Tribune
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Published on 2 October 2013

Les vérités sur l’offensive de charme de Téhéran

Par Dore Gold

 

Le président iranien a entamé sa visite à l’ONU par la publication d’un article d’opinion dans le Washington Post. Suivant Vladimir Poutine, qui avait publié son point de vue dans le New York Times, Rohani a voulu tout d’abord influer sur l’opinion publique en affirmant ses « bonnes intentions » et en garantissant que son programme nucléaire était vraiment « pacifique » et que son objectif était seulement de diversifier les ressources énergétiques de son pays.

Dans une interview à la chaîne de télévision NBC, le président iranien a réaffirmé sa position : « Nous n’avons jamais cherché et nous ne voulons pas avoir d’armes atomiques ; nous ne souhaitons qu’obtenir de la technologie nucléaire pacifique ». Cette argumentation politique bien connue a été mise en avant une fois encore dans une autre interview de Rohani à CNN. En fait, Rohani trompe systématiquement le monde en tentant de réécrire l’Histoire.

 

Il y a déjà une décennie, dans une étude publiée sur la question du nucléaire, le Département d’État américain avait réfuté l’argumentation iranienne en soulignant l’importance des réserves de gaz et de pétrole dont dispose l’Iran. En effet, ses réserves peuvent alimenter ses besoins énergétiques (surtout pour le gaz) pour encore au moins deux siècles. L’Iran affirmait alors ne pas avoir assez d’uranium, mais envisageait de construire sept centrales nucléaires supplémentaires pour la production d’électricité. Face à cette intention iranienne, l’Amérique a tiré une première sonnette d’alarme. La supercherie était flagrante et, en réalité, l’Iran souhaitait entamer un vaste programme nucléaire à des fins militaires.

 

Une autre question se posait : pourquoi l’Iran insistait à enrichir lui-même son propre uranium ? Les Iraniens ne possédaient à l’époque qu’un seul réacteur, à Bushehr, pour produire de l’électricité. Les Russes le leur avaient fourni en assurant de son caractère pacifique. Alors pourquoi l’Iran a-t-il dépensé autant de milliards d’euros pour installer des installations d’enrichissement à Natanz et à Fordo ? Soulignons que des pays industrialisés tels que la Finlande, l’Espagne, la Suède ou même les États-Unis importent leur uranium en raison du coût très élevé des infrastructures de production. L’Iran pense-t-il vraiment que l’Occident est si naïf ? Si crédule ? En juin 2010, quand l’Iran avait augmenté l’enrichissement à 20%, il argumentait en parlant de soi-disant fabrication d’isotopes médicaux. Comment Téhéran pourrait-il donc justifier la construction de missiles balistiques avec des ogives nucléaires pouvant, comme les Shahab-3, atteindre l’État juif ?

 

Quelques jours avant de débarquer à New York, Rohani assistait à Téhéran à une parade militaire où ces mêmes missiles Shahab-3 défilaient accompagnés d’affiches appelant à « la fin d’Israël ». Pourquoi l’Iran refuse-t-il toujours l’inspection des installations de Parchin ? Pourquoi dissimule-t-il l’accès aux zones suspectes ?

 

Rohani est orfèvre en matière fissile puisqu’il a été en 2005 le conseiller à la Défense nationale auprès du président iranien Mohammad Khatami et le chef de la délégation iranienne dans les pourparlers avec les pays occidentaux. Il avait même avoué que ces discussions servaient de parapluie pour gagner du temps et poursuivre en secret le développement des installations d’Ishpan destinées à produire le combustible des centrifugeuses.

 

Depuis son élection à la présidence, Rohani joue brillamment la carte diplomatique et agit dans le mensonge et avec ruse dans ses négociations avec les Américains. Aujourd’hui, l’Iran est plus proche que jamais de son objectif atomique. Les Occidentaux devraient scrupuleusement tester les intentions de Téhéran avec des actes concrets et ne jamais se contenter de promesses vides de sens comme dans le passé. Seule la fermeté pourrait arrêter le projet nucléaire iranien et garantir la stabilité au Moyen-Orient.