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L'antisémitisme, ce « n'est pas seulement la haine des juifs » mais aussi « la détestation de la France », alors que le nombre d'actes antisémite a augmenté de 58% en 2012, selon un récent rapport du Service de Protection de la Communauté Juive (SPCJ). « Comment admettre qu'au début du 21e siècle, la police soit conduite à protéger des écoles, comment supporter l'idée que des enfants puissent redouter de se rendre à l'école et des parents de les y envoyer », s'est interrogé le président de la République, évoquant les tueries de Toulouse qui avaient fait 4 victimes juives, un an plus tôt, en mars 2012, et auxquelles il a rendu hommage la semaine dernière. « La République sera en paix avec elle-même lorsque cette peur-là aura définitivement disparu », a-t-il enchaîné sous les applaudissements d'un parterre de plusieurs centaines de personnes parmi lesquelles une dizaine de ministres en exercice, des dizaines d'anciens ministres ainsi que des représentants des principaux cultes.
L’école au cœur du sujet
Pour François Hollande, la lutte contre l'antisémitisme passe par l'éducation et l'enseignement de la Shoah qui « doit pouvoir être enseignée partout, dans tous les collèges et les lycées de France, dans nos villages, dans nos cités, dans nos banlieues », selon Europe 1.
« Ce n'est pas un enseignement à option que les maîtres hésiteraient à professer dans certaines circonstances ou devant certains élèves », a-t-il insisté, avant de faire la promotion de l'enseignement de la « morale laïque » voulu par le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon (présent au diner), soulignant qu'il ne s'agissait « pas de faire la morale » mais de rappeler « les principes de la République: la laïcité, les repères, les disciplines, les règles ».
Retour de souveraineté au Mali "dans quelques jours"
Le président François Hollande a annoncé que la quasi-totalité du territoire malien serait libérée d'ici « quelques jours » des groupes islamistes qui mettent en danger l'intégrité de son territoire, écrit le Point. « Dans la dernière phase où nous sommes, la quasi-totalité du territoire sera revenue à la souveraineté dans quelques jours », a déclaré le chef de l'Etat français.
Pour Richard Prasquier «C’était il y a un an et c’était hier, c’est tous les jours pour leur famille et tous les jours pour nous aussi». Le président du CRIF a évoqué longuement l’affaire des tueries de Montauban et de Toulouse qui ont fait 7 morts en mars 2012. Dénonçant l’islamisme radical, il a demandé à ce que chacun lutte «contre les fanatismes qui s’allument dans son environnement», selon Libération.
Richard Prasquier a pris un ton grave pour parler de la recrudescence des actes antisémites. «Pour la communauté juive, comme pour la République tout entière, il y a un avant et un après Toulouse, a-t-il affirmé, ajoutant : Mais il y a une autre leçon de Toulouse (…): c'est que l'horreur ne décourage pas la haine. Nous serons sans faiblesse», selon le Figaro.
Déplorant le fait que Mohamed Merah, l’auteur des tueries, soit devenu un héros dans certaines banlieues, Richard Prasquier a rappelé que les actes antisémites avaient singulièrement progressé au cours de l’année écoulée. «En France, les Juifs ne sont pas discriminés. Mais les Musulmans le sont trop souvent. Cela provoque un ressentiment qui peut être le premier pas sur la route de la révolte.»
Le président du CRIF a également réaffirmé le soutien de la communauté juive à l’État d’Israël. «Je suis sioniste, a-t-il lancé, comme la grande majorité de la population juive de France et comme les membres du CRIF. Pour nous, le sionisme, ce mot que l’on cherche à diaboliser, c’est le mouvement de libération du peuple juif.» Il a dénoncé, ce qu’il a appelé l'«israélophobie».
Le silence des «indignés»
Sans citer Stéphane Hessel, Richard Prasquier s'est étonné que des «indignés» restés silencieux sur les massacres au Darfour ou sur ceux perpétrés en Syrie sous le règne d'Hafez el-Assad, aient «l'œil rivé sur Gaza». Le président du CRIF a souligné que les actes antisémites en 2012 officiellement recensés par le Service de protection de la communauté juive (SPCJ) - 614, dont 96 avec violences contre des individus - «renouent avec ceux des pires années précédentes, au début des années 2000», rapporte European Jewish Press.
Il a estimé que François Hollande fait « tout ce qu'il peut » pour lutter contre cette recrudescence de l’antisémitisme, saluant son « engagement personnel et celui de toutes les autorités publiques d'aujourd'hui et d'hier ». « J’ai éprouvé un intense sentiment de reconnaissance » en écoutant le « merveilleux discours » du chef de l'État lors du dernier anniversaire de la rafle du Vél' d'Hiv', a dit Richard Prasquier. Il a aussi jugé « exemplaire » la « fermeté de la France » face à la « perspective terrifiante d'un Iran nucléaire ».
Mais il a aussi interpellé le président sur la question du Hezbollah, « qui tient le Liban et la Finul en otage ». « L'Europe, qui connaît le rôle du Hezbollah dans l'attentat de Burgas, en Bulgarie, et de bien d'autres, ne l'inscrit pourtant pas comme organisation terroriste », a déploré le président du CRIF. « Cette frilosité est une faiblesse, nous ne la comprenons pas. Le chantage du Hezbollah et son impunité doivent cesser », a-t-il dit.
Le 28e dîner annuel du CRIF a réuni plus d’un millier d’invités, mercredi 20 mars 2013, au Pavillon d’Armenonville à Neuilly. De très nombreuses personnalités politiques, civiles, religieuses et communautaires étaient présentes.