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Publié le 1 juillet dans France Culture
avec Sarah Kaminsky, écrivaine et comédienne, et Amaury da Cunha, photographe
Son histoire habite déjà les murs du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, à Paris. C’est celle d’Adolfo Kaminsky, résistant-photographe qui sauva des milliers de vies grâce à ses talents de faussaire. Une vie clandestine, à fabriquer de faux papiers pour sauver les Juifs, et, après-guerre, les opprimés du monde entier. Alors que sa biographie a été écrite par sa fille, son oeuvre de photographe, longtemps restée dans l’ombre, est enfin exposée.
Né en 1925 à Buenos Aires de parents russes, Adolfo Kaminsky est arrivé en France lorsqu’il avait sept ans et a grandi à Paris. Il arrête l’école à douze ans et demi pour travailler à l’usine, puis dans une teinturerie. Son patron, ingénieur-chimiste, lui apprend des notions de chimie, sur la couleur notamment. Adolfo construit son propre laboratoire où il fait des expériences. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il est déporté à Drancy puis, libéré grâce au consulat d’Argentine en France, passe dans la Résistance. C’est alors que sa carrière de faussaire commence.
"À cette époque, quand on s’appelle Israelovitch David, il vaut mieux s’appeler Jean-Pierre Dupont. J’ai donc décoloré le nom existant pour y écrire le nouveau."
Il modernise les techniques utilisées par son groupe de résistance, en utilisant par exemple la photo-gravure, et ne s’arrête pas de travailler.
Adolfo Kaminsky. Faussaire et photographe, du 23 mai au 8 décembre 2019 au Musée d'art et histoire du Judaïsme (Paris)