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Publié le 26 janvier sur le site de l'ONU
« Il est triste, mais pas surprenant, que la pandémie de Covid-19 ait déclenché une nouvelle éruption de cette idéologie toxique. Nous ne pouvons jamais baisser la garde », a déclaré le chef de l’ONU lors de cette cérémonie.
Chaque année, le Secrétaire général participe à cette commémoration de l’Holocauste dans cette synagogue en hommage aux six millions de Juifs et aux millions d’autres qui ont été exterminés par les Nazis.
Cette année, M. Guterres a noté que la pandémie de Covid-19 a « contribué à une résurgence de la xénophobie, de l'antisémitisme et du discours de haine ».
Selon le Secrétaire général, la propagande liant les Juifs à la pandémie, en les accusant par exemple d'avoir créé le virus dans le cadre d'une tentative de domination mondiale, « serait ridicule, si elle n'était pas si dangereuse ». Cela rappelle, selon lui, les accusations contre les Juifs au 14ème siècle, lorsqu’ils étaient jugés responsables de propager la peste bubonique.
« L'antisémitisme est la forme la plus ancienne, la plus persistante et la plus enracinée de racisme et de persécution religieuse dans notre monde », a rappelé le chef de l’ONU.
« Aujourd'hui, la négation, la distorsion et la minimisation de l'Holocauste refont surface. En Europe, aux États-Unis et ailleurs, les suprémacistes blancs s'organisent et recrutent au-delà des frontières, arborant les symboles et les métaphores des Nazis et leurs ambitions meurtrières », a-t-il ajouté, notant que des exemples « choquants » ont été observés récemment à Washington.
"Les néo-nazis et leurs idées gagnent maintenant du terrain", le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres
Selon l'Anti-Defamation League, la communauté juive américaine a connu le plus haut niveau d'incidents antisémites en 2019 depuis le début du suivi de ces incidents en 1979.
« Alors que les gens passent plus de temps à la maison et en ligne, les suprémacistes blancs et les néonazis utilisent les plateformes de médias sociaux pour diffuser de la propagande et susciter la peur et la haine. Ils exploitent l'anxiété et les troubles sociaux créés par la pandémie pour cibler les minorités, sur la base de la religion, de la race, de l'appartenance ethnique, de la nationalité, de l'orientation sexuelle, du handicap et du statut d'immigration. Ils échangent même des informations sur la manière d'infecter les communautés minoritaires, en se transformant efficacement en armes biologiques », a noté M. Guterres.
« Les néo-nazis et leurs idées gagnent maintenant du terrain », a averti le chef de l’ONU. Dans ce contexte, il faut selon lui, intensifier d'urgence les efforts contre le danger qu'ils représentent.
« La montée continue de la suprématie blanche et de l'idéologie néonazie doit être considérée dans le contexte d'une attaque mondiale contre la vérité qui a réduit le rôle de la science et de l'analyse factuelle dans la vie publique », a-t-il dit. « Ces attaques sont dangereuses et délibérées. Les dirigeants autocratiques et avides de pouvoir ont toujours sapé la vérité, de sorte qu'ils peuvent imposer leurs propres récits basés sur des mensonges, des demi-vérités et des insinuations ».
Selon le Secrétaire général, « lorsque la vérité meurt, il est beaucoup plus facile d'exploiter les différences réelles et imaginaires entre les groupes; inventer des boucs émissaires; diaboliser des personnes et des communautés innocentes; et rompre les liens sociaux qui nous unissent tous ».
« Alors que le nombre de survivants de l’Holocauste diminue chaque année, nous devons redoubler d’efforts pour élever la vérité et faire en sorte qu’elle perdure », a-t-il prévenu. « Nous avons besoin d'une action mondiale coordonnée, à l'échelle de la menace à laquelle nous sommes confrontés, pour construire une alliance contre la croissance et la propagation du néonazisme et de la suprématie blanche, et pour lutter contre la propagande et la désinformation ».
« Il n'existe pas de vaccin contre l'antisémitisme et la xénophobie. Mais notre meilleure arme reste la vérité », a conclu le Secrétaire général.
La Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste a lieu chaque année le 27 janvier.
Cette année le thème est : « Faire face aux conséquences : rétablissement et reconstitution après l'Holocauste ». Il se concentre sur les mesures prises au lendemain de l'Holocauste pour entamer le processus de rétablissement et de reconstitution des individus, de la communauté et des systèmes de justice. L’enregistrement exact du récit historique de ce qui s’est passé avant et pendant l’Holocauste a fait partie intégrante du processus de reconstitution.