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Cette transaction comprend également la toute dernière génération de missiles air-air et air-sol opérant dans toutes conditions météorologiques nuit comme jour.
Ce contrat d'armes fait partie d'une transaction globale d'un montant de 60.5 milliards et dont les détails ont été publiés en octobre 2010.
Une autre transaction a également été effectuée cette semaine avec les Emirats d'un montant de 3.8 milliards. Celle-ci comprend principalement des batteries anti-missiles THAAD du même type que le "Hetz" israélien dont l'objectif est d'intercepter des missiles balistiques en provenance de pays ennemis tel que l'Iran.
En outre, l'administration américaine s'apprête à signer un contrat militaire avec l'Irak d'un montant de 11 milliards de dollars incluant des armes et la formation des troupes de la nouvelle armée irakienne ainsi que des avions de combat et des chars. Cette décision est particulièrement inquiétante dans le contexte de l'orientation pro iranienne du Premier ministre irakien Nourri al-Maliki.
Depuis plusieurs décennies, Israël et les Etats Unis débattent sur les conséquences des ventes d'armes sophistiquées aux pays arabes. Parfois, nos oppositions contre ces transactions furent pénibles, comme ce fut le cas avec l'administration Reagan qui avait décidé en 1981 de vendre aux Saoudiens des avions de supervision et de contrôle (AWACS).
En d'autres occasions Israël et les Etats Unis ont réussi à aboutir à des ententes réciproques. En 1978, lorsque les premiers avions F-15 ont été transmis à l'Arabie saoudite par l'administration Carter, Israël a reçu une promesse qu'ils ne seront pas équipés de carburant supplémentaire (ravitaillement en vol) et ne pourront pas transporter des armements ou des missiles sophistiqués.
En outre, nous avons conclu avec les Américains que les avions F-15 seraient installés uniquement dans des bases aériennes éloignées, tels que Dahran, Hamis, Moushiet et Taif et non pas à Tabouk, située à 150 kms seulement de notre frontière.
Suite à la campagne que nous avons menée contre la vente des AWACS à l'Arabie saoudite, l'administration Reagan a enfin parlé franchement sur l'engagement des Etats Unis de sauvegarder "l'avantage militaire qualitatif d'Israël", une promesse maintenue depuis par toutes les administrations américaines, démocrate comme républicaine.
A la suite de la dernière transaction d'armes avec l'Arabie Saoudite, Andrew Shapiro, sous-secrétaire d'Etat aux affaires politiques et militaires, a promis que ce nouveau contrat ne nuira pas à l'avantage qualitatif de l'Etat d'Israël.
Dans ce contexte, que devrait être donc l'attitude d'Israël? Et comment faire face au nouveau rapport de forces au Moyen Orient qui a complètement changé?
L'Iran est sans doute la menace principale dans notre région. Israël et l'Arabie saoudite se trouvent pratiquement sur le même front, malgré l'absence de relations diplomatiques entre les deux pays. Cependant, nous devrons prendre en compte et soulever les grands risques lors de nos entretiens avec nos alliés américains.
Pour exemple, celui du transfert des technologies occidentales sophistiquées à certains pays arabes qui tomberont finalement dans les mains des Iraniens. Depuis les années 70 et 80 nous insistons sur l'instabilité des régimes voisins et voilà qu'aujourd'hui suite aux soulèvements dans le monde arabe, cet argument est devenu une réalité sur le terrain.
Nul ne peut dire avec certitude que les régimes arabes demeureront stables dans les deux ou trois prochaines années, alors que les révoltes continuent à se propager avec intensité.
Plus encore, certains pays arabes risquent d'aboutir à la conclusion que les Etats Unis et ses alliés occidentaux sont sur le point d'admettre que l'Iran pourrait se doter un jour de l'arme nucléaire et se contenteront de se résigner face à sa nouvelle "capacité", ce qui entrainerait certains pays à changer de camp et à se joindre au bloc iranien.
Ce scénario s'est exactement produit avec le Qatar. En 2007, l'administration Bush avait alors publié un rapport des services des renseignements nationaux (NIE) qui avait faussement prétendu que l'Iran avait gelé son programme nucléaire…
Les membres de la Garde révolutionnaire auraient été bien heureux de pouvoir démonter un missile américain pour en tirer profit, et de pouvoir programmer par l'aviation iranienne une riposte adéquate.
Pour des raisons similaires, Israël a annulé récemment une vente de systèmes de renseignements aériens à la Turquie d'un montant de 141 millions de dollars.
Dans les années 70, les Etats Unis ont dédommagé Israël pour les risques qu'il a pris lorsqu'il a accepté de se retirer des passages de Gidi et Mitlé dans le Sinaï et plus tard s'est retiré complètement de la péninsule dans le cadre des accords de Camp David. A la suite du retrait de Tsahal, Israël a bénéficié de nouveaux avions de combats et, en échange des vieux Phantom et Skyhok, son aviation a obtenu des avions F-15 et F-16.
Dernièrement, Israël a conclu avec les Etats Unis la livraison d'avions furtifs F-35. Une fois encore l'idée d'accroître le nombre d'avions a été liée à une décision israélienne de geler une construction supplémentaire des implantations.
Etant donné que le lien entre l'avantage qualitatif de Tsahal et le processus de paix offre à Mahmoud Abbas un droit de veto sur l'avenir de l'aviation israélienne, nous devons toujours rejeter ce lien absurde. De toute manière, le président palestinien a refusé de renouveler le processus politique et donc cet aspect n'a pas été soulevé.
En conclusion, on peut supposer que les divergences autour des ventes d'armes aux pays arabes seront plus profondes dans les années à venir. Dans le cas où des régimes arabes associeront les Frères musulmans dans leurs gouvernements, il est fort probable que des voix s'élèveront à Washington pour que les Etats-Unis sauvegardent ses alliés dans le camp occidental et leur fournissent des armes.
Face à cette situation complexe, l'Etat juif devrait être résolu et ne pas relâcher sa vigilance.
Pour lire l'article à sa source: http://www.jcpa-lecape.org/ViewNews.aspx?ArticleId=403