- English
- Français
Publié le 26 février sur le site de la LICRA
C’est d’abord le carnaval d’Alost qui a ouvert le bal de la haine en banalisant la Shoah et en essentialisant les juifs cette année. Déjà rayé du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO en décembre 2019, le carnaval d’Alost s’est, une fois encore, une fois de trop, vautré dans l’ignominie.
Symboles nazis, juifs comparés à des insectes, grimés de longs nez crochus, et associés à des lingots d’or… c’est toute la panoplie de la caricature antisémite qui a défilé et gesticulé fièrement aux yeux de tous.
La Commission européenne a réagit et condamné le carnaval. Dans le même temps, la première ministre belge Sophie Wilmès a déclaré qu’Alost « porte préjudice à nos valeurs ainsi qu’à la réputation du pays ».
Comme si l’abomination et l’insulte à nos valeurs européennes humanistes ne suffisaient pas, toujours fidèle à elle même, confondant liberté d’expression et expression de la haine, l’extrême droite en charge de la ville, par la voix de son maire, Christoph D’Haese, a répondu « Laissez Alost être Alost », tandis qu’un des participants au défilé, médecin à Alost, a déclaré quant à lui que « Les juifs manquent d’humour ».
Après la Belgique, c’est l’Espagne qui a abrité l’horreur d’un défilé profondément antisémite, empruntant les pires symboles de la Shoah.
Chars évoquant une chambre à gaz sur lequel se trouvait une femme accompagnée de deux dobermans, soldats en uniformes nazis, déportés juifs en tenue rayée dansant sur fond de musique festive.
Organisé par une association culturelle espagnole, l’objectif était selon elle de « rendre hommage » aux millions de victime juives de l’Holocauste quand, dans les faits, cela relève, à tout le moins, de l’affront à la mémoire des survivants, et de l’insulte à celle des victimes de ce crime contre l’humanité.
Enfin, la petite ville d’Imotski a accueilli un carvanal où l’homophobie fut érigée en spectacle convivial, devant de nombreux enfants.
La haine a pris cette fois la forme d’une mise à mort symbolique d’un couple de parents homosexuels, en présence de leur enfant, et symbolisés par des poupées incendiées en place publique.
Cet événement ignoble intervient seulement deux semaines après que la Cour consitutionnelle croate a déclaré que les couples de même sexe avaient le droit d’accueillir des enfants.
Partout en Europe, la haine s’est installée, d’abord sournoisement, derrière le masque de l’anonymat, sur internet et par le biais des réseaux sociaux, avec des mots couteaux qui blessent leurs victimes ; derrière le masque de graffitis, de profanations de cimetières ou de lieux de mémoire, d’agressions lâches à caractères racistes, antisémites, ou homophobes.
Aujourd’hui, elle éructe et défile à visage découvert dans nos rues, en toute impunité.
Face à cela, face aux fauteurs de haine et aux extrémistes de tous bords, ne restons pas figés, agissons.