Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Angela Merkel : Un regard juif sur la chancelière

30 September 2021 | 48 vue(s)
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Actualité

Dans une interview donné à Patrick Perotto de L'Est Républicain, je suis revenu sur l’un des défis des années à venir : combattre les idées de haine qui se répandent sur internet

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Des 27 avril au 10 juin 2016, se tiendront les journées nationales des Mémoires de la traite de l’esclavage et de l’abolition.  Souvenons-nous.

Nouvelle erreur de casting - Au lendemain de l'émission Dialogues Citoyens, retour sur Marwen Belkaid, un invité pas comme les autres.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

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Opinion

Par Chloé Blum

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Dans le jeu de couleurs des partis allemands, le noir est la CDU, parti d’Angela Merkel, et le rouge le SPD, Parti social-démocrate, mais ce sont les jaunes du FDP, parti libéral et les verts qui seront les faiseurs de rois et qui négocient d’abord pour adapter leurs positions antagonistes sur l’immigration et la politique industrielle. Une plate-forme commune sera proposée aux socialistes pour une coalition feu tricolore, rouge-vert-jaune et en cas d’échec, à la CDU pour une coalition jamaïcaine, noire, verte et jaune comme le drapeau de ce pays. Quant à la grande coalition entre socialistes et CDU qui a si souvent servi dans le passé et qui est au pouvoir aujourd’hui, Olaf Scholz, le leader du SPD et probable futur chancelier, l’a exclue, et on n’a pas oublié que son prédécesseur Martin Schulz avait ruiné son avenir en faisant cette même promesse et en ne la tenant pas.

Ces négociations sont longues mais habituelles, tant la culture du compromis  est ancrée en Allemagne dès le niveau local et Angela Merkel continuera d’expédier les affaires courantes. Les élections, malgré le score historiquement bas de la CDU ne marquent d’ailleurs pas forcément un désaveu de la chancelière, dont la gestion compétente et solide est largement appréciée. Le manque de flamboyance est une qualité dans ce pays qui se méfie de son histoire.

Les bavures du candidat de la CDU, Armin Laschet, contrastaient avec le sérieux de son rival socialiste qui a pu apparaitre comme le véritable successeur d’Angela Merkel, d’autant qu’il est son ministre des Finances et qu’il se situe à droite de son parti alors qu’elle est à gauche du sien.

L’Allemagne vient de cantonner les extrémistes dans les marges, Die Linke d’extrême gauche et l’AfD qui prospère sur les rancoeurs de l’ex-Allemagne de l’Est, mais dont une frange est vraiment néo-nazie, dépassent à peine 15% à elles deux.

Il ne faut cependant pas crier victoire, car les votes dépendent de l’actualité sécuritaire du moment: ainsi Il y a 4 ans, le silence par crainte d’islamophobie des medias et de la police sur les auteurs des agressions sexuelles du Jour de l’An 2016 avait fait de l’Afd le bénéficiaire en boomerang de l’engagement de la chancelière dans la crise des migrants.

L’angélisme d’Angela, qu’on le lui reproche ou qu’on l’en félicite, avait, comme toutes ses initiatives, une composante très rationnelle, dans un pays à la démographie vieillissante. Aujourd’hui, l’Allemagne  absorbe de façon honorable les réfugiés syriens sur son marché du travail. Mais la course à l’intégration a exigé de très gros moyens et son échec reste possible. La raison n’est pas tout, et la chancelière sait mieux que quiconque qu’un antisémitisme grandissant accompagne le multiculturalisme et les réactions à son encontre, sur fond de haine d’extrême droite, d’islamisme ou d’antisionisme d’extrême gauche.

Elle va effectuer en Israël une visite d’adieu qui fut reportée par la crise afghane. Même si elle n’approuvait pas certaines décisions du gouvernement israélien, Angela Merkel n’a jamais, contrairement à d’autres, distingué entre la lutte contre l’antisémitisme et le soutien ostensible à l’Etat d’Israël. On a dû changer la loi pour que la chancelière, qui n’était pas chef d’Etat, pût parler à la Knesset ; elle a organisé des réunions communes de son cabinet avec le cabinet israélien. Quel chemin parcouru depuis l’époque où la simple mention du nom «Allemagne» soulevait la colère ! Encore en 1984, Helmut Kohl, le premier chancelier qui n’était pas adulte à l’époque de la guerre, fut accueilli en Israël par des manifestations hostiles…

Je pensais que, outre la relève des générations, c’est l’agenouillement de Willi Brandt devant le monument du ghetto de Varsovie qui avait déclenché la prise de conscience des Allemands. Non, son geste y fut plus critiqué qu’admiré et en Allemagne de l’Est, où Angela Merkel fêtait alors ses 16 ans, il resta totalement ignoré.

Alors d’où lui vient cette sensibilité contre l’antisémitisme, dont certains disent que c’est une des clés de sa personnalité, alors que l’Allemagne de l’Est, où elle a passé plus de la moitié de sa vie, était un des ennemis les plus tenaces d’Israël ?

Est-ce de son père, cet étonnant pasteur luthérien qui avait quitté l’Ouest pour l’Est et qui aurait pu montrer à sa fille, brillante chercheuse en chimie quantique, mais peu politisée, l’extraordinaire discours prononcé à Bonn, le 8 mai 1985 par le Président fédéral Richard von Weizsäker ?

Fils d’un haut diplomate nazi, frère d’un physicien chargé de construire la bombe nucléaire nazie, lui même ancien combattant sur le front de l’Est, Richard von Weizsäcker a su dire avec éloquence qu'en raison des crimes des nazis, le 8 mai pour les Allemands devait être considéré comme un jour de libération et non de défaite. 

Des enquêtes suggèrent que beaucoup d’Allemands, plus sensibles à des problématiques environnementales, se désintéressent aujourd’hui de la Shoah et regardent Israël d’un oeil froid sinon hostile.

Cela ne semble pas être le cas d'Olaf Scholz et d'Armin Laschet qui ont tous deux exprimé leur soutien à Israël dans le récent conflit provoqué par les roquettes de Gaza.

Leurs prises de position sont peut-être aussi une marque de l’influence de Angela Merkel, mais le départ cette dernière  devra rendre plus impérative encore la vigilance contre la bête immonde et ses travestissements actuels….

 

Richard Prasquier