- English
- Français
Pour la troisième réunion de son cycle annuel, « Français juifs à l’épreuve de la montée des extrêmes », la Commission des Études politiques du Crif s’est interrogée sur la montée de l’extrême-droite en Italie, trois mois après l’arrivée de Giorgia Meloni à la tête du Conseil des ministres italiens.
Après un propos introductif de Nathalie Cohen-Beizermann, Présidente de la Commission, Marc Lazar a débuté son intervention en clarifiant le sens de différentes notions fréquemment employées pour analyser la situation politique italienne. La notion de fascisme a tout d’abord été définie comme un « mouvement nationaliste révolutionnaire » comportant un certain nombre de caractéristiques : le culte du chef, la haine de la démocratie, le recours à la violence, le rapport ambigu avec le peuple, une volonté totalitaire… Les termes de néofascisme, de post-fascisme, de populisme, d’extrême-droite et de droite radicale ont également été expliqués.
Dans un second temps, Marc Lazar a présenté le parcours ainsi que la personnalité de Giorgia Meloni, évoquant certains de ses signes caractéristiques tels que ses liens avec le fascisme, le néofascisme, le post-fascisme, son « style populiste » et sa volonté de fonder une droite radicale, nationale-conservatrice, voire traditionaliste. Le spécialiste a ensuite insisté sur les mécanismes employés par Giorgia Meloni pour remporter la victoire durant les élections parlementaires de 2022 : la défense des valeurs conservatrices, la focalisation sur les thématiques économiques et de l’inflation plutôt que sur l’immigration, la mise en valeur du renouveau que pourrait apporter son parti Fratelli d’Italia, qui n’avait pas encore été associé au pouvoir jusqu’alors. Ont également été mentionnées les différentes alliances de ce parti de droite radical, tant au niveau national qu’européen.
Par ailleurs, Marc Lazar a examiné spécifiquement le rapport entretenu par Giorgia Meloni avec la communauté juive, l’antisémitisme et l’État d’Israël. Sa proximité avec Israël a notamment été expliquée, à la fois comme une manœuvre politique et comme une manifestation de son positionnement philo-atlantique. Toutefois, malgré une incontestable fermeté sur les questions d’antisémitisme, Marc Lazar a rappelé qu’avant de devenir Président du Conseil elle a pu faire preuve de certaines ambiguïtés.
À la fin de l’intervention, les membres de la commission ont interrogé Marc Lazar sur les rapports entretenus entre Giorgia Meloni et les candidats d’extrême-droite française. Ce dernier a indiqué les points communs avec ces derniers mais aussi les différences qui l’opposaient à Marine Le Pen, tout en rappelant la présence d’un sentiment anti-français partagé par la Première ministre et une grande majorité de son électorat.
Retrouvez le replay de la Commission Études politiques ici :