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« Israël est le véritable ennemi qui fait pression pour ouvrir un front sur le Golan »
La journaliste est voilée à l'iranienne, comme il se doit, puisqu'elle appartient au Hezbollah, organisation terroriste chiite libanaise, succursale de Téhéran. Elle connaît parfaitement bien ses dossiers. Du moins dans leur vision syro-iranienne. Quant à Bashar el-Assad, soutien connu du Hezbollah, qui le lui rend bien aujourd'hui en envoyant des troupes combattre les rebelles, la recevant au Palais présidentiel de Damas, il utilise cette occasion pour envoyer via son interview http://sana.sy/eng/21/2013/05/30/485037.htm un message on ne peut plus clair : « Israël est le réel ennemi », « il y a en Syrie une pression populaire pour ouvrir un front de résistance sur le Golan, un enthousiasme constaté également au niveau arabe».
Le nom d'Israël est prononcé une vingtaine de fois. Accolé à « ennemi », « tentatives de violations, « combattre », « réplique contre », « agressions répétées », « n'hésiterait pas à attaquer », « mettre ses menaces à exécution », « véritable ennemi », etc. Le message est on ne peut plus clair.
Le Hezbollah, lui, organisation reconnue comme terroriste par maint pays occidental, est mentionné une douzaine de fois. De manière positive, bien entendu. Pour le Président syrien, « la question est de savoir pourquoi le Hezbollah est déployé sur les frontières à l'intérieur du Liban ou à l'intérieur de la Syrie. La réponse est que notre bataille est livrée contre l'ennemi israélien et ses mandataires à l'intérieur de la Syrie ou à l'intérieur du Liban ».
Nul n'est besoin d'être publicitaire pour comprendre ce qui se trame ici...
Ceci en dépit du fait que les dirigeants et responsables israéliens s'efforcent depuis des mois de faire savoir qu'ils ne veulent pas intervenir en Syrie et que force est de constater que certains jihadistes parmi les rebelles haïssent Israël plus encore que le dictateur syrien. Israël qui précise toutefois que des armes supplémentaires ne peuvent être livrées au Hezbollah libanais et que des missiles S-300 russes ne peuvent être livrés au gouvernement syrien... http://www.desinfos.com/spip.php?article35953
Selon Bashar al-Assad, rôle négatif du Liban, mais tout à fait positif du Hezbollah et de sa « résistance »
À propos du Pays du Cèdre, il estime que « sa force se trouve dans sa résistance », estime Bashar al-Assad qui critique le gouvernement libanais tout en se défendant de le faire étant donné qu'il dit vouloir « se dissocier de la crise au Liban ». Ce qui est impossible selon le Président syrien, car « il ne peut se dissocier des intérêts des Libanais ». Et « n'a pu empêcher l'entrée de terroristes et d'armes en Syrie – il ne parle pas du Hezbollah, bien entendu, mais de groupes rebelles - ». Ni les tirs de missiles « sur différentes parties de Beyrouth et de ses environs - des quartiers où le Hezbollah est implanté -»http://www.liberation.fr/monde/2013/05/26/liban-roquettes-sur-le-fief-du-hezbollah-au-sud-de-beyrouth-4-blesses_905730 . Selon lui, donc, « le Liban a contribué négativement à la crise syrienne ».
Un « Qatar banquier des terroristes », passant par la Turquie et une Arabie Saoudite n'y comprenant rien
En revanche le nom du « Qatar » n'est prononcé que trois fois. Pour dire que l'émirat « joue son rôle habituel, celui de banquier qui finance les terroristes » (les rebelles dont certains appartiennent à des organisations jihadistes, en effet). La Turquie a droit à quatre mentions. L'une d'elles faisant référence au fait que « les terroristes passent par » ce pays. Quant à l'Arabie saoudite, mentionnée également trois aux quatre fois, dont Al-Manar rappelle qu'elle souhaite le départ de Bashar al-Assad, il répond avec mépris qu'elle « est spécialiste en matière d'affaires américaines » ajoutant qu'il ignore si 'elle sait quoi que ce soit concernant la Syrie ».
Une Ligue arabe décriée, mais une jeunesse arabe qui veut en découdre, des missiles S- 300 qui seront livrés et une réplique à toute frappe israélienne
La Ligue arabe est fortement décriée, mais, dit-il, « de nombreuses délégations arabes veulent savoir comment des jeunes gens peuvent être enrôlés pour venir se battre contre Israël. Bien sûr la résistance n'est pas facile. Ce n'est pas seulement une question d'ouvrir un front géographiquement. C'est une question politique, idéologique, sociale, le résultat en étant ensuite une action militaire ».
Quant aux missiles S 300, ce sont « des commandes n'ayant rien à voir avec la crise actuelle », affirme Bashar al-Assad et « les contrats seront honorés ». C''est dans ce contexte qu'est surtout mentionnée la Russie. Par ailleurs, si des frappes israéliennes touchaient des armes envoyées au Hezbollah au Liban, il y aurait « réponse équivalente », mais « elle sera décidée par le commandement militaire ».
Par ailleurs, le Président syrien réaffirme sa volonté de participer à la Conférence de Genève, mais toute décision devra être entérinée par un référendum, dit-il. Et il sera candidat à de nouvelles élections présidentielles, si telle est la volonté du peuple.
Anniversaire de « la victoire » du retrait israélien du Sud Liban en 2000
L'interview se termine sur les félicitations d'Assad « au peuple libanais et à chaque combattant de la résistance au Liban », sur la chaîne Al-Manar, la chaîne de la résistance, pour l'anniversaire de la libération – le retrait israélien du sud du Liban - ». Un treizième anniversaire célébré par tous les anti-israéliens http://www.info-palestine.net/spip.php?article13572.