Francis Kalifat

Ancien président

Mon discours à la 11ème Convention nationale du Crif

19 November 2021 | 110 vue(s)
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Actualité

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

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Opinion
Stéphanie Dassa's picture
Documentaire Sauver Auschwitz
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23 January 2017
Catégorie : Opinion

"Sauver Auschwitz ?" un documentaire diffusé le 24 janvier à 22h40 sur Arte 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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Découvrez mon discours prononcé lors de la plénière de clôture de la 11ème Convention nationale du Crif, le 14 novembre 2021, en présence du Premier ministre Jean Castex.

Discours du Président du Crif Francis Kalifat - Convention nationale du Crif, 14 novembre 2021

"Monsieur le Premier Ministre, cher Jean Castex, qui nous fait l’honneur et l’amitié d’être à nos côtés ce soir,

Chers Haïm Korsia et Bernard-Henri Lévy, dont le dialogue auquel nous venons d’assister illustre si bien la circulation des idées entre judaïsme et philosophie,

Chère Anne Hidalgo qui sait parfaitement exprimer la manière dont le judaïsme à Paris et ailleurs s’est toujours tissé dans la Cité.

Nous voilà donc à la clôture de cette 11ème Convention Nationale du CRIF. Cette édition a, vous en conviendrez, une saveur particulière, celle des retrouvailles. Après de longs mois où le temps et nos existences sociales furent suspendus, nous pouvons enfin gouter à nouveau au plaisir de la rencontre et de la convivialité.

Profitons ensemble sans modération de ce moment.

Mais si le Covid a suspendu nos vies, les menaces qui nous font face n’ont de leur côté connu aucun confinement.

La société française est aujourd’hui en crise profonde : confrontée à la menace islamiste elle doute de son modèle et au fond de son propre destin.

Partout dans le débat public monte une musique identitaire. Celle du eux et nous, celle du eux contre nous. Celle des identitaires contre les républicains. Dans ce combat le camp des identitaires qui agrège autant l’extrême droite que les islamistes se nourrit de la faiblesse du camp républicain en doute permanent sur sa légitimité et sa force.

Deux courants politiques se sont souvent opposés en France :

l’un décliniste qui considère que la France est condamnée à un lent déclin social, économique, culturel, et l’autre, qui même dans les moments de crise, croit dans la capacité du pays à trouver les ressources du sursaut.

Si l’histoire juive, par le biais des Français juifs, peut apporter quelque chose à la France, je crois que c’est fondamentalement cette idée que notre destin collectif est toujours entre nos mains.

Cette journée de rencontres et de débats autour de « l’Universel à l’épreuve de l’identité » a précisément eu pour vocation en rassemblant plus de 50 intervenants de nous réarmer intellectuellement.

A quelques mois de l’élection présidentielle alors que la menace terroriste ne faiblit pas, que l'antisémitisme loin d'être relégué aux livres d'histoire est d'une brûlante actualité, alors que le communautarisme menace les valeurs qui font la France, que les fondements de la République sont attaqués, alors que le populisme et le complotisme guettent, et que l’islamisme étend sa toile, nous avons réfléchi ensemble à l'indispensable unité qu'il nous faut construire pour combattre cette haine qui gangrène notre société.

Alors, c’est en conscience que chacun d’entre nous doit faire en 2022 le bon choix pour notre pays, pour que ces fondements demeurent intacts et solides, pour que la démocratie, ce grand principe universaliste, l’emporte sur les clivages, la médiocrité, la haine et la bêtise.

Dans ce contexte, le rejet des extrêmes, que ce soit l’extrême-gauche ou l’extrême-droite, est pour nous Français Juifs un impératif moral et politique. Moral par ce que les propositions des extrêmes vont à l’encontre des valeurs à la fois du judaïsme et de la République. Politique car le CRIF dont la mission est la défense des intérêts des Juifs de France, ne peut rester silencieux face aux propos d’un polémiste candidat potentiel, sur Pétain qu’il cherche au fond à réhabiliter sur Dreyfus dont il interroge l’innocence, sur les lois mémorielles qu’il veut abroger, sur la loi Pleven qu’il veut supprimer refaisant de l’antisémitisme une opinion et non plus un délit, sur les victimes de Toulouse mises en équivalence avec leur bourreau et contestées dans leur appartenance à la communauté nationale parce qu’elles sont enterrées en Israël, ou sur la douleur de Samuel Sandler qu’il qualifie d’obsessionnelle et manipulée par ces avocats.

