Bruno Halioua

Président de la Commission Souvenir du Crif

Le billet de Bruno Halioua – De l’accusation médiéval d’empoisonnement des puits à l’utilisation de la poliomyélite comme arme de guerre par Israël

05 September 2024 | 111 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

Pages

Israël
 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

A Noël, les journaux français qui ont imputé aux Israéliens les difficultés des chrétiens à Bethléem ont passé sous silence l'attaque du Patriarche latin de Jérusalem par des émeutiers palestiniens musulmans dans la ville natale de Jésus. Une différence de couverture lourde de sens dans la période de Noël chargée de symboles.

A Noël, les journaux français qui ont imputé aux Israéliens les difficultés des chrétiens à Bethléem ont passé sous silence l'attaque du Patriarche latin de Jérusalem par des émeutiers palestiniens musulmans dans la ville natale de Jésus. Une différence de couverture lourde de sens dans la période de Noël chargée de symboles.

D'abord on critique, puis on dénie et pour finir on adopte. Laissons le temps au temps.

Conflit israélo palestinien, traitement médiatique, crise de l'information : analyse

Sophie Taïeb's picture
Incendie du tombeau de Joseph
|
16 October 2015
Catégorie : Israël

Détruire la cité ancienne de Palmyre et faire brûler le tombeau de Joseph reviennent-ils vraiment au même ? Pas pour tout le monde.

Quand les larmes se transforment en espoir d'un monde meilleur.

Maxime Perez est journaliste, correspondant pour la presse française en Israel et spécialiste des affaires militaires pour la chaine i24News.
Marc Knobel Directeur des Etudes du CRIF à confié à Maxime Perez le soin de présenter une étude sur l'Opération Bordure Protectrice.

Lundi dernier, l’ancien Président de la République était en Israël. Une visite étrange, hybride où le mélange des genres s’ajoute à la confusion des rôles.

Les français d'Israël, et en particulier ceux qui ont immigré de France durant les quinze dernières années, ont en grande majorité souhaité la réélection de Benjamin Netanyahu.
Déçus par l'attitude des politiques français face à l'islamisme et l'antisémitisme, beaucoup voient en Bibi un dirigeant politique charismatique doté d'une capacité à affirmer avec une assertivité rare la cause d’Israël à la face du monde et savent que ses concurrents en politique n'ont pas cette compétence exceptionnelle.
De plus, comparant la réussite de l'économie d'Israël face à la faillite de l'économie française, ils ne comprennent pas pourquoi la plupart des médias israéliens et analystes politiques sont tellement critiques envers celui qu'ils considèrent à juste titre comme un héros du peuple juif. 

Le 17 mars dernier, les israéliens ont voté et réélu Benjamin Netanyahou.

Pages

Opinion

Dès le début de l’offensive russe contre l’Ukraine, nous avons, le 23 février dernier, proposé à nos lecteurs, une étude sur les Juifs d’Ukraine. Depuis quelques jours, le conflit semble s’étendre à deux autres pays, la Finlande et la Suède. Nous vous proposons de découvrir les communautés juives de ces deux pays. Aujourd’hui, les Juifs de Finlande.

Pages

Tout le monde se souvient des propos de mars 2024 d’Hubert Védrine, ex-ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères qui avait accusé certains habitants juifs de Cisjordanie d’empoisonner des puits. Il reprenait la sempiternelle accusation médiévale d'empoisonnement des puits par les Juifs. Or voici que l'ONG Oxfam (dont la directrice général en France est l’ex-ministre Cécile Duflot) qui vient officiellement d’accuser, le 18 juillet 2024,  Israël d’utiliser l’eau comme une « arme de guerre » à Gaza, avec des coupures d'approvisionnement, du pompage et de la destruction des usines de retraitement.

