Tribune
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Publié le 7 Janvier 2013

Une fatwa saoudienne – à effet immédiat – autorise les rebelles syriens à « se servir » sexuellement de fillettes de 14 ans

Par Souhail Ftouh

 

Alors que le conflit syrien s’intensifie avec l’arrivée de combattants de différents pays arabes, le prédicateur saoudien Mohammed Al-Arifi a lancé une fatwa, un avis religieux autorisant les mariages temporaires des jeunes filles avec les combattants venus soutenir les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL).

Selon Al-Arrifi, le mariage de jouissance « Zawaj Almouta » avec des jeunes adolescentes à partir de quatorze ans est permis aux moudjahidines en Syrie.

 

Il leur est permis de se servir de femmes ayant atteint l’âge de 14 ans

 

Pour les combattants de l’ASL qui ne se seraient pas réunis à des femmes depuis deux ans, il est permis de « se servir » de femmes ayant atteint l’âge de 14 ans, de divorcées et de veuves, stipule la fatwa, afin de régler les problèmes sexuels chez les combattants syriens de l’armée libre (1).

 

Les combattants détiennent déjà un groupe de 13 filles

 

La chaîne libanaise arabophone Al Jadeed TV a révélé que dans la banlieue de Damas, l’un des groupes extrémistes composant les rebelles syriens détenait déjà un groupe de 13 filles ( dont 8 syriennes), et un groupe d’environ 220 hommes réunis à des fins sexuelles.

 

L’une des détenues, qui n’avait pas encore 16 ans, a déclaré en pleurant que son père l’avait sacrifiée pour le « Jihad », parce qu’il ne pouvait pas participer à des opérations de combat avec les »moudjahidines » (2).

 

Recevoir le sperme des « moudjahidines » est le billet d’entrée au Paradis

 

Selon le savant musulman, le mariage des filles « pendant quelques heures » leur favorise l’accès au « Paradis d’Allah » car les relations sexuelles lors d’un mariage temporaire avec des jeunes adolescentes sont permises et même encouragées, car recevoir le sperme des « moudjahidines » est le billet d’entrée au Paradis.

 

Ce cheikh est l’une des vedettes des télévisions des pays arabes. Il est notamment connu sur YouTube, pour avoir expliqué de quelle façon un bon musulman doit battre sa femme. Il est également l’auteur de propos antisémites et de déclarations insultantes sur les homosexuels.

 

Al-Arifi a affirmé que les femmes occidentales se « marient » avec des chiens et des ânes

 

Sur la chaîne saoudienne Al-Rissala, soutenue financièrement par les autorités religieuses, Al-Arifi a affirmé que les femmes occidentales se « marient » avec des chiens et des ânes et que 54% des femmes danoises ne savaient pas qui est le père de leurs enfants !

 

Le cheikh saoudien a été désigné persona non grata en Suisse, en novembre 2012, par l’Office fédéral des migrations (ODM) qui lui a interdit l’entrée en Suisse et dans l’espace Schengen.

 

Les salafistes wahhabites pratiquent le mariage temporaire des jeunes filles

 

Les salafistes wahhabites saoudiens sont adeptes des mariages temporaires de jeunes filles. Ce n’est pas la première fatwa qui autorise les relations sexuelles forcées avec des filles sous couvert de la notion de « mariage temporaire ».

 

Salih bin Fawzan, un dignitaire religieux membre du prestigieux Conseil islamique d’Arabie Saoudite, avait publié en 2011 une fatwa en affirmant qu’il n’y a pas de minimum d’âge pour le mariage, et que les filles peuvent être mariées, même si elles sont au berceau. Il s’appuyait sur le Coran 65:4, qui traite du mariage aux femmes qui n’ont pas encore eu leurs règles (sont prépubères). Fawzan conclut sa fatwa par un avertissement :

 

Il incombe à ceux qui appellent à fixer un âge minimum pour le mariage de craindre Allah et de ne pas contredire sa loi (sharia), ou d’essayer de légiférer les choses qu’Allah n’a pas permises. Les lois sont la souveraineté d’Allah, et la législation est son droit exclusif, ne devant être partagées par aucun autre. Et parmi ces lois figurent les règles qui régissent le mariage. »

 

L’ancien grand mufti d’Arabie Saoudite a encouragé « le mariage des enfants »

 

Même l’ancien grand mufti d’Arabie Saoudite, Cheikh Abd al-Aziz ibn Abd Allah ibn Baaz, a encouragé « le mariage des enfants », puisque « le Coran et la Sunna l’approuvent » . (Fawzan fut un élève de Bin Baz).

