Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali – Le Juif rouge, par Stéphane Giusti

18 December 2024 | 86 vue(s)
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Antisémitisme

Par Marc Lévy, avocat de la LICRA dans le procès de Reynald Leykens et délégué du Crif en Israel

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

"The strength of a Nation always lies in the the way it looks at its History and and its ability to teach it to future generations".

 

"La force d’une Nation réside toujours dans le regard qu’elle sait porter sur son histoire et sa capacité à l’enseigner aux générations suivantes."

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

« Séparation du Crif et de l’Etat » : voici la dernière nouveauté de la « cause palestinienne ». Amalgamant à tout va Israël, sa politique, les juifs, et les institutions françaises, ces pantins ont appelé à un rassemblement samedi dernier, avec des slogans antisémites et anti républicains.

Malgré la mobilisation de personnalités politiques (Nathalie Kosciuzko-Morizet, Claude Goasguen et Anne Hidalgo), associatives (le Président du Crif Francis Kalifat a notamment écrit au Préfet et au Premier Ministre), et de nombreux internautes, la Préfecture de Paris a décidé d’autoriser ce rassemblement, sous haute protection policière.

Nous nous sommes rendus sur place.

 

 
"La culture est ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers", déclarait André Malraux. C'est pour toutes ses vertus que la culture est grande et qu'elle reste et doit rester un rempart contre l'obscurantisme, le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. De chaque création artistique doit jaillir une lumière. C'est à cela que doit aspirer chacun de ceux qui ont le bonheur de pouvoir créer ou d'interpréter une oeuvre. 

 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Il y a 11 ans, un jeune juif du nom dIIlan Halimi, était enlevé, torturé et assassiné.

Billet d'humeur par Marc Knobel

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Le Juif rouge, par Stéphane Giusti (*)

 

Le Juif rouge, c’est Aaron Tamerlan Munteanu, né le 28 mai 1884 à Galaţi, anciennement ville de la principauté de Moldavie devenue territoire ottoman, lui-même devenu Royaume de Roumanie, puis République populaire de Roumanie, République socialiste de Roumanie et enfin République de Roumanie dans l’Union européenne. Né en Roumanie, Aaron Munteanu n’est pas roumain pour autant car il est juif et les Juifs, à cette époque, ne sont pas citoyens de leur pays de naissance mais des sujets de seconde zone astreints, néanmoins, au service militaire. « Je suis un Juif rouge. Le dernier. Mes racines prennent source au-delà du fleuve Sambatyon où se réfugièrent les dix tribus perdues d’Israël, lors de l’exil à Babylone ». Le Juif rouge, c’est un géant de deux mètres vingt à la chevelure rousse et aux yeux verts qui, un jour, a reçu la visite d’un dybbouk, une créature fantasmagorique mandatée par le rabbin Krenkel qui le condamne, pour l’éternité à endurer le destin des siens et à en porter témoignage. Fils d’Abraham Yaacov Munteanu et de Rachel Breitowitz, Aaron, après ses études, a entrepris une carrière de critique musical dans une revue très prisée, Adevãrul. En 1916, c’est la Guerre. Aaron a été mobilisé pour combattre les Allemands et les Austro-Hongrois qui occupent le pays. Avec le soldat Ion Lupescu, le sergent-chef Aaron Tamerlan Munteanu, première armée roumaine, quatrième brigade, est fait prisonnier par les Teutons. Une altercation amènera Aaron à tuer Lupescu avant de s’évader. Il croise le chemin de trois combattants roumains : Mutu Mihail, Stelea Adrian et Tanase Tibor. Mutu, au fil du récit, deviendra le compagnon inséparable du Juif rouge.

Pourvu d’un don prémonitoire sur les catastrophes qui guettent le peuple juif en Europe, Aaron se retrouvera partout où le danger se fait menaçant : à Iaši, en Roumanie, en Ukraine, à Auschwitz-Birkenau, Chełmno, Belżec, Lublin, Sobibór. Treblinka… Avec un objectif : sauver le maximum de vies. Étonnamment, depuis le 12 mars 1917, le Juif rouge reçoit chaque mois, sur son compte bancaire, la somme rondelette de cent mille lei, ce qui facilitera sa mission.

Avec ses parents, il fera son alyah et se retrouvera à Haïfa puis à Tel Aviv.

Sur le chemin de son étrange vie, le Juif rouge croisera la route de nombre de célébrités : Isaac Babel, Arthur Schnitzler, Haïm Arlozoroff, qui sera assassiné dans des conditions mystérieuses…

L’amour n’est pas absent de ce récit pour le moins surprenant. Il y aura la tendre Mila, amour de jeunesse qui mourra, hélas, du typhus, la pulpeuse lettone, Roza Kaplan, qui, elle, sera assassinée par des bandits arabes en terre d’Israël en 1936 et, plus tard, Frau Adler, propriétaire d’une pension de famille, qui lui donnera même un fils Albert Tamerlan, deux mètres trente-trois, soit trois centimètres de plus que le Juif rouge qui le secondera dans sa tâche.

Original et décapant.

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Seghers, août 2024, 336 pages, 20 €.

 

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