« J’ai pris connaissance du communiqué émanant du CRIF concernant le commentaire du voyage du président Bush en Israël diffusé dans le journal de 20 heures du mercredi 9 janvier. Vous retenez la formule du journaliste qualifiant « de dérapage de langage » la phrase du président américain parlant de la « sécurité d’Israël en tant qu’Etat Juif ». La formulation journalistique aurait dû être différente de manière à ce qu’il soit clairement établi que cette critique avait été exprimée par des responsables palestiniens.
Notre journaliste Philippe Rochot est un journaliste très expérimenté. Ce jour-là exceptionnellement il a été maladroit mais en aucun cas il n’a voulu être malhonnête. Pour éviter tout malentendu je vous présente nos excuses, vos remarques ayant été comprises et acceptées. »
Cette lettre faisait suite au communiqué du CRIF publié ce même jour sous le titre « Israël est l’Etat juif ».
Le CRIF déplorait « que le journaliste de France 2, Philippe Rochot ait « dérapé » lui-même très gravement en qualifiant de dérapage les paroles du Président George W Bush sur le caractère juif de l'Etat d'Israël, le 9 janvier dernier dans le cadre du journal télévisé de 20 heures. »
Le communiqué se poursuivait comme suit :
« Le CRIF rappelle que la notion d'Etat juif était incluse dans le vote des Nations Unies du 29 novembre 1947 qui a conduit à la création de l'Etat d'Israël. La solution d'un Etat juif aux côtés d'un Etat palestinien est la seule base sur laquelle des négociations peuvent être engagées. Bien entendu, le caractère juif de cet Etat n’empêche pas, comme c’est le cas, les arabes israéliens d’exercer leur droit de pleine citoyenneté.
En faisant valoir son propre point de vue militant pour délégitimer les déclarations parfaitement normales du président des Etats-Unis, le journaliste Philippe Rochot a failli à l'éthique de son métier. Ses propos, qui vont à l'encontre des prises de position de l'ensemble de la classe politique française, engagent la chaîne nationale France 2. Le CRIF attend des dirigeants de France 2 une réaction sans équivoque à ces déclarations d'une extrême gravité. »