Tribune
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Publié le 19 Mai 2016

Verdun, Black M : la nuit de l'inculture

Un 'antiracisme' hors-sol qui surveille, punit et ne comprend plus rien.
Par Vincent Tremolet de Villers, rédacteur en chef des pages Débats/Opinions du Figaro et de Figarovox, publié dans le Figarovox le 18 mai 2016
 
Il faut n'avoir jamais arpenté le paysage lunaire où reposent les villages martyrs : Beaumont, Fleury, Cumières… pour envisager de commémorer la bataille de Verdun par un concert de rap. Il faut n'avoir jamais lu une page de Barbusse - «chacun sait qu'il va apporter sa tête, sa poitrine, son ventre, son corps entier, tout nu, aux fusils braqués d'avance» - pour dire comme Black M, le chanteur invité, «on va s'amuser». 
 
Il faut ne rien connaître des paroles de poilus - «c'est vraiment une vision de mort, de destruction acharnée, ce ravin. Des morts partout, dans toutes les positions».  - pour affirmer comme notre secrétaire d'État aux Anciens Combattants que la vague d'indignation qu'a provoquée l'organisation de ce concert est «un premier pas vers le fascisme». 
 
C'est avoir oublié, enfin, que Verdun, c'est 300.000 morts français et allemands dont 100.000 sans sépulture et que seul «le silence des consécrateurs convenait au repos des hommes qui avaient accepté en silence, qui avaient souffert en silence, qui étaient morts en silence» (Montherlant). 
 
Plongés dans la nuit de l'inculture, nous devons donc supporter les provocations, les approximations, les manipulations du gouvernement (contre lequel sur ces sujets l'opposition se montre bien timide et laisse le champ libre au Front national). 
 
Comme si le souvenir des soldats morts au combat était un moyen de «faire plaisir aux jeunes» et l'Histoire, un outil sondagier circonstanciel. La France a ainsi voté une résolution de l'Unesco déniant tout lien historique entre les juifs et le mur occidental (le mur des Lamentations), voire le temple de Jérusalem!... Lire l'intégralité.