La pointe polémique épinglée par les délateurs, si elle sollicite bien la métaphore du « serpent venimeux » (d’inspiration voltairienne), ne relève en aucune manière de la stigmatisation d’un groupe humain. Elle exprime l’indignation sincère d’un citoyen devant les appels à la haine (« Israël assassin !) et à la discrimination (campagne BDS) lancés contre l’État juif par des personnages publics parfois estimables qui, sur ce « front », semblent perdre toute mesure. Taguieff n’a pas caché sur son « mur » de Facebook qu’il était plus qu’attristé de voir un Stéphane Hessel s’engager aux côtés d’extrémistes israélophobes qui exploitent cyniquement son prestige social. La stratégie des « antisionistes » radicaux consiste à instrumentaliser ce personnage, célébré comme une « icône » et un « militant de la paix », pour lui faire jouer le rôle d’un légitimateur des appels à la haine. Accuser en permanence Israël de « crimes de guerre » et de « crime contre l’humanité », tout en faisant les yeux doux au Hamas (avec lequel il faudrait « négocier »), n’est-ce pas là une manière de « cracher son venin » avec bonne conscience, au nom de la tolérance et des droits de l’homme ? Quoi qu’il en soit, Taguieff, en supprimant sa phrase polémique, a reconnu qu’elle était outrancière. Mais les sycophantes, dans leur acharnement à condamner le coupable de parole sacrilège, n’en ont pas tenu compte.
La pointe polémique épinglée par les délateurs, si elle sollicite bien la métaphore du « serpent venimeux » (d’inspiration voltairienne), ne relève en aucune manière de la stigmatisation d’un groupe humain. Elle exprime l’indignation sincère d’un citoyen devant les appels à la haine (« Israël assassin !) et à la discrimination (campagne BDS) lancés contre l’État juif par des personnages publics parfois estimables qui, sur ce « front », semblent perdre toute mesure. Taguieff n’a pas caché sur son « mur » de Facebook qu’il était plus qu’attristé de voir un Stéphane Hessel s’engager aux côtés d’extrémistes israélophobes qui exploitent cyniquement son prestige social. La stratégie des « antisionistes » radicaux consiste à instrumentaliser ce personnage, célébré comme une « icône » et un « militant de la paix », pour lui faire jouer le rôle d’un légitimateur des appels à la haine. Accuser en permanence Israël de « crimes de guerre » et de « crime contre l’humanité », tout en faisant les yeux doux au Hamas (avec lequel il faudrait « négocier »), n’est-ce pas là une manière de « cracher son venin » avec bonne conscience, au nom de la tolérance et des droits de l’homme ? Quoi qu’il en soit, Taguieff, en supprimant sa phrase polémique, a reconnu qu’elle était outrancière. Mais les sycophantes, dans leur acharnement à condamner le coupable de parole sacrilège, n’en ont pas tenu compte.
Dans son communiqué, le MRAP dénonce vertueusement le « polémiste haineux » que serait le chercheur et « demande avec force que le CNRS et l’IEP condamnent sans équivoque Pierre-André Taguieff ». Cette officine restée fidèle à l’esprit stalinien de ses fondateurs ose ainsi exiger des autorités administratives de condamner le chercheur pour une phrase qu’il avait lui-même jugée malencontreuse et rapidement retirée. À la surveillance des conversations privées et à la mise au pilori s’ajoutent donc les pressions exercées sur les employeurs du « coupable », réaction pour le moins disproportionnée relevant d’une logique mise en œuvre par les régimes totalitaires : celle des sanctions et des interdictions professionnelles.
Tirant les leçons de cette intrusion dans un espace supposé privé, suivie par une campagne haineuse contre sa personne, Taguieff a choisi de quitter Faceboook dans la matinée du 22 octobre 2010. Cible privilégiée de tous les diabolisateurs d’Israël, Pierre-André Taguieff, comme d’autres esprits libres et courageux l’ont été avant lui, est pourchassé aujourd’hui par les tenants du terrorisme intellectuel mis en place par les milieux « antisionistes » en France ces dernières années.
Cette scandaleuse campagne de diffamation visant personnellement Pierre-André Taguieff s’inscrit dans le cadre de la guerre idéologique totale aujourd’hui menée contre Israël et « le sionisme », soumis à une diabolisation permanente. Au cours des années 2000, durant lesquelles il a publié cinq livres marquants sur les formes contemporaines de la judéophobie, Taguieff est devenu l’une des principales cibles de la propagande « antisioniste » due aux milieux islamistes et à diverses mouvances d’extrême gauche ayant fait de la cause palestinienne leur nouvelle cause sacrée. Mais les agitateurs israélophobes ne se sont jamais attaqués aux ouvrages de Taguieff. En propagandistes sans scrupules, ils se sont contentés d’isoler quelques phrases glanées dans des interviews ou des discussions enregistrées qui, isolées de leurs contextes respectifs et mésinterprétées de façon malveillante, ont été indéfiniment diffusées et commentées d’une façon tendancieuse.
