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Publié le 5 Février 2024

Les Amis du Crif ont reçu Sophia Aram

Mercredi 31 janvier 2024, Sophia Aram était l’invitée des Amis du Crif pour une conférence animée par Guillaume Erner, journaliste à France Culture.

Yonathan Arfi a introduit cette rencontre en rappelant combien Sophia Aram avait cette capacité, en tant qu’éditorialiste, « à jeter un regard parfois acerbe, souvent très subtile sur ce qui traverse la société française ». Le Président du Crif a remercié Sophia Aram pour sa présence, mais aussi celle de Guillaume Cambillard, mari et co-auteur des textes de Sophia Aram.

 

 

Guillaume Erner a débuté cette rencontre en demandant à Sophia Aram ce que cela lui faisait d’être l’invitée des Amis du Crif. Sophia Aram a indiqué être impressionnée et honorée d’être là suite à l’invitation du Crif, « la première [invitation] » ajoute-t-elle avec beaucoup d’humour.

 

L’éditorialiste a ajouté que cela lui paraissait naturel d’être présente aux Amis du Crif, du fait de la dimension laïque du Crif, et « en particulier cette année, après les derniers événements et l’abandon de tant de personnes ».

 

 

 

À la question de savoir comment elle avait vécu ces derniers mois, Sophia Aram a répondu « mal ». « Comme tout le monde ici, et je précise ici, parce que ce qui m’a le plus étonnée, c’est qu’après le 7 octobre et après avoir fait face à l’horreur, on a été muet face à l’ampleur de ce massacre, de ce pogrom. » « On a espéré naïvement de la solidarité. Il y en a eu un peu mais pas à la hauteur de ce qui s’est produit. »

 

Sophia Aram est revenue sur la marche de solidarité avec Israël, qui a eu lieu le lundi 9 octobre 2023 à l’appel du Crif. Elle s’est remémorée également la marche qui a eu lieu suite à l’attaque terroriste d’Ozar Hatorah à Toulouse. « Les tragédies se succèdent ; des Juifs se font assassinés puis on va marcher, puis on se rend compte qu’on n’est pas si nombreux. » Sophia Aram a ajouté : « on a du mal à reconnaître aux Juifs le statut de victime ».

 

Guillaume Erner a ensuite abordé la question du féminisme et du 7 octobre ; le 7 octobre est aussi un féminicide, une action dirigée contre les femmes. À cela, Sophia Aram a répondu par le silence des associations féministes. « Je vis mon féminisme depuis un moment chez moi, toute seule, et j’ai du mal à me reconnaître dans les organisations féministes que j’ai trouvé très silencieuses ».

 

sur le sujet de l'islamisme, Sophia Aram a rappelé que « l’islamisme est un énorme éléphant au milieu de la pièce qu’on a du mal à nommer […]. Aujourd’hui quand on combat l’islamisme, on nous dit qu’on est d’extrême droite. L’islamisme doit être combattu mais pour le combattre il doit être nommé ».

 

Guillaume Erner a questionné Sophia Aram sur les risques qu’elle prenait, à titre personnel, en disant avec force et conviction ce qu’elle pensait. Il a lui demandé pourquoi prendre ce risque ? Avec beaucoup de courage, l’éditorialiste a répondu que qu’elle n’avait pas envie de leur laisser la place. « Je suis sur les réseaux sociaux parce que je n’ai pas envie de leur laisser cet espace. Il y a des coups à prendre, alors autant y aller. »

 

Sophia Aram a ajouté, « ce qui tue face à l’islamisme, c’est que les gens sont seuls ». Il faudrait être plus nombreux à dénoncer l’islamisme et l’antisémitisme.

 

Sur la question de l’extrême droite, l’éditorialiste et humoriste a dit avec beaucoup de force que le Rassemblement national (RN) ne pouvait être un rempart pour lutter contre l’antisémitisme. « Je refuse que Marine Le Pen soit une alternative possible ; je ne comprends pas aujourd’hui à quel point on l’a accepté. »

 

Sophia Aram est revenue sur la banalité de « prendre position » après le 7 octobre ; « banal » et pourtant si rare. Après le 7 octobre, elle raconte avoir reçu beaucoup de message pour lui dire que ses « prises de position » étaient courageuses. Ceux qui lui ont écrit mais n’ont pas posté auraient dû en réalité le faire. Si nous sommes nombreux nous pouvons faire force. « Condamner les massacres du Hamas de façon claire, nette et limpide, ne devrait pas être une exception. Cela ne doit pas se faire discrètement ; il faut le faire en masse ! ».

Selon Sophia Aram, « nous vivons un retour en arrière et tant qu’on ne le nomme pas [l’islamisme], c’est dramatique. Il faut prendre la mesure de ce que c’est. Ce n’est pas plusieurs petites entités, c’est un grand tout dont les ennemis sont connus : apostats, femmes, homosexuels, Juifs… Il faut le nommer pour pouvoir le combattre ». Elle ajoute : « le fanatisme religieux doit être combattu d’où qu’il vienne ».

 

Enfin, Sophia Aram a parlé de son universalisme et de la façon avec laquelle elle défend et combat de nombreuses causes. Elle a raconté avoir accueilli chez elle des réfugiés syriens, mais aussi défendre les droits des femmes iraniennes, préserver la mémoire des Tutsis, victime d’un génocide au Rwanda… Sur la mémoire du génocide, elle a notamment travaillé avec le Mémorial de la Shoah et a indiqué combien elle avait compris qu’il y avait quelque chose de très particulier dans le travail de mémoire d’un génocide. Les Tutsis et les Juifs parlent un même langage, ils ont les mêmes émotions.

 

Le public présent dans la salle a pu poser de nombreuses questions à Sophia Aram, qui a répondu à l’ensemble des questions avec beaucoup d’humour et d’émotion. Les questions étaient sur de nombreux sujets : montée des extrêmes, silence de la gauche suite aux attaques terroristes du 7 octobre…

 

 

Vous pouvez revivre la conférence des Amis du Crif avec Sophia Aram avec l'album photos en cliquant ici.

 

 

 

Vous pouvez également revoir la conférence en intégralité : 

 

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