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Lors de cette interview, le Président du Crif a introduit son propos en rappelant combien le viol et l’agression à caractère antisémite d’une jeune fille de 12 ans à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, s’inscrivait « dans la continuité d’un climat délétère depuis le 7 octobre. Nourri directement par la haine d’Israël, poussé politiquement par La France insoumise (LFI), et alimentée par des activistes, notamment sur les réseaux sociaux ». « Cela conduit à une assignation des Juifs à la question du Proche-Orient. Par identification dévoyée de la cause palestinienne, certains esprits vulnérables font des Juifs des cibles. »
À l’approche du premier tour des élections législatives, Yonathan Arfi est longuement revenu sur les risques que représentaient les deux extrêmes, « on a le sentiment d’être pris en étau entre un bloc qui tolère l’antisémitisme de La France insoumise et de l’autre côté le risque RN. Face à cela nous ne sommes pas seuls à rester attachés au cadre républicain et universaliste mais on a un fort sentiment de solitude ces dernières semaines. Un sentiment de solitude juive qui est un sentiment de solitude républicaine ».
Il a notamment rappelé avec force combien selon lui la République était la solution et non pas le problème, contrairement aux discours complotistes et « antisystèmes » qui fragmentent notre société.
Sur la question des extrêmes Yonathan Arfi a également redit la fascination non résolue de l’extrême gauche pour la violence et son antisémitisme historique, aujourd'hui alimenté par la perception d'Israël comme oppresseur et les rapports ambigus avec les idéologies islamistes. Il regrette que la gauche républicaine et universaliste se soit alliée à La France insoumise. Concernant l'extrême droite, il note que malgré un discours policé vis-à-vis d'Israël et des Juifs, l'antisémitisme persiste en arrière-plan, notamment chez les réseaux identitaires et anciens du GUD. « Ce qui m’amène à prendre avec beaucoup de méfiance la mue annoncée dont se targue le RN. »
« Dans une société fragmentée, du chacun pour soi, du rapport de force, on sait que les Juifs payent toujours un prix élevé. Ce sont les leçons de l’histoire. » Ainsi, le Président du Crif a réaffirmé avec force son attachement au cadre républicain et universaliste. Yonathan Arfi a conclu cet entretien avec Nice Matin avec ces mots : « Ce qui m’inquiète c’est de voir la France basculer dans un temps politique inédit, en tout cas inédit depuis 80 ans. C’est pour les Juifs inenvisageable d’imaginer la France dirigée par l’extrême droite ou d’avoir demain Jean-Luc Mélenchon comme Premier ministre. Voilà pourquoi nous espérons qu’il y aura un bloc central suffisamment important pour empêcher une majorité des deux blocs de l’extrême gauche ou de l’extrême droite ».
Vous pouvez retrouver l’interview du Président du Crif en intégralité sur le site de Nice Matin.
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