Celui-là, qui qu’il soit, trouvera le CRIF en travers de son chemin.

Ces deux dernières années n’ont pas épargné les Français juifs.

La pandémie a laissé libre cours à des formes d’expression d’antisémitisme extrêmement violentes, faisant ressurgir le mythe médiéval du Juif empoisonneur de puits et celui du Juif complotiste.
Comble de l’horreur nous avons assisté au détournement du symbole du martyr juif, l’étoile jaune, dans les manifestations par les anti passe sanitaire.  Ces raccourcis et confusions historiques nous inspirent encore et toujours, colère et dégoût.
Ils sont un outrage à la mémoire des victimes de la barbarie nazie.

Cette année 2021 a également été marquée par la décision de la justice de notre pays de priver la famille de Sarah Halimi et tous les Français du procès dont ils ont besoin. Si nous avons confiance dans la justice de notre pays nous considérons que, sur ce dossier, une erreur grave de jugement conduit à un déni de justice.

Où est donc la justice lorsque la consommation volontaire de stupéfiants permet, à un assassin, islamiste de surcroit, d’échapper ensuite à son procès ?

L’assassinat de Sarah Halimi, véritable cas d’école de l’antisémitisme islamiste reste un traumatisme profond pour l’ensemble des Français Juifs. Il donne une dimension supplémentaire à l’antisémitisme signifiant aux Juifs que chez eux, même dans leur intimité familiale, ils ne sont pas en sécurité.

Si la condamnation il y a quelques jours de l’assassin de Mireille Knoll à la prison à perpétuité a rassuré les Français sur la capacité de la justice à retrouver ses esprits, elle n’enlève rien à la plaie de l’assassinat de Sarah Halimi.

C’est avec gravité que nous attendons les conclusions de la Commission d’enquête de l’Assemblée Nationale que l’on doit à l’engagement et la volonté farouche du député Meyer Habib à qui je veux rendre hommage ce soir.

Toute la lumière doit être faite et toutes les responsabilités mises à jour. Qu’il s’agisse des forces de l’ordre, des magistrats instructeurs ou des experts psychiatres.

Monsieur le Premier Ministre, l’antisémitisme n’est jamais une vue de l’esprit. Il s’insinue sur nos murs, défigure nos bâtiments et nos rues, il se glisse, serpente et se vautre dans le silence de la nuit. L’insulte est facile, elle est lâche et presque toujours anonyme.

Certains détestent tant les Juifs et Israël qu’ils s’attaquent même aux morts, avec lâcheté ils profanent des cimetières, saccagent des tombes, et peignent des croix gammées sur les stèles de nos défunts. D’autres s’attaquent aussi aux vivants.

Je veux rappeler ce soir encore la mémoire des douze Français hommes, femmes et enfants assassinés depuis le début des années 2000 au seul motif qu’ils étaient Juifs. Leurs noms et leurs visages habitent mon esprit chaque jour.
Comme je veux rappeler aujourd’hui la douleur de tous ces Français Juifs, victimes de cet antisémitisme du quotidien qui les pousse à quitter ces « territoires perdus de la République » leur faisant subir un véritable exil intérieur.
Dans la bataille contre l’antisémitisme, nous n’en sommes plus, heureusement, à la question du déni, qui a marqué le début des années 2000.

A tous les échelons les pouvoirs publics ont une réelle conscience de la réalité de l’antisémitisme et de la nécessité de le combattre.

Pourtant nous avons en revanche plusieurs défis à relever : le premier est l’indifférence d’une grande partie de nos concitoyens. Car l’acte antisémite est un mal sournois qui prospère souvent du silence coupable et d’une autre lâcheté qui a pour nom l’indifférence. Il faut dénoncer l’inconscience de ceux qui ne le commettraient pas mais qui ne s’insurgent pas contre ceux qui le commettent.

Leur silence le cautionne, leur indifférence le nourrit.

Méditons les mots d’Elie Wiesel « le plus douloureux pour la victime n’est pas la cruauté de l’oppresseur mais le silence du témoin passif ». Et travaillons à mieux faire comprendre à nos compatriotes que l’antisémitisme les concerne car comme je le rappelle souvent, si l’antisémitisme commence avec les Juifs, il ne s’arrête jamais aux Juifs.

