Blog du Crif/Cinéma - Censure du cinéma en Iran : filmer pour exister !

13 February 2019 | 188 vue(s)
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Actualité

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

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Opinion

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

Quand la prudence n’évite pas le danger

Plus sociétal que politique, le cinéma de Farhadi ne pose aucun problème au régime iranien. Acclamé, et respecté, le cinéaste avance ses pions tel un stratège pour ne jamais offenser le pouvoir politique. S’agirait-il d’un parti pris ou d’une stratégie redoutable ? C’est principalement par prudence que le réalisateur a choisi de traiter des sujets plus légers au travers de ces longs métrages.

Pourtant, le réalisateur n’a pas seulement réalisé des films détachés. Pour pouvoir apprécier ses oeuvres plus militantes, critiques et audacieuses, il lui a fallu trouver des voies détournées, et les réalisateurs iraniens en ont bien l’habitude.

Victimes de la censure,  autrefois, ces cinéastes réussissaient à faire partager leurs films en se passant des DVD sous le manteau. Aujourd’hui, profitant des possibilités offertes par les nouvelles technologies numériques, les cinéastes, une fois leurs films achevés, s'empressent de les protéger en envoyant des copies hors des frontières de leur pays pour échapper aux éventuels censeurs.

La censure au détriment de l’art

Partagé entre d’un côté les éléments d’un système politique “classique” (Parlement, président de la République, gouvernement…) et d’un autre côté, un Guide de la Révolution à vocation religieuse dont l’autorité s’exerce au-delà de tout autre pouvoir et texte de loi,  le cinéma iranien est forcément et automatiquement soumis à cette bicéphalie du système, mise en place par l’Ayatollah Khomeiny.

Ainsi, les scènes d’amour, de nudité, de violences, la présence de femmes à l’écran ou d’autres références à une certaine occidentalisation, causant une possible “gêne morale”, sont automatiquement prohibées.

Si le cinéma iranien a évolué avec une jeune génération talentueuse, elle s’est principalement attardée et penchée sur les problèmes politiques de son pays, dévoilant alors un cinéma plus militant, se voulant véritablement et volontairement perçant. Tels des soldats, des guerriers qui se battent pour un Iran plus libre, c’est avec, force, vigueur et détermination que ces artistes luttent à leur manière, par le biais d’un cinéma dénonçant les problèmes propre à leur pays.

Des films pour un Iran libre !

Avec les risques encourus, c’est dans cette optique de rébellion et dans cette forme de protestation et d’opposition au régime iranien que certains ont été stoppés dans leur combat.

C’est le cas de Jafar Panahi, victime de la répression du pouvoir iranien qui a été condamné à une double peine incroyablement lourde, six ans de prison avec une interdiction de filmer, d’écrire des scénarios, de voyager (sauf pour se rendre à La Mecque) et de parler à des médias pendant vingt ans.

Auteur de films qui décrivent avec virulence les injustices et les impasses de la société iranienne, Jafar Panahi avait mis en scène cet enfermement, tournant son film Taxi Téhéran dans la clandestinité ;  œuvre pour laquelle il reçut en 2015 l’ours d’or du meilleur film de la Berlinale.

Beaucoup moins célèbre que Jafar Panahi, son jeune confrère Mohammad Rasoulof avait déjà été arrêté en même temps que lui le 1er mars 2010. Ils travaillaient ensemble sur un projet de film sur les suites des élections de 2009, projet de film qui aura servi de prétexte au régime iranien pour les détenir plusieurs mois avant de les libérer sous caution.

Il en est de même pour le jeune cinéaste iranien Keywan Karimi, âgé de 30 ans qui a été condamné par la justice de son pays en octobre 2015 à six ans de prison ferme pour avoir dirigé, Écrire sur la ville, un film sur les graffitis de Téhéran. Il vient d'être arrêté puis incarcéré avec une peine assortie d'un terrible châtiment, à savoir 223 coups de fouet.

Une culture cinématographique paradoxale

D’autres films ont par ailleurs portés à l’écran la Révolution iranienne et ses conséquences tels que Persepolis, Argo, ou plus récemment Septembers of Shiraz, retraçant et racontant le récit d’une famille juive laïque se retrouvant dans le tourbillon de la Révolution iranienne de 1979.

Paradoxe ou non de cette censure cinématographique, l’Iran vient d’ouvrir une centaine de nouveaux cinémas, et un multiplexe de 25 salles, le plus important du Moyen-Orient, ouvrira prochainement à Téhéran. Si des films uniquement locaux et lénifiants sont projetés, certains cinéastes iraniens ne perdent pas de vue leur bataille comme Rafi Pitts, réalisateur iranien, exilé depuis 2008, qui déclarait que “les cinéastes iraniens ont commencé un combat, il faut les aider à continuer (...) mais nous sommes face à un gouvernement autiste qui dénie le réel. Et si aujourd’hui Jafar (le cinéaste iranien) est libéré, il n’est pas véritablement libre !”.