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Son affiche est recouverte de noms de plusieurs responsables politiques, hommes d’affaires et intellectuels − dont la plupart sont juifs − qualifiées de "traîtres" affublés du slogan antisémite "Mais qui ?". Cette pancarte, c'est celle de Cassandre Fristot, enseignante et ex-élue du Front National. Début août, elle pavane fièrement, son carton à bout de bras, dans les manifestations anti-passe sanitaire.
La photo de sa sombre parade fait le tour des réseaux sociaux et elle est rapidement interpellée et placée en garde à vue à Hombourg-Haut, en Moselle, pour "incitation à la discrimination". Le ministre de l’Intérieur Gerald Darmanin l'annonce lui-même Twitter et qualifie la pancarte "d'abjecte".
Ce matin, les services de police ont interpellé la jeune femme brandissant cette pancarte. https://t.co/QRDaXAd2sy
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) August 9, 2021
Tout l'été, les slogans et références antisémites ont fleuri partout en France dans certaines manifestations anti-passe sanitaire. Le Président du Crif Francis Kalifat s'est inquiété de la situation et a dénoncé la gravité croissante des débordements antisémites.
La gravité croissante des débordements antisemites des manifestations antivax est insupportable et très inquiétante. Ça suffit ! Qui se cache derrière ces manipulations dangereuses pour notre démocratie @GDarmanin #stopantisemitisme
— Francis Kalifat (@FrancisKalifat) August 8, 2021
Plus tard dans la journée, Francis Kalifat a précisé qu'une plainte avait déposée au nom du Crif contre Cassandre Fristot.
J’ai demandé à notre avocat Maitre David Olivier Kaminsky de déposer plainte au nom du @Le_CRIF contre Cassandre Fristo identifiée comme la personne portant la pancarte antisémite lors d’une manifestation antivax. #tolerancezero @GDarmanin @E_DupondM
— Francis Kalifat (@FrancisKalifat) August 8, 2021
Au mois de juillet, le Crif avait largement alerté sur les dérives antisémites des rassemblements antivax et anti-passe sanitaire, notamment au sujet du détournement de l'étoile jaune à travers un communiqué :
"Le Crif est choqué et révolté par le détournement et la falsification des symboles de la persécution des Juifs durant la seconde guerre mondiale. La comparaison entre le pass sanitaire et l’étoile jaune est une honteuse instrumentalisation de l’Histoire et un outrage aux victimes de la barbarie nazie et à leurs descendants. [...]
Le Crif appelle l’ensemble des réseaux sociaux à la plus grande vigilance face au risque évident de débordement inhérent à ces manipulations inacceptables."
Le Crif reste extrêmement vigilant face aux dérives antisémites qui n'ont pas leur place dans les rues de la République.