 

Au Maroc, une fatwa similaire avait autorisé, en 2007, le mariage des fillettes à partir de neuf ans.

 

Pour appuyer sa fatwa, Mohamed ben Abderrahmane Al-Maghraoui avait cité l’exemple de Mahomet qui se serait marié avec l’une de ses épouses (Aïcha), âgée de neuf ans.

 

Qaradawi, dirigeant du Conseil européen de la fatwa, épousa une fillette de 14 ans.

Le religieux le plus populaire du monde arabe, Youssef Qaradawi (86 ans) et dirigeant du Conseil européen de la fatwa, épousa une fillette qui avait 14 ans.

 

Le mariage temporaire, « bénédiction de Dieu »

 

Le mariage temporaire est tout à fait naturel, d’un point de vue islamique. Il est même décrit comme « une bénédiction de Dieu » par les premiers musulmans. Le Coran le déclare licite :

Ô les croyants ! Ne déclarez pas illicites les bonnes choses que Dieu vous a rendues licites. Et ne transgressez pas. Dieu n’aime pas les transgresseurs » [Coran 5 :87]. Ce verset fait indirectement allusion au mariage temporaire.

 

Un autre verset un peu plus clair va jusqu’à énoncer la nécessité de recourir au mariage temporaire : puis de même que vous jouissez d’elles, donnez-leur leur récompense comme une chose due. Il n’y a aucun péché contre vous à ce que vous concluez un accord quelconque entre vous après la fixation de la récompense. Dieu est savant, sage [Coran 4 :24].

 

Ce verset fait directement allusion au mariage temporaire, appelé également « de jouissance ». Le verbe « jouir » est employé pour dire que le but principal de ce mariage est de satisfaire son désir.

 

Quand le désir sexuel de l’homme s’entend, qu’il est à son comble, ce type de mariage devient nécessaire.

 

Contrairement au mariage ordinaire musulman, le mariage temporaire est à durée déterminée. Son temps peut être fixé par exemple à quelques heures, voir une semaine ou un mois. Toutes les durées sont possibles, tout dépend des circonstances. Le mariage temporaire n’est pas fait pour fonder une famille, mais pour satisfaire des désirs sexuels dans l’immédiat. Quand le désir sexuel de l’homme s’entend, qu’il est à son comble, ce type de mariage devient nécessaire.

 

Selon la législation islamique, les musulmans s’accordent aussi sur le fait que le Prophète Mahomet a institué ce mariage temporaire.

 

Le mariage temporaire, tradition islamique pour « le repos du guerrier »

 

La plupart des juridictions civilisées considèrent qu’un enfant en dessous de l’âge de la majorité sexuelle, ne peut valablement consentir à un rapport sexuel, à l’exception de l’Islam, qui a connu cette pratique mise en place pour assurer, en autres, « le repos des guerriers musulmans ».

 

Le mariage temporaire « Zawaj Almouta » ( appelé aussi Nikâhoul Mout’ah) est une pratique qui est apparue au début de l’Islam lors des conquêtes. Les érudits musulmans le justifient par l’extrême nécessité de ce genre de mariage où se trouvaient les Compagnons de Mahomet à ce moment-là, surtout que la plupart d’entre eux venaient à peine d’embrasser l’Islam et souffraient d’un célibat acerbe accompagné de la rareté de femmes (3).

 

Le mariage temporaire était une autorisation exceptionnelle, au début de l’Islam, pour celui qui était dans le cas de force majeure (comme pouvoir manger une bête morte, du sang et de la chair de porc). Il était consommé principalement au cours du Jihad, lorsque les femmes étaient rares par rapport au nombre de guerriers musulmans.

 

Le Prophète lui-même avait autorisé cette pratique pour les combattants qui étaient autour de lui, et qui éprouvaient des désirs sexuels forts avant et après les combats. Le mariage temporaire est donc authentique en Islam, puisqu’il est cité dans le « Sahih » le livre officiel où sont rapportées les paroles véridiques du Prophète. C’est la seconde source d’inspiration de la législation islamique après le Coran (4).

 

Le mariage temporaire, qui est décrit comme « une bénédiction de Dieu » pour les premiers musulmans, n’était pas pratiqué sans abus. Le Prophète, au cours de certains de ses voyages où ses compagnons se trouvaient loin de leurs épouses, et éprouvaient une certaine difficulté à supporter les privations sexuelles, autorisait ceux-ci à contracter des mariages temporaires.

