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Publié le 27 Avril 2012

Le café de madame Ben Djamil, par Claude Kayat (1)

C'est une histoire véritablement rocambolesque que nous raconte Claude Kayat, Juif tunisien devenu Suédois depuis 1958, auteur de l'extraordinaire Mohammed Cohen (2). À Saint-Hubert, petite ville du sud de la France, rien ne va plus depuis quelque temps. Un tueur en série sème la terreur et l'effroi. Ses cibles : les travailleurs immigrés. Autour du maire, Yves Montauban, chacun s'agite, cherchant à comprendre. Voici le père Vincent Petit, les Dufresne, Sophie, Olivier et son frère jumeau Hervé. Et voici le pharmacien Gérard Sarfati et le docteur André Nataf.

Qui donc a tué le boucher Abderrahman, personnage bien connu de la ville avec son échoppe « À la merguez de Tunis ». Et Mohammed le mécano, Salah le maçon, Karim, le nettoyeur ?Et Moustapha l'éboueur ?

 

Comme il ne faut pas trop compter sur l'efficacité du commissaire Victor Ronchart, perpétuel endormi, le seul éboueur immigré encore en vie, Hassen Ben Djamil, décide de cesser le  travail et de s'aliter. La grève de trouille !

 

Faute d'un ramassage d'ordures régulier, Saint-Hubert plonge peu à peu dans la pestilence. Les rats font leur apparition. Un récit hilarant, mais assez irréaliste, car on imagine aisément que les pouvoirs publics, dans un tel cas, auraient procédé à des réquisitions en faisant éventuellement appel à l'armée. Claude Kayat a choisi de laisser les malheureux Hubertiens dans leurs poubelles en attendant la résolution du mystère des crimes apparemment racistes. Cocasse !

 

Jean-Pierre Allali

 

(1) Éditions Léo Scheer. Mars 2012. 132 pages. 16 euros.

(2) Éditions du Seuil, 1981.