Débats du CRIF
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Publié le 28 Mai 2012

Téhéran travaillerait bel et bien sur une tête nucléaire à Parchin

 

Selon des opposants iraniens, l'Iran travaille sur une tête de bombe nucléaire, information  reprise par Die Welt. Une enquête approfondie de l'Associated Press  qui a travaillé notamment avec des membres de l'AIEA, publiée le 13 mai, pourrait le confirmer.

 

 

Un dessin de chambre de conditionnement pour tests nucléaires confirmé par des images satellites

Selon l'agence de presse Associated Press, « un dessin réalisé à partir de renseignements  provenant d'un site militaire iranien montre une chambre de confinement pour explosifs d'un type nécessaire pour tester des armes nucléaires. Tests qui y auraient été conduits par Téhéran, ce que soupçonnent des inspecteurs de l'ONU. L'Iran nie qu'il y ait eu de tels essais et n'a ni confirmé, ni nié l'existence d'une telle chambre.

 

Le dessin généré par ordinateur a été fourni à l'Associated Press par un fonctionnaire d'un pays qui suit le programme nucléaire de l'Iran et pour qui cela prouve que cette structure existe, bien que Téhéran refuse de le reconnaître.

 

Ce fonctionnaire a déclaré que l'image est basée sur des informations données par une personne qui avait vu la chambre sur le site militaire de Parchin. L'AP ajoute que donner des détails mettrait la vie de cet informateur en danger. « Ce fonctionnaire vient d'un pays membre de l'AIEA qui est très critique des affirmations de l'Iran, selon qui ses activités nucléaires sont pacifiques. Il affirme, pour sa part, qu'elles sont un tremplin pour la fabrication d'armes atomiques ».

 

Un ancien haut fonctionnaire de l'AIEA a dit estimer que ce dessin est exact. Olli Heinonen, qui a été jusqu'à l'année dernière directeur général adjoint en charge du dossier iranien de l'agence nucléaire de l'ONU, a déclaré que ce dessin est « très similaire » à une photo qu'il a vue récemment et qu'il pense être la chambre de pression que l'AIEA  soupçonne d'être à Parchin.

 

Des renseignements crédibles pour l'AIEA

 

L'agence de presse AP poursuit en soulignant que cela « fait plus de quatre ans que l'Iran fait de l'obstruction aux tentatives faites par l'AIEA pour examiner ce qui, selon elle, sont des renseignements venus d’États membres suggérant fort que l'Iran travaille secrètement au développement d'armes nucléaires. Cette Agence a d'abord mentionné l'existence présumée de cette chambre dans un rapport en novembre où elle décrit « un grand vaisseau de confinement d'explosifs » pour des expériences sur le déclenchement d'une explosion nucléaire, ajoutant qu'elle avait des images satellites compatibles avec ces renseignements.

 

L'AIAE n'a pas précisé ce que ces images montraient. Mais un diplomate de haut rang, qui est au courant de l'enquête de l'AIEA et qui a également vu l'image fournie à l'AP a déclaré qu'elles révèlent un cylindre similaire à celui de l'image de Parchin. Des photos ultérieures ont montré un toit et des murs érigés autour de ce cylindre qui ont alors caché la chambre à la surveillance par satellite.

 

Le Chef de l'AIEA, Yukiya Amano, a déclaré en mars que son Agence a « des informations crédibles indiquant que l'Iran s'est engagé dans des activités qui sont cohérentes avec le développement de dispositifs destinés à des explosifs nucléaires » sur le site. Des diplomates ont ensuite déclaré à l'AP que ces expériences semblent également avoir inclus l'utilisation d'un petit prototype d'appareil à neutrons utilisé pour déclencher une explosion nucléaire - équipement qui ne serait testé que si un pays essaie de développer des armes nucléaires ».

 

L'Iran nie ou se tait, a refusé l'accès à Parchin où un grand lessivage aurait été effectué

 

L'AP note que l'Iran nie effectuer de tels tests, mais « est moins clair quant à l'existence ou pas de la structure où cela se serait produit ». L'agence de presse n'a pu obtenir de réponse des Iraniens à propos du dessin qui a été envoyé à Ali Asghar Soltanieh, délégué en chef auprès de l'AIEA et en dépit de nombreuses demandes de commentaires.

 

Par ailleurs, « l'AIEA pense que c'est un ancien scientifique soviétique, Vyacheslav Danilenko, qui a aidé l'Iran à concevoir cette chambre... la technique utilisée pour les expériences avec des explosifs  qui auraient été conduites, est semblable à celle qui est employée pour fabriquer de minuscules diamants industriels. » La spécialité, justement, de cet ancien scientifique qui nie toute participation. Mais que, selon l'AP, son gendre confirme.

 

L'AP donne une série de détails techniques précis, fournis par la même source, soulignant que les autorités iraniennes ont refusé l'accès des inspecteurs de l'AIAE au site de Parchin. Agence qui a récemment « exprimé son inquiétude au vu d'activités inexpliquées sur ce site ». Des diplomates expliquent que cela voudrait dire qu'un nettoyage y a été entrepris pour effacer toutes les traces de tels tests. Nettoyage apparemment conformé par des images satellites. Ce que des officiels iraniens qualifient d'impossible, mais que des experts occidentaux estiment possible. 

http://www.mojahedin.org/pagesen/detailsNews.aspx?newsid=18479

 

Ehoud Barak à Washington pour rencontrer son homologue, Shaul Mofaz au gouvernement  et un avertissement sanglant à Téhéran

 

On note, par ailleurs, que selon un communiqué officiel, le ministre de la Défense israélien, Ehoud Barak, s'envolait pour les États-Unis le 15 mai. « Il y rencontrera le Secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta et d'autres responsables de haut niveau de l'Administration américaine ».

Par ailleurs, Benjamin Netanyahu, déclarait récemment dans une interview accordée à CNN que compte tenu des renseignements qu'ont obtenus Israël et « d'autres... il serait souhaitable que les sanctions prises contre le régime iranien marchent rapidement ».

 

D'autre part, Shaul Mofaz, chef de file de Kadima qui vient de rejoindre le gouvernement de Benyamin Netanyahou, est un ancien chef d’État-major israélien.

 

Faut-il y voir des coïncidences alors que Téhéran proclame que les occidentaux devraient lever les sanctions qui frappent son régime et continue à nier le caractère militaire de sa recherche nucléaire ,  y compris en présence de l'ancien Premier ministre français Michel Rocard qui disait à ses hôtes de premier plan que les Occidentaux, affaiblis par la crise économique mondiale ne veulent pas devoir affronter une autre crise. Avec l'Iran des mollahs, cette fois...Et alors que l'Iran pend  Majid Jamali Fashi, accusé d'avoir été un espion pour le Mossad  et d'avoir assassiné un scientifique iranien. Ce qui est sans doute un avertissement sanglant lancé à ceux qui fournissent des renseignements à l'AIAE ou d'autres, que ce jeune homme de 24 ans ait été coupable ou pas de ce dont il était accusé...

 

Enfin, il faut savoir que la toile de fond de tout ceci est la reprise des négociations entre les Cinq + 1 et l'Iran à propos du nucléaire. Avec des rencontres à Vienne à la mi-mai, après Istanbul puis à Bagdad fin mai. Négociations qualifiées de « la dernière chance » par le journaliste Pierre Rousselin du Figaro