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Mythe dégonflé
D'abord parce qu'on entre dans la grande histoire par un de ses sympathiques quidams. Dans le premier épisode, on voit ce jeune maurassien antisémite se jeter le 17 juin 1940 à corps perdu dans l'aventure d'une France libre restituée sans tambour ni trompette : il est encore un nobody de Londres, et on a le temps de s'attacher à cet anonyme qu'on voit grandir, muer, puis il est parachuté à Lyon, où Jean Moulin, sans prévenir, le choisit pour secrétaire.
Ensuite, et ça, c'est l'avantage avec Cordier, parce que le mythe de la Résistance est dégonflé. Cela vaut surtout pour le second épisode (42-43) : place à l'ordinaire, au boulot, au train-train. À chaque jour sa peine et ses tracas. Pas le temps de faire de grandes phrases. Des faits, des frictions - Moulin contre les chefs de Combat, de Libération et de Franc-Tireur - et des détails. À filmer ainsi in medias res, Tasma finit par restituer la dimension très humaine de Moulin et de cette aventure.
Casting épatant
Tout cela serait resté lettre morte sans les acteurs, tous épatants : Éric Caravaca (Jean Moulin), Nicolas Marié (Georges Bidault), Jean-Michel Fête (Henri Frenay), Louis-Do de Lencquesaing (Emmanuel d'Astier de la Vigerie), Laurent Stocker (Pierre Brossolette), Grégory Gadebois (Yvon Morandat). Mention particulière à Jules Sadoughi (Cordier), élève de 17 ans de l'École du cirque, qui porte le film sur ses épaules. Si les petits cochons ne le mangent pas, il deviendra un grand.
La jeunesse aurait donc tout intérêt à regarder ce diptyque. Elle apprendra beaucoup. En face, samedi, il y aura la finale de la Ligue des champions entre les deux clubs allemands. Moulin ou Dortmund-Munich. La télé aussi est une question de choix.
Diffusion les 25 et 26 mai à 20 h 45 sur France 3. Plus d'informations sur la genèse du téléfilm sur le site dédié.