Il est souvent le signe avant-coureur d’autres maux qui frappent toute la société : le racisme, l’homophobie, le sexisme et même la haine de la France !

Le second défi est aujourd’hui la faiblesse de la réponse judiciaire.

Les magistrats n’ont pas conscience qu’une réponse pénale laxiste face à l’antisémitisme réduit à néant la force dissuasive de l’arsenal législatif français contre l’antisémitisme, pourtant l’un des complets au monde.
C’est cette faiblesse de la réponse judiciaire face aux petits passages à l’acte antisémite – des graffitis aux insultes, en passant par le harcèlement scolaire qui nourrit l’antisémitisme du quotidien.

Face à cet antisémitisme qui pollue la vie de nombreux Juifs de France, nous devons convaincre qu’il faut davantage de fermeté car les actes antisémites de petite gravité sont souvent les premiers pas vers des passages à l’acte plus grave, contre les Juifs mais aussi contre la société dans son ensemble, comme le démontre le parcours de nombreux islamistes.
Quel message veulent nous envoyer les magistrats lorsqu’ils prononcent la relaxe de l’imam Mohamed Tataï auteur d’un prêche violemment antisémite dans sa mosquée de Toulouse ?
Sinon un message d’impunité !

Enfin, nous sommes aujourd’hui engagés dans une bataille majeure, celle de faire comprendre que l’antisionisme relève bien de l’antisémitisme.
C’est un combat fondamental si l’on veut s’attaquer à la vague d’antisémitisme actuel.

Je cite souvent Vladimir Jankélévitch qui avait eu ces mots : « L'antisionisme est l'antisémitisme justifié, mis enfin à la portée de tous. Il est la permission d'être démocratiquement antisémite. »

Dans cette bataille de longue haleine, des avancées réelles sont à souligner.
Je pense notamment, après le discours du Président de la République au diner du Crif en 2019, à l’adoption par l’Assemblée Nationale, le Sénat et de nombreuses municipalités et collectivités de la définition de l’antisémitisme de l’IHRA qui intègre explicitement la dimension de la haine d’Israël.

Je pense également au fait que la France est l’un des seuls pays à disposer d’une législation permettant de faire condamner le mouvement BDS devant les tribunaux.

Monsieur le Premier Ministre, j’aimerais avant de conclure vous livrer une part d’intimité ou plutôt une conviction profondément ancrée en moi : au fond de moi, en tant que Juif, je ne crains pas l’antisémitisme. Bien-sûr, l’antisémitisme, aujourd’hui comme hier, arrache les vies et corrompt les esprits.

Mais je n’ai pas peur de l’antisémitisme ni des antisémites car le peuple juif, en France comme ailleurs, a toujours su surmonter avec abnégation les menaces, les épreuves et les agressions dans l’Histoire antique comme dans les sociétés contemporaines.

Non, malgré les âmes blessées par les insultes ou les préjugés, malgré les corps martyrisés de Toulouse ou de l’Hypercacher, de Sarah Halimi et de Mireille Knoll je sais que jamais, les antisémites ne viendront à bout du souffle de vie qui anime les Français juifs.

Les grands hommes et femmes qui ont marqué de leur empreinte cette histoire si singulière du judaïsme français, n’ont jamais abandonné le combat, y compris lorsque celui-ci pouvait paraître perdu d’avance.

Leurs héritiers, réunis ce soir dans cette salle, poursuivront ce combat car il n’y a pas de résignation possible face à l’antisémitisme.

Monsieur le Premier Ministre, si je crains l’antisémitisme, c’est avant tout en tant que citoyen français.

Les mots du Président de la République lors de son voyage à Jérusalem en janvier 2019 résonnent toujours  en moi, l'antisémitisme n'est pas seulement le problème des Juifs. Non, c'est d'abord le problème des autres car à chaque fois, dans nos histoires, il a précédé l'effondrement, il a dit notre faiblesse, la faiblesse des démocraties ».

Comme citoyen français, je crains que cette haine, signe précurseur de celles qui suivent, n’ébrèche notre démocratie. Que sa violence finisse par affaiblir l’adhésion à nos valeurs.

Puisse le cri des Français juifs en 2021 être entendu comme un signal pour tous les Français."

 

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