En parallèle, le 23 juin 2024, des échantillons d'eaux usées prélevés à Gaza (Deir al-Balah et Khan Younès) ont révélé la présence du virus de la poliomyélite. Cette découverte a suscité une vague d'indignation sur les réseaux sociaux, qui ont conduits certains à accuser Israël d'utiliser la poliomyélite comme arme de guerre contre la population de Gaza. Les propagandistes du Hamas ont alors prétendu que l'objectif d'Israël était de provoquer une épidémie de poliomyélite à Gaza. Voilà longtemps que les antisionistes ont compris qu’il était dans leur intérêt de stigmatiser Israël en utilisant à tort et à travers la célèbre maxime de Joseph Goebbels, ministre de la Propagande du Troisième Reich : « Un mensonge, plus il est gros, plus il est cru ; plus il est répété, plus il est cru. »

Il est crucial de clarifier deux points pour répondre aux accusations fallacieuses d’utilisation de la poliomyélite comme arme de guerre bactériologique par Tsahal :

 

  • Origine génétique égyptienne du virus : Le séquençage génomique des isolats de poliovirus retrouvés à Gaza montre que ces souches sont génétiquement proches et liées au variant qui circulait en Égypte au second semestre 2023. Cela indique que le virus aurait pu être introduit à Gaza dès septembre 2023, bien avant le conflit armé survenu après le 7 octobre.
  • Nature du poliovirus : Le poliovirus de type 2 (PVDVc2), découvert à Gaza, est une souche dérivée du vaccin oral contre la poliomyélite. Bien que ce vaccin contienne une version vivante mais atténuée du virus, il est connu pour parfois évoluer en une forme plus virulente dans les régions à faible couverture vaccinale. Cette souche mutée ne provient pas d'une action délibérée mais est plutôt le résultat d'une faiblesse dans la couverture vaccinale.

 

Pour contrer le risque d'épidémie, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et d'autres agences des Nations Unies ont lancé une campagne de vaccination le 1er septembre, ciblant plus de 640 000 enfants à Gaza avec 1,6 million de doses de vaccin antipoliomyélitique. Israël a accepté de faciliter cette campagne en permettant l'entrée des vaccins et en garantissant leur conservation. Israël reste attentif à la situation en raison du risque élevé de propagation de cette souche. Il a d’ailleurs été rapporté un cas de paralysie pédiatrique causée par la poliomyélite chez un enfant dans la région de Jérusalem, et huit autres enfants asymptomatiques ont été testés positifs pour la poliomyélite grâce à leurs échantillons de selles. À l’exception d’un enfant, les enfants détectés pour la poliomyélite ne sont pas totalement vaccinés. Des traces du virus ont été retrouvées dans les égouts de Jérusalem. Ce n’est pas une situation exceptionnelle puisque des traces d’une forme de polio, dérivées d’une souche vaccinale ont également été détectées dans les égouts de New-York et dans une station d’épuration du nord-est de Londres en 2022. En Ukraine, des cas ont également été signalés avant le début de la guerre, en octobre et décembre 2021. Les seuls cas de poliomyélites symptomatiques ont été au Pakistan et en Afghanistan. Bien entendu dans ces pays (ouf) on n’accuse pas Israël d’être responsable de la poliomyélite. Il est vrai qu’il y a longtemps qu’il n’y a plus de Juifs dans ces deux pays… En revanche les campagnes organisées, sous l’égide de l’OMS se heurtent parfois au Pakistan à des résistances où des vaccinateurs sont régulièrement assassinés notamment sur fond de rumeurs d’espionnage. Bien entendu, personne n’en parle…

 

En résumé, les accusations selon lesquelles Israël utiliserait la poliomyélite comme arme de guerre sont infondées. La situation à Gaza est davantage liée à des problèmes de couverture vaccinale qui est passé de 99 % à 90 % en l’espace d’un an qu’à une quelconque stratégie malveillante.

 

Dr Bruno Halioua, Président de l'AMIF, membre du Bureau exécutif du Crif, Président de la Commission du Souvenir du Crif

 

- Les opinions exprimées dans les billets de blog n'engagent que leurs auteurs -