A l'invitation du CRIF Rhône-Alpes, présidé par Marcel Amsallem, près de 300 personnes réunies à l'université catholique de Lyon ont rendu hommage, jeudi 20 janvier, au cardinal Albert Decourtray, grande figure du dialogue judeo-catholique à l'occasion du dixième anniversaire de sa disparition.
"Contrairement à tant de chrétiens avant lui, il voulait dialoguer avec nous en tant que juifs. Nous ne l'intéressions vraiment que si nous étions juifs et si nous continuions à l'être", a déclaré Théo Klein, ancien président du CRIF, avant que l'ancien grand rabbin de France, René Samuel Sirat, évoque à son tour "le souvenir de ce juste", qui participa aux négociations pour résoudre l'affaire du carmel d'Auschwitz.
Le Primat des Gaules, Mgr Philippe Barbarin, a présenté la photo que Mgr Decourtray avait placée en évidence dans son bureau, et qui y est restée: elle montre un petit garçon du ghetto de Varsovie portant une casquette et une étoile jaune et levant les bras, l'air terrorisé.
Mgr Decourtray avait écrit à son sujet: "Tuer l'enfant à l'étoile, c'est vouloir perpétuer la nuit, arrêter le temps et interdire le retour du jour. Pourquoi ?", a rappelé Alain Jakubowicz, ancien président du CRIF Rhône-Alpes, qui avait intégré ce texte à sa plaidoirie lors du procès de Klaus Barbie.
Le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, a indiqué que le cardinal Albert Decourtray "a subi en lui-même quelque chose du mépris et de la haine qui ont marqué la condition juive. Je suis sûr qu'il ne l'avait pas prévu. Il croyait trop en sa capacité de convaincre et de séduire. Mais tous ne l'ont pas suivi, et il est mort avec cette tristesse". De très nombreuses personnalités aussi bien locales que nationales, catholiques que juives se sont associées à l'hommage au cardinal Albert Decourtray. Parmi elles, Charles Favre; Ady Steg; Patrick Desbois; Haim Musicant.