 

Ce mariage du désir était aussi un élément de conquête et de propagation de l’Islam. La dispersion des Compagnons du Prophète dans les territoires nouvellement conquis et leur mélange avec les peuples convertis de fraîche date permettaient le mélange de sang avec celui des nouveaux convertis.

 

Cette pratique autorisée par le fondateur de la Communauté islamique (Oumma) permettait à la fois aux guerriers musulmans de satisfaire leurs désirs de chair fraîche, et de faire avancer la cause de l’Islam.

 

Le premier calife qui a succédé au Prophète, Abu Bakr Al-Siddiq, n’a fait que confirmer la tradition prophétique. Ce n’est qu’à l’époque du deuxième calife, Omar ibn Al-Khattab que les choses ont changé. Ce dernier finit par interdire momentanément le mariage temporaire après la mort du Prophète et d’Abou Bakr, étant donné que les premiers musulmans en avaient abusé.

 

Le mariage temporaire de retour dans le monde musulman

 

Une partie des musulmans considère que l’abrogation de ce mariage de jouissance n’est plus valide aujourd’hui, car les sources islamiques affirment, en se basant sur des rapports traditionnels, que ce mariage n’a pas été abrogé définitivement. Les jurisconsultes estiment que la prohibition était d’ordre administratif, car le deuxième calife Omar ibn Al-Khattab aurait dit : « Il y avait, au temps du Prophète, deux jouissances qu’il avait permises. Quant à moi, je les interdis et je punirai ceux qui s’y adonneront ».

 

Ils appuient leurs positions sur le principe islamique qui dit que «personne ne pourra interdire ce qui a été permis par le Messager de Dieu». On doit comprendre que la prohibition en question était administrative, dictée par un intérêt limité, à un moment bien déterminé.

 

Les jurisconsultes citent une autre tradition émanant de l’imam Ali (cousin du prophète de l’Islam) qui dit: « Si Omar n’avait pas prohibé le mariage de jouissance, personne en dehors des malheureux n’aurait commis l’adultère », ou selon, une autre version, « très peu de gens auraient commis l’adultère ».

 

Le 4e calife de l’Islam (656-661) a restauré le mariage de jouissance

 

Pratiqué depuis des années par les salafistes, en Algérie, en Tunisie, au Maroc ainsi qu’en Égypte

 

C’est donc sous cet angle qu’on peut expliquer le retour au mariage temporaire dans le monde musulman. Il est connu sous le nom « sigheh» en Iran et dans les communautés chiites, et « zawaj Al moutâa » (mariage de jouissance) dans le monde sunnite. À signaler que ce dernier est pratiqué depuis des années par les salafistes, en Algérie, en Tunisie, au Maroc ainsi qu’en Égypte. Ils proposent aux jeunes, notamment dans les milieux estudiantins, pour ne pas consommer leur union dans le péché, de le conclure devant deux témoins, afin de légitimer leur union devant Dieu.

 

Cette nouvelle fatwa saoudienne autorisant les mariages collectifs de jeunes filles par les « moudjahidines » ne fait que confirmer cette tendance.

 

La nouvelle fatwa pour les moudjahidines, incitation au viol en temps de guerre ?

 

Mohammed Al-Arifi, comme on vient de le voir, n’est pas le premier à insister sur la légitimité de la pédophilie en Islam. Il ne faut pas se tromper, la Sharia n’est rien moins qu’un système juridique construit sur la base des mots et des actes du 7e siècle, dont le comportement – de la pédophilie à l’esclavage à la guerre et au pillage – a été celui des Arabes au 7e siècle.

 

Les pays européens, par cynisme raciste, refusent de rapporter les violences sexuelles du camp des rebelles. 

 

Mais cette nouvelle fatwa ajoute à la détresse des femmes de Syrie, déjà en proie à la guerre civile. Les femmes subissent, depuis 22 mois, toutes sortes de sévices perpétrés par les « moudjahidines » (mais aussi par les forces de l’ordre syriennes). Le dernier rapport des Nations unies sur la Syrie a évoqué les viols comme l’un des crimes contre l’humanité infligés à la population civile (6). Les pays européens refusent jusqu’à présent de rapporter l’utilisation des violences sexuelles par le camp des rebelles.

