Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Un parapluie pour monter jusqu’au ciel. Souvenirs de jeunesse, par Liliane Lurçat

27 June 2022 | 125 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

Billet d’Ariel Amar*, pharmacien

 

Dimanche 19 avril, le Crif et le Mémorial de la Shoah ont organisé une cérémonie virtuelle pour commémorer le 77ème anniversaire du Soulèvement du ghetto de Varsovie. Un moment très émouvant au cours duquel, ensemble, nous avons rendu hommage aux Hommes qui se sont soulevés pour leur liberté.

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Bruno Halioua nous parle avec émotion de Milo Adoner.

Dimanche 12 janvier 2020, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. À l'issue de cette journée, je me suis exprimé devant les participants. Voici les quelques mots prononcés.

 

 

Pages

Opinion
Marc Lévy's picture
Blog du Crif - Une leçon de vie
|
17 February 2021
Catégorie : Israël, Opinion

Pages

Un parapluie pour monter jusqu’au ciel. Souvenirs de jeunesse, par Liliane Lurçat (*)

 

C’est l’histoire d’une vie juive. Celle de la mère de Pierre Lurçat, auteur d’ouvrages dont nous avons parlé dans ces colonnes. Il était une fois un Juif de Cracovie en Pologne et une Juive de Byalistok en Russie. Fuyant les pogromes qui ravageaient le judaïsme d’Europe centrale, ils se retrouvent tous deux en Palestine. Ils s’aimèrent, se marièrent à Jérusalem et eurent deux enfants, un garçon, Menahem qui, plus tard, deviendra Marcel, intégration à la France oblige, et une fille, Lipah, alias Lili et finalement Liliane, l’auteure. La vie difficile dans la Palestine mandataire amène la petite famille à choisir de rejoindre Paris en 1930. C’est là que naîtra Sami, le petit dernier.

Le père et la mère s’installent dans le 5ème arrondissement, changeant régulièrement d’adresse et s’échinant à trouver du travail. C’est à la rue de l’École Polytechnique que la petite Liliane observe la vitrine d’un marchand de parapluies. « Il y en a un tout petit ,ouvert. J’ai longtemps cru qu’avec ce petit parapluie-là, on pouvait monter jusqu’au ciel ». D’où le titre de cet ouvrage !

Le père est ouvrier dans le bâtiment et la mère fait les marchés où elle vend de la bonneterie. Ses clients l’appellent « Madame pas cher ».

À la maison on parle yiddish et quand les enfants ne sont pas sages, ils se font traiter de « Sthik fleish mit zwei augen » (Morceau de viande avec deux yeux)). Mais à l’école, avec les copains, Liliane et Marcel parlent français. Ce qui n’empêche pas l’antisémitisme de se développer. Hitler et le nazisme ne sont pas loin.

Puis vient le temps de la Guerre et de l’Occupation. Pour les Juifs, une période noire commence. Par chance, Liliane, qui, parce que née en Palestine, est une « British Subject », n’est pas astreinte au port de l’étoile jaune. Le père, lui, est arrêté : Drancy, Saint-Denis…quatre années de détention. Le reste de la famille se retrouvera dans un camp à Vittel.

La Libération, enfin. Le retour au bercail à Paris. Pour Liliane, c’est le bac puis le PCB et des études de sociologie  et de psychologie, la fréquentation des étudiants communistes, la vente de L’Huma à la criée, l’auto-stop et les virée dans des auberges de la jeunesse, un mariage avec un étudiant communiste, un enfant, Olivier, un divorce et un remariage.

Une vie. Émouvant et attachant.

Jean-Pierre Allali

(*) Auto-édition. Postface de Pierre Lurçat. Imprimé en Pologne