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Communiqué de presse du 1 mars 2023 - Fondation du Camp des Milles – Mémoire et Éducation
Pour Olivier Leurent, « faire prendre conscience à ceux qui propagent la haine par leur comportement, leur propos, leurs gestes, leurs écrits à caractère raciste ou antisémite, du poison que représentent de tels messages, dans un lieu qui incarne par son histoire les arrestations arbitraires puis la déportation fondée sur l’appartenance, réelle ou supposée, à telle ou telle religion ou communauté, est sans nul doute la réponse la plus adaptée et la plus efficace face au fléau de l’antisémitisme, des racismes et de toute formes de discriminations. (…) Pouvoir compter sur le savoir-faire pédagogique de la Fondation du Camp des Milles en la matière est une chance formidable pour l’institution judiciaire qui bénéficiera d’une nouvelle palette de réponses. »
Dominique Laurens, faisant part de son inquiétude devant la généralisation des contre valeurs véhiculées notamment par les réseaux sociaux, souligne « l’intérêt de tels stages pour les personnes condamnées qui n’effectueront pas une simple visite d’un mémorial » mais participeront activement à des ateliers de réflexion dans un travail intensif pour s’interroger, se confronter à d’autres visions, pour réagir et interagir.
Auparavant, Alain Chouraqui avait précisé que la mise en place de ces actions, enclenchée depuis 2018 notamment auprès de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, constituait un outil majeur et complémentaire du travail d’éducation de la Fondation. Il souligna « l’importance de rappeler aux citoyens certains fondamentaux, certains principes, certaines valeurs essentielles et de ne pas se contenter d’une mémoire révérence aux souffrances du passé mais d’aller vers une mémoire référence pour aujourd’hui ». Et de conclure que «la Justice est un repère essentiel dans un monde qui perd ses repères et une garantie dans un monde où nous voyons bien que la démocratie est défiée par des évolutions sociétales et politiques qui sont dangereuses et dont on voit déjà le résultat dans d’autres pays ». Dans le même sens, Olivier Leurent souligna que « ce qui pouvait paraitre hier comme un acquis intangible à la suite de la Shoah et des crimes contre l’Humanité commis tout au long du XXème siècle, on le sent bien, redevient aujourd’hui possible, tant le monde est confronté à des crises planétaires susceptibles de générer un repli sur soi et la recherche de boucs émissaires. Notre attention doit donc être plus que jamais d’une vigilance extrême sur cette montée des périls ».
Rappelons que ces « stages », instaurés après des expérimentations concluantes conduites au camp des Milles, sont organisés dans le cadre des alternatives aux poursuites ou en post-sentenciel voire comme peine principale. Ils ont vocation à être mis en œuvre à l’égard de personnes majeures pour toutes sortes d’infractions et notamment auteurs d’infractions à caractère antisémite, raciste et discriminatoire. Ils ont pour objet de rappeler aux personnes condamnées les valeurs républicaines de tolérance et de respect de la dignité de la personne humaine, et de faire prendre conscience de leur responsabilité pénale et civile ainsi que des devoirs qu’implique la vie en société.
La signature de cette convention s’inscrit pleinement dans une convention-cadre nationale conclue avec le Ministère de la Justice en 2019 et confirme l’expertise éducative de la Fondation en matière de lutte contre toutes les discriminations liées à l’origine, les extrémismes identitaires, et tous les mécanismes mettant en danger le vivre-ensemble.