP se retrouvent notamment dans les manifestations régulières en faveur du boycott universitaire d’Israël. JVP, parce qu’il prend des positions extrêmes, attirantes pour les jeunes a cannibalisé J Street dont le « en même temps » n’était plus audible après le 7-Octobre.

Enfin de nombreux étudiants juifs, eux-mêmes victimes d’agressions, manifestent, sans être antisionistes, une sympathie pour les arguments de leurs adversaires : chez eux comme chez d’autres, l’humanisme naïf est un terreau électif pour la propagande anti-israélienne quand il rend aveugle au projet totalitaire islamiste.

Cette dispersion des opinions, le sentiment de solidarité intragénérationnelle sont d’importants facteurs pour expliquer la relative et inattendue faiblesse des réactions juives sionistes et militantes a priori puissantes dans une université comme Columbia : mais l’inversion victimaire du véhément narratif propalestinien a mis ces organisations dans une situation d’explication et de défense dont on sait qu’elle est dans tous le cas difficile à tenir.

Le SJP local de Columbia a déclaré reprendre ses activités le 5 octobre 2023, et cette date soulève des questions quant aux informations dont le mouvement disposait. Un procès vient de s’ouvrir à New York sur ce sujet, après une plainte de la famille d’un israélo-américain tué le 7-Octobre.

En tout cas, dès le 9 octobre 2023, le SJP de Columbia publie une déclaration de soutien à la « résistance » palestinienne. Il est alors suspendu mais continue d’agir sous la couverture du CUAD, acronyme d’un groupement d’associations qui organisera tous les événements anti-israéliens du campus et en particulier les grands campements du printemps 2024, puis l’occupation d’un immeuble emblématique, le Hamilton Hall. L’intervention de la police à la demande de l’administration s’est effectuée sans dommage, mais a offert aux étudiants impliqués le frisson du danger et l’émotion de partager un peu la souffrance des Gazaouis. Ils publieront même un journal nommé Columbia Intifada.

Il faut souligner comme est manichéen le discours d’endoctrinement martelé à longueur de semaines à des étudiants ignorants des réalités du terrain et de l’histoire : opprimé contre oppresseur ; soif de liberté des habitants, privés de nourriture et d’eau potable, jusque-là maintenus dans un camp d’emprisonnement par les Israéliens qui sont les bras armés de l’impérialisme et qui achèvent maintenant le génocide qu’ils avaient mis en place depuis plusieurs années.

Quant aux otages, un sujet rarement évoqué, Osama Abuirshaid, directeur exécutif de l’Association des Musulmans pour la Palestine (financeur majeur de SJP), venu en invité à Columbia, a une explication : il déclare à des étudiants acquis par avant à l’explication que le Hamas ne demandait qu’à les renvoyer en Israël, car ils avaient été pris « par erreur » mais que les Israéliens refusaient de les recevoir.

Sans commentaires… Il faut comprendre comme le simplisme imbécile du raisonnement contribue à son efficacité.

Un étudiant, Khymani James, déclare que les sionistes n’ont pas le droit de vivre. Exclu de l’université, c’est lui qui la poursuit en justice et le CUAD se reproche de ne l’avoir pas assez soutenu face aux « terribles » persécutions dont il a été victime de la part de l’administration. Le jeune homme est aussi noir et gay, ce qui en fait une victime de qualité.

Quant à Mahmoud Khalil, un autre étudiant qui a été arrêté il y a quelques semaines et est menacé d’expulsion des États-Unis, car il n’est titulaire que d’une carte verte de résident, son cas défraie déjà la chronique. Son épouse, musulmane américaine, est enceinte et prétend que son mari n’a jamais soutenu le Hamas. Celui-ci est reconnu comme une organisation terroriste et si Monsieur Khalili le soutient, il a menti aux services d’immigration, mais si la preuve ne peut en être apportée, il doit bénéficier du Premier Amendement garantissant la liberté d’opinion.

Sans qu’on se prononce sur ce cas particulier, on doit constater que cette liberté que les étudiants revendiquent pour eux, ils la refusent à leurs adversaires. Contre ceux-ci, la violence est permise, voire recommandée, car ils sont dans le camp du mal. C’est la conception très particulière de la liberté d’expression que prône l’islamisme, dont l’affaire Boualem Sansal et celle du maire d’Istanbul sont d’éloquentes illustrations et dont les Juifs sont loin d’être les seules cibles.

Dans une université, il y aussi un corps enseignant. Celui des départements de sciences politiques et sociales de Columbia fourmillent de professeurs anti-israéliens, en particulier, mais pas seulement dans les instituts du Moyen-Orient, Afrique et Asie et celui des études palestiniennes. On y trouve la trace du prestigieux Edward Said, chrétien palestinien, faux réfugié, grand intellectuel dans la lignée de Michel Foucault, qui a délégitimé le discours occidental sur l’Orient en le considérant comme idéologiquement marqué et dont l’œuvre est une des sources du relativisme culturel qui s’est développé ultérieurement et dont le mouvement woke est devenu la caricature.

Said critiquait Arafat pour avoir trop cédé aux Israéliens et les enseignants qui l’ont suivi ont développé des postures d’hostilité violente à l’égard d’Israël, qui ont fait d’un objet d’étude un objet de combat politique avec une idéologie qui a diffusé jusque dans les organes disciplinaires internes. C’est ainsi qu’un Joseph Massad, accusé depuis plus de vingt ans d’extrême partialité et d’antisémitisme et qui a manifesté sa joie après les massacres du 7-Octobre n’a pas été désavoué par l’Université et a obtenu sa titularisation (tenure).

Il est frappant que le seul enseignant contre lequel Columbia ait sévi dans les suites du 7-Octobre soit Shai Davidai, un enseignant d’origine israélienne devenu la voix de la protestation contre l’antisémitisme dans l’université.

Finalement, l’organisation et l’efficacité de la propagande anti-israélienne à Columbia amènent à se poser la question de son financement. Ici comme ailleurs le Qatar est suspect. On sait que ses dons aux universités américaines sont considérables, mais malgré les très fortes suspicions l’écheveau complexe des financements des organisations étudiantes et des chaires professorales n’a pas été complètement démêlé. Des organisations s’emploient à établir la lumière et donnent des exemples d’interférence dans les choix des Universités.

La philanthropie était dans le passé le domaine des organisations d’anciens, les « alumni ». Il semble que ce temps soit en grande partie révolu devant la puissance financière des nouveaux mécènes étatiques. Nul doute qu’il y aurait là des découvertes utiles pour comprendre l’embrasement des universités américaines dont Columbia est un cas d’école.

 

Richard Prasquier, président d'honneur du Crif

 

- Les opinions exprimées dans les billets de blog n'engagent que leurs auteurs -


Nous diffusons des cookies afin d'analyser le trafic sur ce site. Les informations concernant l'utilisation que vous faites de notre site nous sont transmises dans cette optique.En savoir plusOK