Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Vers l'innomable. L'antisémitisme institutionnel en Hongrie (1920-1944), par André Lorant

28 July 2021 | 333 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Gil Taïeb's picture
Nous sommes debout
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03 April 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

On ne le dira jamais assez : la parution d’ouvrages de poésie, en général et dans le domaine juif en particulier est devenue assez rare pour qu’on ne salue pas avec plaisir la sortie d’un nouveau recueil. Dans ce nouveau livre, la peintre et poétesse Sarah Mostrel nous offre un ensemble de textes inspirés de la Bible et des textes fondamentaux du judaïsme.

Remi Huppert est un spécialiste des Juifs de Chine. On lui doit notamment Destin d’un Juif de Chine (1). Dans son nouveau roman, le judaïsme est toujours présent.

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Stéphanie Dassa's picture
Documentaire Sauver Auschwitz
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23 January 2017
Catégorie : Opinion

"Sauver Auschwitz ?" un documentaire diffusé le 24 janvier à 22h40 sur Arte 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

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Vers l'innomable. L'antisémitisme institutionnel en Hongrie (1920-1944), par André Lorant (*)

Autrefois forte de plusieurs centaines de milliers d’âmes, la communauté juive de Hongrie a quasiment disparu de nos jours. L’horreur du nazisme et de la Shoah est passée par là. André Lorant, né en 1930 à Budapest, nous offre, dans un ouvrage particulièrement bien documenté, parfois par le biais de textes inédits, un panorama des sombres années qui vont de 1920 à 1944, des prises de position des responsables politiques et des autorités ecclésiastique pour ce qui est de la « question juive ».

Et son constat est, pour le moins, terrifiant. Innommable !!

Ce qui apparaît, à la lecture de ce livre, c’est que, si les propos de nombre de dirigeants hongrois, ont, souvent, par les clichés qu’ils ont véhiculés, été pré-génocidaires, leurs conséquences, in-fine, se seront révélées aussi néfastes, donc véritablement génocidaires, que les discours des dignitaires nazis. Tout était en place pour la mise en marche de l’appareil de destruction massive : « l’arsenal juridique, l’intoxication de l’opinion publique par la haine, les mensonges, les propos calomnieux non seulement par des racistes de bas étage, mais encore par des personnalités qui auraient dû incarner la morale chrétienne et servir de guides à la pensée des gens ».

On ne dira jamais assez combien les clauses du traité de Trianon, avec, en somme, le dépeçage de la Hongrie, ont pu agir  sur le mental de la population hongroise, dès lors avide de revanche et de volonté de récupérer les territoires perdus. Et, comme souvent à travers l’Histoire, les Juifs joueront le rôle de bouc émissaire. C’est pourquoi, c’est dès le lendemain de la Première Guerre mondiale que la situation s’envenime pour les Juifs hongrois. La loi de 1920 établit un numerus clausus en défaveur des Juifs. Inspirateur de cette loi inique, l’évêque de Székesfehérvár, Monseigneur Ottokár Prohászka, fondateur de l’idéologie « nationale et chrétienne », se lance dans une campagne antisémite d’une violence inouïe. « Il justifie la haine du Juif par l’amour du Hongrois ».

Au fil des ans, plusieurs lois antijuives seront adoptées : la loi XV de 1938, celle de 1941. Et les protestations des Juifs hongrois (néologues, orthodoxes et du statu quo) auprès des deux chambres n’y feront rien.
L’action de l’amiral Horthy, régent du pays, est examinée sans concessions, textes législatifs à l’appui.  « Dans quelle mesure Horthy est-il responsable de la déportation des Juifs de province ? » se demande l’auteur. 400 000 Juifs de province ont été déportés lors d’une opération de grande envergure en sept étapes et Horthy a laissé faire ! « Horthy précipite sa propre chute et l’installation du régime de terreur des Nyilas ».

La pensé antisémite de deux chefs d’églises chrétiennes est examinée à la loupe : l’évêque protestant László Ravasz et le prince primat Jusztinián Serédi.

La question centrale de cet ouvrage est la suivante : « Le génocide des Juifs de Hongrie est-il l’aboutissement de l’antisémitisme magyar, de plus en plus exacerbé entre 1920 et 1944 ? »

Comme il le rappelle, André Lorant considère, à juste titre, que son travail d’historien se trouve naturellement alourdi par sa propre histoire de survivant de la Shoah. En effet, comme il le raconte, « Grâce au génie, à l’inventivité et au courage de ma tante paternelle, quelques semaines après la prise de pouvoir des Nyilas, j’ai pu me cacher dans un foyer d’enfants placé sous la protection de la Croix-Rouge suédoise, dans le quartier du château royal, ancienne résidence de Horthy arrêté et déporté par les nazis en Allemagne ».

Un bel essai historique. À découvrir !

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions L’Harmattan. Juillet 2020. 384 pages. 38 €.