Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Contre Israël ? Comment l’antisionisme est devenu le nouvel antisémitisme, par Albert Naccache

25 November 2020 | 231 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Pages

Opinion

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

Pages

Contre Israël ? Comment l’antisionisme est devenu le nouvel antisémitisme, par Albert Naccache (*)

 

Albert Naccache a des talents incontestables d’archiviste. Au fil des jours et de ses lectures, de la presse comme des ouvrages spécialisés, il note, il découpe, il classe les documents. Cela lui permet, comme on le constate dans les livres qu’il soumet régulièrement à notre réflexion, de citer de manière régulière et systématique ses sources. Sa nouvelle production ne fait pas exception à cette règle qu’il s’est imposée.

Le thème de sa nouvelle publication est tout à fait d’actualité, à savoir : l’antisionisme est-il la forme nouvelle de l’antisémitisme. La réponse de l’auteur est sans ambages : oui, mille fois oui.

On s’en souvient, le 16 juillet 2017, lors de la commémoration du 75ème anniversaire de la Rafle du Vel d’Hiv’, le président de la République, Emmanuel Macron, avait qualifié l’antisionisme de « forme réinventée de l’antisémitisme ».

Deux ans plus tard, le 20 février 2019, au dîner du CRIF, Emmanuel Macron déclarait vouloir mettre en œuvre la « définition de l’antisémitisme de l’IHRA » afin de « préciser et raffermir les pratiques de nos forces de l’ordre, de nos magistrats, de nos enseignants, de leur permettre de mieux lutter contre ceux qui cachent derrière le rejet d’Israël la négation même de l’existence d’Israël ».

L’IHRA, « International Holocaust Remembrance Alliance », « Alliance Internationale pour le souvenir de la Shoah », avait, en 2016 et dans le sillage de l’EUMC, « European Monitoring Centre on Racism and Xenophobia », « Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes », adopté une Définition de Travail qui considérait notamment comme antisémite « le ciblage de l’État d’Israël conçu comme une communauté juive ».

Enfin, le 3 décembre 2019, l’Assemblée nationale adopte la « Résolution Maillard », du nom du député LREM, Sylvain Maillard, qui reprend la définition de l’IHRH. Cette résolution, juridiquement non contraignante, mais moralement lourde de sens, a été adoptée par 154 voix pour, 72 contre et 43 abstentions sur un total de 577 députés. On notera que les groupes Socialiste, La France Insoumise et Gauche Démocrate et Républicaine ont, unanimement voté contre.

Peu avant et immédiatement après le vote, c’est le tollé chez les ennemis traditionnel de l’État juif. Les « intellectuels juifs antisionistes » sont en première ligne. Parmi eux : Jean-Christophe Attias, Rony Brauman, Zeev Sternhell ou encore Dominique Vidal. 39 associations dont l’AFPS, Association France Palestine Solidarité montent sur leurs grands chevaux et s’insurgent contre l’adoption de la Résolution Maillard. On note les signatures de Pascal Boniface, Sylvain Cypel, Alain Gresh, Shlomo Sand, Leila Shahid, Michel Tubiana et des dizaines d’autres personnes. Libération publie une Tribune des 400 parmi lesquels : Jean-Luc Godard et Eyal Sivan. 

Albert Naccache, dans son étude magistrale, distingue entre l’antisémitisme d’extrême-droite, l’antisémitisme d’extrême-gauche et l’antisémitisme musulman et islamiste. Et, pour ce qui est de l’antisionisme, quatre catégories sont examinées : chrétien, de gauche, juif et arabo-musulman. Fidèlement reproduites, les déclarations de certains prélats arabo-musulmans sont tout simplement écoeurantes, utilisant les poncifs les plus éculés : Jésus le Palestinien, les Juifs déicides, Israël pays de la haine et de l’apartheid… À vomir !!!

Les ennemis d’Israël, les organisations palestiniennes et leurs soutiens dont  le BDS, ont mis au point une stratégie en 5 étapes que l’auteur détaille avec précision : Désinformer, Double standard 2P-2M (Deux poids, deux mesures), Diaboliser, Délégitimer, Détruire. Les « 5D » de l’horreur ! Les antisionistes ne reculent devant rien allant jusqu’à affirmer que « Les Juifs ont conçu le nouveau coronavirus comme une arme biologique » ou encore « Les Juifs ont fabriqué le virus pour profiter de l’effondrement des marchés par le biais de délits d’initiés ».

Israël est sans cesse comparé aux Nazis et Gaza à Auschwitz. On croit rêver !

Parmi les élucubrations des antisionistes, celle qui nie toute légitimité historique et religieuse à Israël, affirmant que le Temple n’a jamais existé et que Jérusalem est une ville arabe. A ce propos, une précision intéressante est donnée quant au nom que les Palestiniens donnent à la capitale de l’Etat juif : Al Quds. On apprend que les premiers musulmans utilisaient, pour désigner Jérusalem, l’expression « Bayt Al-Maqdis », de l’hébreu « Beit A Miqdach », le Temple Saint. Et c’est ce Maqdis qui a donné Quds !!!

Dans l’étude d’Albert Naccache, le Crif est très souvent cité et donné en exemple.

Un travail tout simplement monumental.

À découvrir et à lire toutes affaires cessantes.

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Les Unpertinents. Août 2020. 356 pages. 24 €.