 

Mis à part le fait que cette fatwa, qui est immédiatement entrée en pratique, incite au viol des jeunes adolescentes, ce qui est condamné par la Convention internationale des droits de l’enfant, elle peut aussi être qualifiée d’incitation aux viols en temps de guerre, ce qui est encore plus grave au sens du droit international.

 

Le 27 juin 1996, pour la première fois dans l’histoire, le Tribunal pénal international de La Haye avait qualifié le viol contre les femmes commis en temps de guerre de crime contre l’humanité (7).

En 2008, une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU a défini le viol comme une « arme de guerre ».

 

Cette fatwa saoudienne est donc un crime contre l’humanité, elle encourage le viol comme arme de guerre dans les conflits.

 

Le silence de l’occident face à cette fatwa, dans la situation que traverse le peuple syrien, équivaut à légaliser le viol en temps de guerre, mais aussi la torture, la barbarie ou l’extermination au nom de l’Islam.

 

Les témoignages d’agressions sexuelles de femmes et de jeunes filles ne manquent pas, en Syrie, et cela va empirer avec cette fatwa, qui autorise jusqu’au viol collectif de fillettes par les milliers de moudjahidins (7).

 

Les Syriens se souviendront, dans le traumatise de cette guerre civile, que le cheikh Mohammed Al-Arifi a légalisé, par sa fatwa « les maisons d’abattage Hallal », à la gloire des premiers guerriers musulmans d’Arabie.

 

© Souhail Ftouh pour www.Dreuz.info

 

Notes :

1. Voir la vidéo, sur la chaîne libanaise arabophone Al Jadeed TV :

2. Voir le lien en arabe : http://www.aljadeed.tv/MenuAr/news/DetailNews/DetailNews.html?id=46600

3. Ainsi que relève ce motif Abdullah Ibn Mas’oud en ces termes : « Nous partions au combat avec le Messager d’Allah alors que nous n’avions pas de femmes. Nous nous sommes donc dit : pourquoi ne pas se castrer ? Le Prophète nous l’y interdit et nous autorisa d’épouser temporairement la femme contre l’habit ». Rapporté par Al-Boukhari (4784) et Mouslim (1404). Beaucoup de savants ont mentionné ce motif comme c’est le cas avec Ibn Hajr dans Fatwoul Bâry (9/170 – 171) qui dit : « … Ceci n’était fait qu’au cours du Jihad et les femmes étaient rares. »

4. C’est ainsi que Jabir ibn Abdallah et que Salameh ibn Accou‘a, deux grands Compagnons du Prophète de l’Islam rapportent qu’un messager du Prophète est venu et a dit : « Le Prophète de Dieu vous a permis de pratiquer le mariage temporaire » (Sahih Muslim). Cette parole citée dans le Sahih de l’imam Muslim est indiscutable. La deuxième preuve de l’authenticité de cette parole est qu’elle est rapportée par deux grands Compagnons du Prophète, qui sont dignes de confiance.

5. Nous retrouvons Jabir Ibn Abdallah qui rapporte une autre parole dans le livre de l’imam Muslim dans son Sahih : « Nous avons pratiqué le mariage temporaire durant la vie du Prophète (Paix sur lui) et ensuite Omar nous a interdit de le pratiquer et nous n’y avons plus jamais recouru ». Dans le même Sahih, on a la même parole rapportée par Ibn Abbas qui est une référence à lui seul pour les Musulmans, ce qui est une autre preuve.

6. Navi Pillay, haut commissaire des Nations unies pour les droits de l’Homme, a déclaré, le 11 septembre 2012, que les tueries de masse et la torture étaient devenues « la norme » en Syrie, insistant pour que ces crimes soient portés devant la Cour pénale internationale.

7. Voir le dossier de Foca dans le dossier de l’ex-Yougoslavie, du nom d’une ville bosniaque, établit qu’en avril 1992, une partie des forces armées serbes et surtout des paramilitaires se sont notamment livrés à des viols1systématiques, collectifs et accompagnés de sévices et de meurtres de femmes et de petites filles.

8. Selon un rapport des Nations unies publié en novembre 2011, il rapporte que plusieurs femmes ont été frappées au niveau des parties génitales, contraintes de faire des fellations, soumises à des séances d’électrochoc et à des brûlures de cigarettes sur l’anus. Des témoignages recoupés par HRW dans son rapport de juin dernier affirment que des rebelles ont capturé une femme et lui ont inséré un rat dans le vagin.