Le billet de Jérémie Haddad - À l'attention du médiateur du journal Le Monde

16 May 2024 | 461 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Jean Pierre Allali's picture
ADIEU SHIMON
|
29 September 2016
Catégorie : Actualité

L'ancien président de l'État d'Israël, mon ami Shimon Peres, prix Nobel de la Paix 1994 est mort dans la nuit du 28 septembre 2016. Il avait 93 ans.

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Il est peut être temps de poser à ceux qui relaient les théories du complot - en particulier sur les réseaux sociaux - des questions déstabilisantes.

Dans une interview donné à Patrick Perotto de L'Est Républicain, je suis revenu sur l’un des défis des années à venir : combattre les idées de haine qui se répandent sur internet

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

Pages

Opinion

Scoop : l’appel au boycott est illégal en France

 

Et vous, comment définiriez-vous l’humour juif ?

Pour vous donner le goût des vacances, le Crif vous fait voyager et lance sur ses réseaux la campagne "Juifs du Monde". Ensemble, partons à la découverte des populations juives du monde, de leurs histoires et de leurs traditions. Aujourd’hui, embarquement immédiat pour Hong Kong !

Pages

À l’attention du Médiateur du journal Le Monde à propos de l’article suivant : « Comment le monde a couvert le conflit israélo-palestinien depuis 1945 », publié à l'occasion des 80 ans du Monde, le 13 mai 2024 :

 

Je ne vous cache pas que j’attendais avec impatience votre article pour les 80 ans du Monde sur votre couverture du conflit israélo-palestinien.

Comment alliez-vous donc vous débrouiller pour démontrer l’équivalent d’un travail irréprochable, digne de l’objectivité, de la déontologie et de la rigueur qu’on est en droit d’attendre du Journal ? 

La petite manipulation du lecteur en début d’article expliquant que même des pro-Palestiniens peuvent être critiques des articles du Monde était à mon avis parfaitement dispensable.

Mais j’apprécie à sa juste valeur la reconnaissance malgré tout du tournant parfaitement anti-Israélien que Le Monde a épousé après 1967 et la Guerre des Six jours, en épousant une doxa faite d’inspiration gaulliste, de tiers-mondisme et de critique systématique d’Israël.

J’avais 16 ans en 1992, année à partir de laquelle j’ai commencé à lire Le Monde et où le conflit était en effet couvert par Patrice Claude. 

J’en ai conçu une méfiance durable sur la couverture de ce sujet par votre journal. Les risques existentiels pesant sur l’État d’Israël du fait de la volonté farouche de ses adversaires de faire disparaître cet État n’étaient objectivement jamais traités.

Plus de trente ans plus tard, je dois dire que cet aveu de Patrice Claude m’a estomaqué : « ce conflit m’a ému comme aucun autre, il m’a pris aux tripes ; je ne comprends toujours pas pourquoi ».

Comment appeler une véhémence systématique, irrationnelle envers le seul État juif de la planète, au détriment de toute déontologie professionnelle ? J’ai personnellement un adjectif pour cela, mais je souhaiterais que vous continuiez à me lire.
Non pas pour refaire la liste des frustrations et des colères (moi qui suis pourtant d’un naturel posé) qu’ont induit la lecture de vos articles, mais pour pointer une erreur factuelle dans l’article de Gilles Paris, qui me semble être le nœud critique de votre couverture de l’État d’Israël.

En parlant du dessin de TIM, publié après la célèbre conférence de presse du général De Gaulle, Gilles Paris écrit la chose suivante : « [le dessin] montre un déporté squelettique en vêtement rayé sur lequel a été cousue l’étoile jaune, la posture orgueilleuse, au-dessus de la formule : « sûr de lui-même et dominateur. » Il s’agit d’une réplique cinglante à la conférence de presse du général de Gaulle, le 27 novembre précédent, au cours de laquelle il a prononcé cette formule à propos du « peuple israélien ».

Revenons sur ce qu’a exactement dit le général : « Les Juifs, jusqu’alors dispersés, et qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tout temps, c’est-à-dire un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, une fois qu’ils seraient rassemblés dans les sites de son ancienne grandeur, n’en viennent à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient depuis dix-neuf siècles : "l’an prochain à Jérusalem" ».

Le général de Gaulle parlait des Juifs. Pas des Israéliens, c’est tout à fait explicite. Pourquoi Gilles Paris parle alors de « peuple israélien » dans son papier ? Probablement, parce que si l’on en croit la charte rédactionnelle du Monde, le mot juif ne peut s’écrire qu’avec une minuscule. Lorsqu’on écrit le mot juif, pour Le Monde, c’est forcément en utilisant une minuscule.

Les grammairiens et spécialistes de l’orthographe concluent aisément : un juif, c’est donc une personne pratiquant la religion juive au même titre qu’un chrétien ou un musulman. Un Juif, avec une majuscule, c’est très différent, c’est un membre du peuple juif, au même titre qu’un Russe, qu’un Anglais ou qu’un Palestinien.

Selon le contexte, le français est donc une langue qui permet de distinguer si l’on parle du juif dans sa dimension confessionnelle ou du Juif dans sa dimension nationale. C’est compliqué parce que la judéité est probablement la seule condition qui mêle dans un même terme une appartenance à un peuple et l’attachement à une tradition transcendante. 

Mais pour Le Monde, nul débat. En ne mettant jamais de majuscule au mot juif, le parti pris est clair : il n’existe pas de peuple juif, mais seulement une confession juive [israélite aurait-on dit au 19ème siècle].

Voici sûrement pourquoi Gilles Paris parle de peuple israélien au lieu de peuple juif. 

Mais s’il n’y a pas de peuple juif et que cette notion est une chimère, pourquoi voudriez-vous qu’il existe un État à destination de pratiquants d’une religion quelle qu’elle soit ? Un État pour une Nation, oui ! Mais un État pour une religion, c’est extrêmement douteux et cela doit être combattu.

Voici ce que je comprends de votre charte rédactionnelle et de votre position sur le conflit israélo-palestinien. À quelle date de l’histoire du Monde ce choix a-t-il été fait ? Cela mériterait a minima une recherche pour comprendre si l’inexistence du peuple juif pour Le Monde a été concomitante du tournant anti-Israélien du Monde.

Pour finir, j’ai été aimanté par le papier d’avril 1988 sur l’occupation que vous mettez en valeur dans l’article de Gilles Paris.

« Chassons les juifs [sic, avec une minuscule bien sûr] ! » « Nous retournerons à Jaffa ! ».

Que dit Le Monde de ces slogans palestiniens évoqués par vos envoyés spéciaux ?

« L’ennui, bien sûr, est que nombre d’Israéliens prennent ces slogans au pied de la lettre »

Décidément, qu’ils sont susceptibles ces Israéliens…

36 ans plus tard et sept mois après le 7 octobre, oseriez-vous dire qu’ils avaient tort ?

 

 

Jérémie Haddad, membre du bureau exécutif du Crif 

 

 

- Les opinions exprimées dans les billets de blog n'engagent que leurs auteurs -