Aujourd’hui, les tenants d’extrême gauche du politiquement correct à la française veulent faire taire ceux qui n’entonnent pas le refrain obligatoire de la haine contre l’État juif. C’est pourquoi les réseaux « antisionistes », gauchistes ou islamistes, ont relayé la chasse aux sorcières lancée contre Taguieff. Le terrorisme intellectuel n’a pas disparu en France après la chute du système soviétique, il s’est adapté à l’esprit du temps. Ce sont moins les partis politiques que les réseaux d’influence qui l’exercent. Notamment ceux qui se sont constitués sur la base d’un engagement propalestinien inconditionnel et exclusif, donnant volontiers dans une violence qui, elle, ne reste pas dans les limites du symbolique. À côté des organisations propalestiniennes, gauchistes ou islamistes, s’est mis en place un réseau d’intellectuels et de journalistes qui se mobilise toutes les fois qu’il s’agit de mener une campagne contre Israël ou contre les personnalités s’opposant à la diabolisation de l’État juif.
Il ne faut pas laisser aux délégitimateurs d’Israël le monopole de la parole publique légitime sur le conflit israélo-palestinien. C’est pourquoi il faut manifester notre entière solidarité avec Pierre-André Taguieff.
Appel pour le soutien à Pierre-André Taguieff (ASPAT), 27 octobre 2010
Premiers signataires
Jacques Amar, maître de conférences en droit privé, université Paris-Dauphine
Marc Angenot, titulaire de la Chaire James McGill d’étude du discours social, université McGill, Montréal
Josette Beer-Gabel, professeure à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne et à l’Institut océanographique de Paris
Russell A. Berman, Professor of Comparative Literature, Stanford University ; directeur de la revue Telos, New York
Raymond Boudon, sociologue, professeur des universités émérite, membre de l’Institut
Laurent Bouvet, professeur de science politique à l’université de Nice Sophia-Antipolis.
Claire Brière-Blanchet, écrivain et journaliste
Pascal Bruckner, romancier et essayiste
Sophie Chauveau, écrivaine, metteur en scène, comédienne, Paris
Huguette Chomski Magris, présidente du Mouvement pour la Paix Contre le Terrorisme (MPCT)
Maurice G. Dantec, écrivain nord-américain de langue française
Marie Delachaux, administratrice de sociétés, Paris
Chantal Delsol, philosophe, professeur des universités, membre de l’Institut
Jean-Philippe Desmet, infirmier psychiatrique, Bruxelles
Raphaël Draï, professeur de droit et de sciences politiques, université d’Aix-Marseille
Jean-François Dunyach, historien, université Paris-Sorbonne (Paris IV)
Frédéric Encel, politologue, maître de conférences à Sciences Po, Paris
Gaël Giovanelli, chroniqueur au magazine Ring
Jacques de Guillebon, journaliste et essayiste, Paris
Philippe Gumplowicz, musicologue, maître de conférences, université de Bourgogne
Jacques Henric, essayiste et romancier, membre du comité de direction de la revue Art Press
David Kersan, directeur de la publication du magazine Ring, agent littéraire français
Richard Landes, historien, Boston University, directeur du Second Draft
Bertrand Lebeau, médecin, président de l’Association française pour la réduction des risques liés à l’usage des drogues (AFR)
Marceline Loridan-Ivens, cinéaste
Éric Marty, professeur des universités (littérature française), université Paris VII
Jean-François Mattéi, philosophe, professeur d’université de classe exceptionnelle, université de Nice Sophia Antipolis
Catherine Millet, critique d’art, écrivain, directrice de la rédaction de la revue Art Press
Thibault Moreau, psychologue clinicien, secrétaire de « Schibboleth – actualité de Freud »
André Nadjar, président du B’nai B’rith France
Georges Nataf, directeur des Éditions Berg International, Paris
Lucien-Samir Oulahbib, politologue, essayiste
Andreas Pantazopoulos, politologue, maître-assistant à l’université Aristote de Thessalonique
Pierre Poucet, chef du service littéraire du magazine Ring
Richard Prasquier, président du CRIF
Luc Rosenzweig, journaliste et essayiste, ancien rédacteur en chef du journal Le Monde
Olivier Rubinstein, éditeur, directeur de la revue Le Meilleur des mondes
Georges-Elia Sarfati, philosophe et linguiste, professeur des universités, université Blaise Pascal ; directeur de recherche associé à l’université Paris-Sorbonne (Paris IV)
Alain Seksig, inspecteur de l’Éducation nationale, membre de la rédaction de la revue Hommes et migrations
André Sénik, professeur agrégé de philosophie, Paris
Raphaël Sorin, écrivain, éditeur
Michel Suchod, haut fonctionnaire, ancien vice-président de l’Assemblée nationale
Talila, chanteuse et comédienne, Paris
Jacques Tarnero, sociologue, documentariste, ancien chercheur associé au CNRS
Sidney Touati, avocat, Paris
Michèle Tribalat, démographe, directrice de recherche, Paris
Shmuel Trigano, sociologue, professeur des universités, Paris X, directeur de la revue Controverses
Cosimo Trono, psychanalyste, éditeur
Clément Weill-Raynal, journaliste
Michel Gad Wolkowicz, professeur de psychopathologie clinique CH-CU Paris 11-Orsay, professeur invité aux universités de Tel Aviv et de Glasgow
Elhanan Yakira, professeur de philosophie, directeur du département de philosophie, Université Hébraïque de Jérusalem
Ilios Yannakakis, historien, Paris
Yves Charles Zarka, philosophe, professeur à la Sorbonne, université Paris Descartes, directeur de la revue Cités (Paris, PUF)
Paul Zawadzki, sociologue, maître de conférences, Paris I, et CNRS