Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

« Lettre à un ami israélien »

29 May 2018 | 437 vue(s)
Catégorie(s) :
Israël

Dans le cadre du match de foot qui doit opposer le RC Strasbourg au Maccabi Haïfa FC, le Préfet de la Région Grand-Est a publié ce matin un arrêté inquiétant et profondément dérangeant. Je me suis entretenu avec le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l'Intérieur, et avec le Directeur de Cabinet du Préfet du Bas-Rhin. Un nouvel arrêté devrait être publié, supprimant notamment l'interdiction des drapeaux nationaux et des signes de soutien aux deux équipes.

Pages

Opinion
Le 10 janvier 2023, Yonathan Arfi, Président du Crif, s'est rendu à la cérémonie en hommage aux victimes de la rafle de Libourne du 10 janvier 1944. Il a prononcé un discours dans la cour de l'école Myriam Errera, arrêtée à Libourne et déportée sans retour à Auschwitz-Birkeneau, en présence notamment de Josette Mélinon, rescapée et cousine de Myriam Errera.  
 
À l'occasion de la fête juive de Hanoucca, découvrez les vœux du Président du Crif, Yonathan Arfi.
 

La 12ème Convention nationale du Crif a eu lieu hier, dimanche 4 décembre, à la Maison de la Chimie. Les nombreux ateliers, tables-rondes et conférences de la journée se sont articulés autour du thème "La France dans tous ses états". Aujourd'hui, découvrez un des temps forts de la plénière de clôture : le discours de Yonathan Arfi, Président du Crif.

Pages

Cher Bruno Frappat

Je suis un fidèle lecteur de La Croix depuis de nombreuses années, et j’apprécie en particulier la qualité et la hauteur de vue de votre chronique. C’est pourquoi je souhaite répondre à votre « Lettre à un ami israélien », qui, je dois le dire, m’a bouleversé (La Croix des 19, 20 et 21 mai, à lire ci-dessous).

Je ne vous ferai pas l’injure de revenir sur l’histoire de Gaza, de la prise de pouvoir du Hamas par la violence un an après le départ des Israéliens, ni vous rappeler l’idéologie du Hamas et notamment l’article 7 de leur charte.

Je comprends que vous soyez opposé à la politique du gouvernement israélien ; beaucoup d’Israéliens le sont aussi, mais pratiquement aucun d’eux n’aurait réagi différemment pour s’opposer à ce qui était une tentative soigneusement organisée et pas pacifique du tout d’envoyer des militants en Israël pour tuer et/ou enlever des civils israéliens. Je n’ai aucun doute sur ce qu’aurait fait le « Juste » Isaac Rabin.

Je suis accablé par votre comparaison entre Gaza et le ghetto de Varsovie. Elle ne mérite pas de commentaire.

Je ne crois pas que les Palestiniens ont fait « comme l’aurait fait n’importe quel autre peuple… » Il y a eu des dizaines de millions de réfugiés dans le monde de l’après-guerre. J’ai été, enfant, « réfugié polonais ». Ils ont refait leur vie dans des pays d’accueil, y compris les centaines de milliers de Juifs chassés des pays musulmans. Tous, sauf les Palestiniens, éduqués dans la haine contre Israël et surtout victimes du refus des pays arabes (sauf la Jordanie) à les intégrer.

Oui, la situation des Palestiniens de Gaza est dramatique. Mais pourquoi ne rappelez-vous donc pas que, Israël dans un choix difficile, a quitté l’enclave qui n’est occupée aujourd’hui que par le Hamas qui, entre l’utilisation des aides internationales pour le développement économique ou la guerre, a constamment choisi la guerre ?

Je vous réitère mon respect très sincère.

Richard Prasquier, président d’honneur du Crif