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Publié le 23 juin dans i24News
Pour sa petite-fille Claire, le grand galeriste parisien René Gimpel ne fut longtemps qu'une légende familiale, un résistant juif qui mourut au camp de Neuengamme en janvier 1945. Elle découvre tardivement qu'il fut l'un des plus grands collectionneurs d'art de l'entre-deux-guerres.
Comme d'autres galeristes juifs, il sera spolié, contraint de vendre à bas prix des oeuvres pour financer la fuite de sa famille à Londres ou son réseau de résistance.
Claire Gimpel décide, avec quatre autres héritiers, de se battre pour "retrouver et récupérer toutes les oeuvres ayant appartenu à son grand-père" qui n'ont "pas encore été restituées", a expliqué leur avocate Me Corinne Hershkovitch.
Pour l'avocate, qui a obtenu il y a 20 ans la restitution par le musée du Louvre d'un tableau spolié, la propriété comme l'identité des oeuvres ne font aucun doute.
Des documents attestent que René Gimpel a acheté six Derain en 1921 aux enchères de Drouot lors de la dispersion de la collection de Daniel-Henry Kahnweiler.
Pour les héritiers, ce sont trois de ces tableaux qui se trouvent aux musées de Troyes et de Marseille - "Paysage à Cassis", "La Chapelle-sous-Crecy" et "Pinède, Cassis", peints entre 1907 et 1910. Ils en demandent la restitution, en se fondant sur une ordonnance d'avril 1945 sur la nullité des actes de spoliation.
La trace de ces oeuvres s'est perdue pendant la guerre - la galerie parisienne de Gimpel a été saccagée, 82 caisses de peintures et autres objets d'art ont été confisquées - mais la famille a reconstitué un catalogue, avec l'aide d'un chercheur anglais et d'un avocat américain.