Tribune
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Published on 29 April 2014

Accord Fatah-Hamas : qui s'aligne sur l'autre ?

La Chronique de Brice Couturier sur France Culture, le 28 avril 2014

L’accord de réconciliation, signé la semaine dernière, entre le Fatah et le Hamas est une alliance entre deux partis affaiblis qui cherchent à retrouver, dans ce rapprochement inattendu, un peu de leur autorité perdue.

Côté Fatah, voici un Mahmoud Abbas qui vient de célébrer son 79e anniversaire, et craint de laisser dans l’histoire de son peuple le souvenir d’un dirigeant qui a mené l’Autorité palestinienne au bord de la faillite financière. Un dirigeant qui a perdu le contrôle de 40 % de sa population, au terme d’une guerre civile fratricide en 2007. Qui a snobé les propositions de paix d’Ehud Olmert, à l’été 2008, parce qu’il refusait toute concession concernant le statut de Jérusalem ; mais qui se retrouve, avec Benjamin Netanyahu, face à un interlocuteur israélien beaucoup moins ouvert au compromis.

Le processus de paix s’enlisant, Mahmoud Abbas a pris le risque, au début de ce mois, de braquer les Américains. Il leur avait promis de ne pas profiter du statut d’Etat non membre observateur à l’ONU, qu’il a obtenu pour l’Autorité Palestinienne. Or il annonce que son organisation a adhéré à 15 agences ou traités des Nations Unies. Et en particulier, à la 4° Convention de Genève, qui comporte des clauses bien embarrassantes pour la légalité internationale des implantations israéliennes en Cisjordanie.

La semaine dernière, Mahmoud Abbas annonçait qu’il envisageait de dissoudre l’Autorité palestinienne, afin de se décharger sur Israël des responsabilités administratives exercées sur les territoires. Mais à Washington, le Département d’Etat a répliqué en menaçant de couper les vivres en pareil cas. Les Etats-Unis sont le 2° contributeur financier de l’Autorité palestinienne, derrière l’Union européenne, avec une dotation de 400 millions de dollars par an.

Passons au Hamas. Le « mouvement de résistance islamique » avait beaucoup misé sur le « réveil islamiste » dans la région. Le mouvement, qui a été créé par la branche palestinienne des Frères musulmans, croyait avoir trouvé dans l’Egypte du gouvernement de Mohammed Morsi, un solide soutien. Or, le gouvernement militaire qui a pris sa place au Caire a fermé la majorité des tunnels de contrebande entre Gaza et l’Egypte, réduisant d’autant les revenus du Hamas, menacé d’étranglement… Lire la suite.

A lire aussi, téléchargeable ci-contre en fichier PDF, le dossier en anglais du Centre Meïr Amit : Following the Fatah-Hamas reconciliation, Hamas may maneuver between adherence to its fundamental positions and its desire to benefit from the agreement which may serve its internal political and media purposes