Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Le conflit russo-ukrainien

25 February 2022 | 240 vue(s)
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Actualité

"Ce qui m'effraie, ce n'est pas l'oppression des méchants, c'est l'indifférence des bons" (Martin Luther King)

Tribune de marc Knobel publié dans le Huffinghton Post 

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

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Opinion

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Stéphanie Dassa's picture
Documentaire Sauver Auschwitz
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23 January 2017
Catégorie : Opinion

"Sauver Auschwitz ?" un documentaire diffusé le 24 janvier à 22h40 sur Arte 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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J’allais presque dire « soviéto » ukrainien, tant ce conflit ramène à  l’obsession de Vladimir Poutine, rendre à la Russie son espace impérial, celui de l’Union soviétique, et réparer le démantèlement de l’URSS qu’il a  qualifié de « plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle ».

Mais le terme « ukrainien » mérite aussi analyse car dans son discours du 21 février, Poutine a martelé que l’Ukraine n’existait pas.

Qu’est-ce qu’un pays qui n’existe pas ? Les Israéliens connaissent cette accusation! Un empereur romain avait remplacé le nom de Judée par celui de Palestine et c’était un des arguments pour nier le lien des Juifs à la terre de leurs ancêtres.

Pour l’Ukraine, c’est plus complexe.

D’une part, c’est autour de Kiev que s’est créé le brillant Etat qui a le premier porté le nom de « Rus ».  Après qu’il fut détruit par les Mongols, la Pologne et la Lituanie en ont conquis des parcelles, Volhynie, Podolie ou Galicie qui ont formé les marches de leurs royaumes  bientôt conjoints.

D’autre part, à l’est, c’étaient des steppes indéterminées où nomadisaient les cosaques. Leur révolte de 1648 contre la Pologne, dirigée par Bogdan Khmelnitski, grand massacreur de Juifs, les conduisit à s’allier aux Russes en 1654. Ceux-ci absorberont cette zone des confins, ce qui est le sens exact du mot « Ukraina ».

Staline profitera de son alliance avec les nazis pour y adjoindre l’Ouest actuel de l’Ukraine, en partie autrichien après les partages de la Pologne, puis redevenu polonais à l’indépendance de ce pays. L’Ukraine a de plus acquis sur un coup de tête de Khrouchtchev pour fêter le 300ème anniversaire de l’alliance russo-cosaque, la région de Crimée, anciennement turque et totalement russifiée, annexée sans un coup de feu par la Russie en 2014, au grand dam de l’Europe. Pour Khrouchtchev, élevé dans un village du Donbass, pour Brejnev, né en Ukraine, Russie et Ukraine, c’était la même chose. Pour Poutine aussi.

Quand les régions très russophones du sud est du pays ont déclaré leur indépendance, le conflit a fait 14 000 morts. Poutine prétend intervenir pour empêcher un « génocide ». Le mot est scandaleux, car s’il y a peut-être eu un génocide, c’est le Holodomor, entre 3 et 5 millions de victimes, la famine due à la prédation des récoltes par le régime soviétique, et que nie l’histoire russe.

En anglais, on disait « the Ukraine », comme on dit « la » frontière. Sur la demande expresse des ukrainiens, le « the » a été retiré en 1993.

Le sentiment national ne dépend pas d’un simple nom. Il est ancien en Ukraine et a grandi depuis l’indépendance.  Ignoré par les Russes, il était redouté par les Juifs, car ses flambées étaient signe de pogroms. 100 000 Juifs ont été assassinés entre 1918 et 1920 pendant la république d’Ukraine. Les nationalistes ukrainiens ont accueilli avec joie les nazis en 1941 et leur rôle dans la Shoah est accablant.

Il n’était pas évident en 1991 que le gouvernement ukrainien considérerait Israël comme un état ami, qu’il organiserait un authentique lieu de mémoire à Babi Yar où le caractère juif du terrible massacre avait toujours été occulté par le régime communiste… et qu’il élirait un président juif !

Mais les Israéliens ne veulent pas se mettre Poutine à dos, qui les aide à limiter la progression de l’Iran dans la Syrie voisine. Le communiqué de Jérusalem, assurant son soutien à la souveraineté de l’Ukraine sans mentionner la Russie est un chef d’oeuvre d’équilibrisme diplomatique.

On espérait que Poutine s’arrêterait au Donbass mais les informations de ce matin 24 février montrent qu’il ira plus loin... Personne n’est prêt à mourir pour l’Ukraine en Europe et aux Etats Unis. Poutine le sait, mais occuper un pays est plus difficile que de le conquérir. Il veut renverser le gouvernement pour traiter avec des hommes à sa main, mais il a lui-même renforcé l’appétence des Ukrainiens pour l’Ouest, comme il a soudé l’Union européenne et ressuscité l’Otan.

Poutine méprise les Européens qui ont oublié qu’une diplomatie sans force militaire pour la soutenir ne vaut pas, et il profite du manque de leadership des États Unis tétanisés par leurs échecs, obnubilés par la Chine  et probablement en voie de signer avec les mollahs iraniens un accord qu’Israël ne pourra pas accepter.

Au moins ce dernier pays a-t-il appris de l’histoire qu’il fallait développer ses propres forces et ne pas s’en remettre uniquement à ses amis…

Richard Prasquier