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Published on 21 January 2022

France - Yvan Benedetti, figure de l'ultradroite, relaxé pour des propos négationnistes

Le militant de l'ultradroite Yvan Benedetti a été relaxé jeudi 20 janvier par le tribunal correctionnel de Paris après des propos contestant le génocide des Juifs durant de la Seconde Guerre mondiale lors d'une commission d'enquête parlementaire en 2019.

Publié le 20 janvier dans Le Figaro

Yvan Benedetti, responsable du groupuscule Les Nationalistes, n'était ni présent ni représenté aussi bien à l'audience le 5 novembre qu'au jugement jeudi. Deux députés, Muriel Ressiguier et Adrien Morenas, alors respectivement présidente et rapporteur de la Commission d'enquête relative à la lutte contre les groupuscules d'extrême droite en France, avaient signalé à la justice les propos tenus par Yvan Benedetti lors de son audition le 25 avril 2019.

Audition à huis clos

«L'histoire est révisionniste par définition, mais vous utilisez le terme négationniste, qui est assez caricatural», avait-il dit avant de juger «très sérieux» les travaux du négationniste Robert Faurisson. Le parquet de Paris avait classé ce signalement, considérant que les débats n'étaient pas publics car l'audition était à huis clos. Mais la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) avait fait citer Yvan Benedetti devant la 17e chambre du tribunal correctionnel pour «contestation de crime contre l'humanité». Le tribunal a estimé que certes Yvan Benedetti avait contesté dans ses propos les crimes dont avaient été victimes les Juifs, mais qu'il n'était pas établi qu'il ait eu la volonté de les rendre publics. Il a donc été relaxé.

Figure de l'ultradroite, Yvan Benedetti a été condamné en juin à 100 jours-amende à 100 euros pour avoir publié en 2020, sur le site «Jeune Nation» qu'il administre, une vidéo du militant d'extrême droite Hervé Lalin (dit Ryssen) intitulée «Les Juifs, l'inceste et l'hystérie». Conseiller municipal à Vénissieux, près de Lyon, dans les années 2000, il avait été exclu du Front national pour s'être qualifié lui-même «d'antisioniste, antisémite et antijuif».

Il avait pris la tête en 2012 de L'OEuvre française, mouvement pétainiste fondé en 1968 et dissous après la mort en juin 2013 du militant antifasciste Clément Méric lors d'une rixe avec des skinheads d'extrême droite. Condamné en 2019 à huit mois de prison avec sursis pour non-dissolution de ce groupuscule, il s'était également affiché parmi les «gilets jaunes». Yvan Benedetti doit être jugé le 2 décembre 2022 au côté d'Hervé Lalin pour l'agression d'une équipe de l'émission Quotidien lors d'une manifestation en 2019 contre l'ouverture de la PMA (procréation médicalement assistée) aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires.