Message de Roger Cukierman, président du CRIF Kippour 5765

Pour la quatrième année consécutive, le peuple juif subit des épreuves. En Israël, nos frères vivent sous la menace constante d’actes terroristes. Le coût en vies humaines est terrible, même s’il a baissé grâce à la clôture de sécurité tant décriée. En France, les actes antisémites se poursuivent et frappent désormais non seulement les vivants, mais même les sépultures de nos défunts.

L’antisémitisme est devenu un élément permanent de notre vie, et il atteint désormais nos enfants ce qui est difficilement supportable.

Certes, le Président de la République, le gouvernement français, comme l’ensemble des dirigeants de tous les partis démocratiques, partagent notre préoccupation et s’attachent avec ardeur à lutter contre les violences antisémites et racistes. Nous voyons bien les efforts développés par les Ministres de l’Intérieur, de la Justice, de l’Education, et de la Communication.

Mais l’opinion publique semble rester indifférente à cette vague de violences. Sans qu’on puisse les accuser d’être antisémites, beaucoup de nos concitoyens paraissent considérer qu’il s’agit d’un conflit entre Juifs et Arabes qui ne les concerne pas. Ce sentiment est peut-être renforcé par certaines décisions de justice, qui accréditeraient la thèse selon laquelle l’antisémitisme n’est plus un délit, mais une opinion. Elles encouragent les agresseurs et découragent les victimes.

Force est de reconnaître que la politique étrangère de la France, qui défend systématiquement la cause arabe dans les instances internationales, et est toujours prompte à critiquer le gouvernement israélien, favorise un climat qui donne une légitimité aux auteurs d’actes antisémites. Ceux-ci sont influencés par une idéologie aux racines multiples (extrême droite, extrême gauche, islamisme) camouflée quelques fois derrière de l’anti-israélisme. Cette haine est aussi véhiculée par les moyens modernes de communication, comme Internet et la télévision. Le CRIF se bat pour que deux chaînes antisémites, l’une liée au Hezbollah, l’autre à l’Iran, soient interdites.

Nous devons continuer d’affronter cette situation avec détermination car le fléau antisémite s’est répandu sur tous les continents, et il doit être combattu car il n’y a pas d’alternative, « eïn brëira ».

Nous devons aussi alerter tous nos concitoyens. L’antisémitisme concerne tous les Français, car les antisémites sont des anti-républicains qui s’attaquent aux fondements de notre pays.

Devant cette situation, les Français Juifs devraient faire preuve d’une unité exemplaire. La communauté a besoin de vous, comme vous avez besoin d’elle.

Je vous engage à rejoindre les organisations juives et à y militer activement.

Nous sommes tous fiers d’être juifs, de nos valeurs et de notre solidarité avec l’Etat d’Israël, et son peuple épris de paix, et de sécurité.

A l’occasion de ces fêtes de Tichri, les responsables politiques et policiers nous ont garanti une sécurité renforcée.

Nous vous demandons de rester vigilants et de ne pas hésiter à faire appel au service de protection de la communauté juive, le SPCJ dont il faut saluer le dévouement remarquable, tout au long de l’année.

Soyez assurés que les mesures sont prises pour que les fêtes se passent sereinement.

Au nom du CRIF, au nom de ma famille, et en mon nom personnel, je forme le vœu que cette nouvelle année soit enfin une année de vraie paix pour Israël, et de tranquillité retrouvée pour les Juifs de France.

Chana Tova, Hatima Tova